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Optimiser un gîte pour l’accueil des saisonniers viticoles

À Saint-Émilion, le château Cormeil Figeac se lance dans un chantier innovant pour l’accueil de ses saisonniers. L’idée est d’ajouter au gîte touristique actuel de nouvelles fonctionnalités pour en faire aussi un lieu d’hébergement et de restauration pour ceux qui viennent au domaine y travailler temporairement.

 © Cormeil-Figeac
© Cormeil-Figeac

Actuellement, le gîte permet d’héberger des touristes et les stagiaires de l’exploitation. Le projet est d’aménager ce lieu différemment afin d’optimiser son usage et d’en faire aussi un lieu capable d’accueillir des saisonniers. L’objectif n’est pas seulement économique mais vise aussi à favoriser les échanges entre les différents publics.

« Je n’aime pas l’idée que les saisonniers mangent à midi dans leur voiture, explique Coraline Moreaud, propriétaire et coexploitante avec son frère Victor. J’aimerais mettre à leur disposition un lieu chaud en hiver et frais en été et proposer à ceux qui le souhaitent une possibilité de logement temporaire. Je suis convaincue que les touristes comprendront mieux l’exploitation s’ils ont la possibilité d’échanger avec les saisonniers, en mangeant par exemple à la même table. » Coraline Moreaud qui est en charge de la partie commerciale des vins de la propriété s’est par ailleurs rendue compte qu’elle ne croise pas les saisonniers car ils arrivent directement sur les parcelles. C’est un souci pour elle de vendre un vin en étant coupée des personnes qui le font. Avec le projet ce souci n’en sera plus un.

Un lieu à réaménager pour devenir multifonction

Le gîte est situé juste à côté du château. Il compte deux niveaux sur environ 250 m2. Pour le moment, l’espace de vie occupe 170 m2 avec deux chambres, une petite salle de bains, une cuisine, un salon et deux espaces de rangements. À l’étage, le projet prévoit de garder les deux chambres et propose de réaménager les espaces en créant un dortoir de 50 m2 pour 6 personnes. Au rez-de-chaussée un garage de 95 m2 va devenir une grande salle polyvalente pouvant faire office de cantine puisqu’elle sera adossée en espace ouvert à la future cuisine équipée de 22 m2. Au rez-de-chaussée toujours, le salon de 22 m2 et la cuisine de 15 m2 deviendront un bureau d’accueil et une boutique où seront vendus les vins de l’exploitation, mais aussi les légumes du potager ainsi que quelques brochettes à cuisiner sur place avec les barbecues qui restent à demeure.

Pour élaborer ce projet, Coraline Moreaud s’est appuyée sur le savoir-faire de l’Union régionale SOliHA (Solidaire pour l’habitat) Nouvelle Aquitaine avec laquelle elle est entrée en contact via le CIVB.

Construire un nouveau modèle économique

« Notre réseau associatif, explique Terangi Henrio, directrice adjointe de l’Union régionale SOliHA Nouvelle Aquitaine, fait partie du consortium VitiRev, pour élaborer des solutions efficientes pour les acteurs de la filière vitivinicole. Ils doivent relever un défi majeur pour l’attractivité des métiers, à savoir le logement des saisonniers. Nous sommes convaincus que l’une des solutions pour traiter cette problématique est de passer par un modèle économique viable pour le domaine viticole qui mixe les usages et utilise les bâtis déjà existants. » Pour construire ce nouveau modèle économique Coraline Moreaud a élaboré un agenda annuel d’occupation du futur gîte en commençant par les périodes de besoin en travail saisonniers pour l’exploitation. « De février à mi-juillet, nous avons en général besoin de 6 personnes et de 2 stagiaires, explique-t-elle. On a ensuite défini le scénario d’occupation touristique du futur gîte en partant des taux moyens d’occupation des hôtels et des meublées sur la région de Saint-Émilion. Puis, sur la base des tarifs de nuitée fixés à 10 € pour les saisonniers et à 35 € pour les touristes, on a chiffré ce que le gîte pourrait générer comme recettes annuelles. À noter que les stagiaires sont hébergés gratuitement. »

Après cette première étape d’élaboration, un chiffrage des travaux a été demandé. Le devis est en attente et Coraline Moreaud table sur un investissement global d’environ 200 000 €. « Une aide de 25 % nous a été annoncée, ajoute-t-elle. Le projet est éligible au Programme européen Leader et il sera complété par la région via la Datar en fonction du montage financier. Je veux de toute façon y aller par étapes en commençant par la partie restauration en 2021 et passer à la construction du dortoir l’année suivante. Dans le cadre d’une recherche « action » sur la question du logement des travailleurs pauvres, la Fondation de France s’intéresse aussi au projet et nous aide à le structurer. »

A lire aussi : [Covid-19] L'aide au logement des saisonniers agricoles est prolongée

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