l’interview du mois
« Nous voulons conquérir des jeunes consommateurs en parlant de cépages et de goût »
Marine Descombe vient d’être nommée présidente de l’Anivin de France. L’occasion de faire le point sur sa feuille de route 2026-2028.

Quels sont vos principaux objectifs pour ce mandat ?
Marine Descombe : Je souhaite rester dans la continuité de ce qu’ont bâti mes prédécesseurs, en suivant trois principaux axes stratégiques.
Le premier a trait à la notoriété et à la valorisation des vins de France. À l’origine, cette catégorie était destinée à l’export avec la mise en avant du cépage et du millésime, mais on voit qu’elle revient en France, où elle est appréciée par la génération Z. Nous allons poursuivre les efforts auprès des prescripteurs, acheteurs professionnels et consommateurs. À cet effet, le concours Best Value vins de France va changer de nom mais va se perpétuer. C’est le concours qui rassemble le plus de gros acheteurs du monde entier et est un gage qualitatif.
Le deuxième axe vise à recruter de nouveaux consommateurs de la génération Z, en ne parlant pas terroir mais cépages et goûts. Cet axe est travaillé depuis cinq ans avec les cocktails, les vins désalcoolisés ou faiblement alcoolisés. Nous allons continuer à parler de liberté, créativité, modernité, innovation. Le but est de garder les consommateurs autour du vin, de leur faire découvrir le vin autrement.
Troisième axe, l’équité. Nous souhaitons accompagner tous les vins de nos adhérents, sur tous les circuits de distribution, que ce soit en France ou à l’export.
Je rajouterais à cela une dernière ambition autour des approches environnementales. L’Anivin a deux vignobles expérimentaux VIE (Vignobles innovants et écoresponsables), où l’objectif est de voir si l’approche durable est compatible avec les rendements et s’il est possible de déployer ces pratiques.
Avez-vous déjà de premiers résultats sur cet aspect ?
M. D. : Oui, ils seront communiqués lors d’une conférence au prochain Sitevi.
Êtes-vous satisfaite du paquet vin ?
M. D. : Je ne l’ai pas encore regardé en détail, mais ce qui est certain c’est qu’il faut jouer collectif au sein de la filière ; avoir une ambition partagée. D’autres secteurs y arrivent très bien, nous le pouvons aussi. Et nous travaillons déjà en ce sens-là au sein de l’Anivin, lorsque nous allons à l’export collectivement.
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