L’ODG touraine s’organise pour compter ses friches
Pour répondre à la demande pressante de ses adhérents, inquiets de l’essor des friches, l’ODG touraine pilote un projet collégial de recensement des parcelles abandonnées. Les résultats seront présentés en juillet.
Pour répondre à la demande pressante de ses adhérents, inquiets de l’essor des friches, l’ODG touraine pilote un projet collégial de recensement des parcelles abandonnées. Les résultats seront présentés en juillet.

Combien y'a-t-il de friches viticoles dans le vignoble de l'ODG touraine ? La réponse à cette question n'existant pas, l'ODG a monté un projet pour disposer d'un recensement, préalable indispensable à l'élaboration d'un plan d'action. Se faisant, l'ODG touraine répond à la demande pressante de ses adhérents, inquiets du développement des friches dans le vignoble.
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« Les pouvoirs publics sont censés recenser les friches mais nous avions des évaluations floues », introduit Marie Refalo, directrice de l’ODG touraine. La mission de recensement a été confiée à une étudiante en master géographie, aménagement, environnement et développement à l’université de Poitiers, recrutée début mars 2025 pour six mois. Son stage est financé par les Fédérations des associations viticoles (FAV) du Loir-et-Cher et d’Indre-et-Loire. Il est aussi encadré par Valérie Périn, chargée de mission aménagement et territoires à la chambre d’agriculture de Loir-et-Cher.
La méthodologie s'appuie sur des répérages sur le terrain. « Je lui indique un vigneron référent par commune. Elle pointe les parcelles repérées sur une application de l’IGN, pour enregistrer le cadastre et élabore une cartographie grâce à l’application Qgis. En parallèle, elle discute avec le référent qui connaît bien le terrain pour comprendre la raison de la friche », détaille Marie Refalo.
Autour de 150 hectares de friches sur deux départements
Au 19 mai, la jeune femme interrogée par le magazine Vigneron du Val de Loire estimait les surfaces de friches à 100 hectares en Loir-et-Cher et 50 hectares en Indre-et-Loire. « Des chiffres à affiner », prévient Valérie Périn. Les résultats complets seront présentés en juillet.
Valérie Périn et Marie Refalo insistent sur la diversité des cas : succession, difficultés économiques, manque de main-d’œuvre, retraite, arrêts de fermages sans reprise, spéculation sur une réorientation de la parcelle… Le problème des outils légaux pour imposer un arrachage reste entier car le vignoble n’est pas en zone de lutte obligatoire contre la flavescence dorée. « Les outils réglementaires et législatifs sont imparfaits », atteste Valérie Périn.
L’élaboration d’un plan d’action démarre au sein du comité technique d’élus des FAV formé pour suivre ce projet friches. Ce qui est fait ailleurs dans le vignoble sera notamment recensé. Pour Valérie Périn, il faut intégrer un aspect incitatif pour que les dispositifs soient efficaces. Elle pointe aussi le lien fort avec le problème de transmissions. « Il faut éviter la non-reprise. A minima, il faut que les vignes non reprises soient arrachées », considère-t-elle.