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Sauvignac, la nouvelle variété résistante autorisée en raisin de cuve

Le sauvignac, variété autorisée en France depuis mars dernier, présente une très bonne résistance à l’oïdium et une bonne résistance au mildiou. Elle est très prometteuse sur le plan aromatique pour des vins blancs frais.

Les baies du sauvignac sont irrégulières, sphériques avec une peau épaisse vert jaune devenant parfois rose à maturité, voire ambrée et tachetée de roux au soleil. © Vignobles Ducourt
Les baies du sauvignac sont irrégulières, sphériques avec une peau épaisse vert jaune devenant parfois rose à maturité, voire ambrée et tachetée de roux au soleil.
© Vignobles Ducourt

Inscrite au catalogue officiel français, la variété sauvignac est un croisement interspécifique obtenu en Suisse par Valentin Blattner entre le riesling, le sauvignon blanc et des variétés américaines qui lui ont conféré ses résistances. On la trouve en Suisse, en Belgique, en Allemagne et en France où elle a été implantée à titre expérimental. Elle se présente selon les conseillers techniques, pépiniéristes et vignerons que nous avons interrogés comme une variété très prometteuse tant par son niveau de résistance aux maladies que par son potentiel œnologique offrant des vins très aromatiques.

Un très bon niveau de résistance au mildiou et à l’oïdium

La construction génétique de la résistance au sauvignac est polygénique avec 4 gènes connus (Ren3 et Ren9 pour l’oïdium et Rpv3.1 et Rpv12 pour le mildiou) ce qui lui confère une très bonne résistance à l’oïdium, une bonne résistance au mildiou et un risque de contournement moindre. « En 2018, dans des conditions de très forte pression mildiou, seulement 10 % des feuilles présentaient des taches dans nos essais et 360 g de cuivre par hectare ont suffi pour contrôler le mildiou avec 3 interventions à la période de grande sensibilité. De plus, aucun symptôme d’oïdium n’a été observé », souligne Garance Marcantoni de la chambre d’agriculture du Var, qui expérimente cette variété depuis 2015. Pour limiter le risque de contournement des résistances, il est toutefois fortement recommandé, comme pour les autres cépages résistants, de réaliser de 1 à 3 traitements préventifs par an.

Une variété précoce avec un niveau de production moyen

Le débourrement du sauvignac se situe fin mars avec une récolte en général début septembre, soit environ 10 jours avant le riesling. « C’est une variété vigoureuse, avec un port dressé et une tendance à la casse sur les jeunes plants du fait d’une forte croissance », souligne Jacques Rousseau de l’ICV. Sa fertilité est moyenne avec de petites grappes ressemblant quelque peu à celles du riesling. Les baies sont irrégulières, sphériques avec une peau épaisse vert jaune devenant parfois rose à maturité, voire ambrée et tachetée de roux au soleil. Dans les essais conduits dans le Var, le rendement observé du sauvignac était de 0,6 kg/cep en 2018 à comparer à 1,1 kg/cep pour le souvignier gris, une autre variété résistante (résultats observés sur une vigne plantée en 2015).

Des vins frais, très aromatiques

Sur le plan œnologique, la variété sauvignac est très prometteuse, « elle convient à l’élaboration de vins aromatiques, secs et fins mais également à l’élaboration de vins gras et persistants en bouche », assure Olivier Zekri des pépinières Mercier, « les résultats sont très prometteurs en vins tranquilles et nous allons étudier l’intérêt de cette variété pour l’élaboration de vins de base de pétillants ». Le sauvignac offre des arômes d’ananas, de fruits exotiques et de melon. Avec une acidité plutôt supérieure à celle des cépages méridionaux, cette variété est également très intéressante « pour l’élaboration de vins blancs frais dans le contexte climatique méditerranéen », précise Garance Marcantoni.

Témoignage : Jérémy Ducourt, Vignobles Ducourt en Gironde

« Nous avons implanté à titre expérimental 2 hectares de sauvignac en 2014. C’est une variété très intéressante car dotée d’une bonne résistance aux maladies, avec seulement un à deux traitements en fonction des années, et d’un bon potentiel œnologique. Elle permet d’élaborer des vins frais, aromatiques avec une bonne acidité et des degrés proches de 12-13 % alc. Pour le moment, je la vinifie seule et elle est commercialisée sous la marque Métissage. »

Témoignage : Érik Bergmann, Château Duvivier dans le Var

« Nous avons pu constater que la variété sauvignac, implantée sur une parcelle expérimentale depuis 2015, offre une excellente résistance à l’oïdium et une très bonne résistance au mildiou malgré quelques taches qui peuvent être observées sur feuilles en année à forte pression, mais sans conséquence. Elle résiste bien à la sécheresse, mieux que le muscaris, ce qui est intéressant dans notre région. Et surtout, elle est très intéressante sur le plan aromatique avec également du gras et de l’acidité, autant d’atouts pour élaborer des vins blancs très prometteurs. »

Retrouvez toutes nos fiches sur les variétés résistantes :

Divico, une variété prometteuse pour des vins concentrés

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Les résistances de la variété johanniter sont limitées

Bronner donne des vins peu typés

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Le monarch craint l’oïdium

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