Aller au contenu principal

Déchets plastiques agricoles : une collecte historique de 102 000 tonnes pour Adivalor en 2024

Les chiffres présentés par Adivalor, l’éco-organisme en charge de la collecte des déchets agricoles, révèlent une augmentation de 5 000 tonnes de plastiques collectés en 2024. Un bon résultat qui masque un contexte compliqué concernant le recyclage avec une filière qui peine à trouver un modèle économique performant.

<em class="placeholder">Ronan Vanot, directeur général et Christophe Grison, président d&#039;Adivalor.</em>
Ronan Vanot, directeur général, et Christophe Grison, président d'Adivalor, indiquent que 300 000 agriculteurs trient, préparent et apportent leurs emballages et plastiques usagés, dans les lieux de collecte.
© Adivalor

Près de 90 % des bidons vides de produits phytosanitaires collectés

En introduction de sa conférence de presse annuelle, Christophe Grison, président d’Adivalor, annonce un taux de collecte des déchets plastiques de plus de 70 %, dont près de 90 % pour les bidons vides de produits phytosanitaires, et un taux global de recyclage approchant les 90 %. Parlant d’une « collecte historique », il tient à rappeler que les 102 000 tonnes de déchets plastiques collectées et recyclées en 2024 sont le fruit de la collaboration des trois maillons de la chaîne que sont les agriculteurs trieurs, les opérateurs de collecte (coopératives et négoces) et les metteurs en marché. Cette hausse de la collecte (+ 5 000 t/2023) est notamment liée à une augmentation de la mise en marché de plastiques d’élevage, conséquence de la pousse de l’herbe record de 2024, et au démarrage de la collecte des emballages vides de nutrition animale.

Adivalor indique avoir réalisé un chiffre d’affaires de 31 millions d’euros en 2024, composé à 70 % des recettes issues des éco-contributions acquittées par les metteurs en marché et à 20 % des cessions de matériaux recyclables.

Un marché du recyclage en recherche de modèle économique

Quarante usines, situées en France ou dans l’Union européenne, recyclent chaque année les emballages et plastiques agricoles collectés en France. Ronan Vanot, directeur général d’Adivalor, indique que le marché des rigides (bidon…) à base de polyéthylène haute densité (PEHD) ou polypropylène isotactique (PP) s’avère aujourd’hui complexe. « Une partie des matières recyclées va dans le bâtiment ou l’automobile mais ce sont des secteurs en difficulté et la demande est faible ». Le recyclage des bidons de produits phytosanitaires est difficile sur le plan réglementaire et il y a peu de « boucles fermées » sur ce type de plastiques. Les cours sont donc faibles et les nouvelles unités partenaires d’Adivalor (RecyOuest, Novus, Healix) sont en difficulté, comme le sont ses partenaires historiques qui peinent à valoriser le plastique recyclé qu’ils génèrent dans leur unité. « Nous devons donc gérer du stockage de déchets », explique Ronan Vanot.

À l’opposé, le marché des films plastiques agricoles (enrubannage, ensilage, paillage…) en polyéthylène basse densité (PEBD) se porte plutôt bien. « C’est un marché bien organisé, avec des metteurs en marché très engagés dans l’intégration du recyclé dans leurs produits »​​​, explique le directeur​​​​. La demande sur les films plastiques recyclés est forte et la situation économique est saine permettant aux entreprises d’investir, à l’image de Suez qui a mis en place une nouvelle ligne dédiée aux films agricoles depuis fin 2024. Dans ce contexte, d’autres partenariats sont prévus notamment avec le groupe Barbier (Haute-Loire) et le groupe international Trioworld sur des nouvelles capacités de recyclage de films agricoles.

62 623 tonnes de CO2 évitées grâce à la filière collecte et recyclage

En 2024, Adivalor a édité pour la première fois un livre blanc sur l’empreinte environnementale et sociétale de la filière de collecte et recyclage des déchets agricoles. Les indicateurs mis en place montrent que les émissions évitées s’élèvent à 107 575 t CO2 eq pour des émissions générées par l’écosystème de 43 952 t CO2eq (apport des agriculteurs, chargement des déchets sur les sites de collecte, transport entre les sites de collecte et les sites de traitement, recyclage de la matière…). Au final, le bilan est positif avec une économie de 63 623 t CO2 eq.

Christophe Grison tient à préciser que « la France est le seul pays au monde à disposer d’une organisation ayant atteint une performance élevée de collecte pour les principaux déchets agricoles ». Celle-ci est le résultat d’une implication de tous les maillons des filières. Le tri, la préparation et les apports sont pris en charge par 300 000 agriculteurs trieurs, la collecte par 1 375 distributeurs, l’enlèvement, le transport et le traitement par 600 metteurs en marché. Au total, la filière emploie 14 285 personnes, soit 797 ETP (équivalent temps plein). « La prise en charge du tri à la source par les agriculteurs contribue grandement au succès de la collecte », estime le président. La filière vise désormais un taux de collecte de plus de 90 % sur l’ensemble du territoire. L’atteinte de cet objectif nécessite une forte augmentation des programmes les moins performants tels que les sacs (papier notamment) ou les ficelles.

 

Collecte Adivalor (en tonne de déchets) par région en 2024

Collecte (t) Adivalor par région en 2024

Source : Adivalor - données provisoires 2024 

Les plus lus

<em class="placeholder">Moisson de blé tendre dans le nord de l&#039;Eure-et-Loir (Marchezais).</em>
Moisson 2025 : des blés tendres avec de bons rendements et un taux de protéines dans la norme

La récolte 2025 du blé tendre se termine. Les volumes collectés remontent fortement par rapport à 2024 sans pour autant…

<em class="placeholder">Pulvérisateur sur parcelle nue avant la levée de la culture</em>
Colza : comment réduire la pression des graminées adventices ?
Lors d’un webinaire organisé par Terres Inovia sur la gestion des graminées (vulpin et ray-grass) en colza, les experts de l’…
<em class="placeholder">Lise Gouaud-Lecoq, chargée de missions grandes cultures et développement de solutions numériques à la chambre d&#039;agriculture de la Charente.</em>
Registre phytosanitaire : comment se préparer à l’obligation de registre phytosanitaire numérique en 2026 ?

Toutes les exploitations agricoles devront tenir leur registre phytosanitaire sous format numérique à partir du 1er …

<em class="placeholder">Champ de betteraves sucrières. </em>
Betterave sucrière : un potentiel de rendement 2025 qui reste élevé à l’échelle nationale

Après l’alerte à la jaunisse lancée mi-juillet dans plusieurs régions betteravières par la Confédération générale des…

Parcelle en jachère.
Jachères et PAC : qu'implique le maintien de jachères dans l'assolement 2025-2026 ?

La jachère n’est plus obligatoire dans le cadre de la PAC. Néanmoins certains agriculteurs peuvent décider de laisser des…

<em class="placeholder">La JNO est transmise sur orge par des pucerons à l&#039;automne. Elle s&#039;exprime par un jaunissement et un nanisme des plants.</em>
Variétés d’orge et de blé d’hiver : une tolérance à la JNO et à la maladie des pieds chétifs pour se passer d’insecticides
Orges d’hiver fourragères et brassicoles, blé tendre : la tolérance au virus de la JNO concerne de plus en plus de variétés…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures