Aller au contenu principal

Covid-19
Coronavirus : « Cette crise va renforcer la préoccupation pour l’origine locale de l'alimentation »

Les achats alimentaires sont bouleversés par la période de confinement instituée pour endiguer le Coronavirus. Quels comportements vont perdurer ou pas ? Question posée à Pascale Hébel, directrice du pôle consommation et entreprise au Credoc (1).

 © J. Wallace
© J. Wallace

Dans ce contexte de crise, les Français privilégient les produits de première nécessité au détriment de produits labellisés. Vont-ils s’en détourner durablement ?

À chaque crise on a ce phénomène de panique avec effet d’imitation qui oriente vers des choses faciles à stocker. On revient au besoin primaire avec une crainte de hausse des prix. Les ventes de conserves ont aussi explosé et celles de produits surgelés salés. Les gens veulent des produits prêts à l’emploi. Si le label rouge ou l’AOC se vendent moins c’est parce que le circuit classique qui leur correspond est mis à mal par les mesures de confinement. Le mode de consommation actuel est très contraint. Il y a aussi pour certains produits les effets d’une offre inadaptée. Habituellement, 20 % de l’alimentation concerne les repas à l’extérieur, les repas exceptionnels, festifs ou l’on invite des gens. Là on est vraiment dans la cuisine du quotidien.

Les Français vont-ils continuer à privilégier l’achat de base sur le produit plaisir ?

Les gammes vont se simplifier pour optimiser la gestion des rayons et l’offre numérique. La très forte hausse du drive implique une simplification en se resserrant sur les produits les plus consommés pour être cohérent avec une efficacité de la chaîne de production.

On observe une multiplication de démarches pour proposer des produits élaborés localement. Ce phénomène peut-il perdurer ?

Les hypermarchés s’effondrent. On va dans les supermarchés de proximité. Les circuits courts comme La Ruche qui dit oui ! explosent. Tous ceux qui sont organisés pour faire de la vente directe ne pourront pas répondre à la demande dans les semaines qui viennent. Cela fait dix ans que l’on voit monter la préoccupation du local mais cette crise va la renforcer. Les gens entendent les dangers de la mondialisation, de la perte d’autosuffisance alimentaire. Ils se disent qu’il vaudrait mieux un modèle où l’on produise plus en local, qu’il vaudrait mieux avoir des chaînes de production courtes et relocalisée. Je pense que le local va prendre le pas sur le bio en 2020. Je ne suis pas sûre que les produits bio connaissent cette année une hausse aussi forte que les années passées.

Les consommateurs feront-ils l’effort d’acheter français même si c’est plus cher ?

La fragmentation des consommateurs va rester forte. Une partie des consommateurs continueront après la sortie de crise à privilégier la planète avec des produits intégrant des valeurs de développement durable et leur santé personnelle. Mais ça ne gagnera pas tout le monde car une partie de la population aura moins de moyens. Ils ne vont pas chercher des produits plus haut de gamme. Actuellement, il y a un effet revenu fort sur l’achat local car en général les prix sont plus élevés que de la production de masse, souvent importée.

(1) Le Crédoc est le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie.
 

Lire aussi " La filière face à l'onde de choc du Covid-19 "

Les plus lus

<em class="placeholder">Auguste Klein, vigneron, avec son tank à lait.</em>
Astuce de vigneron alsacien : « J’ai fait l’économie d’un groupe de froid pour ma cave grâce à un tank à lait d’occasion »

Vigneron à Saint-Hippolyte, dans le Haut-Rhin, Auguste Klein refroidit ses cuves grâce à un circuit d’eau relié à un tank à…

<em class="placeholder">Vigneron en Bio pulverisant un traitement preventif contre le mildiou compose de Valeriana Oficinalis ou Reine des Pres avec une maceration d ortie ou purin liquide et du ...</em>
PestiRiv : que dit précisément et objectivement l’étude sur le lien entre vignes et exposition aux pesticides ?

Un étude d'ampleur nationale fait la lumière sur l'exposition des riverains de zones viticoles aux produits phytosanitaires.…

<em class="placeholder">Tas de ceps après l&#039;arrachage d&#039;une parcelle de vigne en Charente-Maritime</em>
Les aides à l'arrachage ont concerné 36 000 hectares de vigne en 2024

Les dossiers d’arrachage issus du plan national et du plan bordelais représentent une réduction du vignoble de près de 5…

<em class="placeholder">vendange de pinot noir en champagne en 2024. grappes entières. caisses à vendange</em>
Vendange 2025 : le ministère révise ses prévisions de récolte à la baisse à 37,4 millions d’hectolitres

Agreste vient de publier sa prévision de récolte 2025 révisée. Le volume tournerait autour de 37,4 Mhl, en hausse de 3 %…

<em class="placeholder">Magdeleine Allaume, directrice générale de Twood devant une barrique et Nicolas HERIARD DUBREUIL</em>
Twood, la barrique low cost d’Oeneo

Oeneo lance une barrique dont les douelles sont composées de deux morceaux emboités l’un dans l’autre. Une caractéristique lui…

<em class="placeholder">Tracteurs Fendt e107 V Vario et 200 V Vario dans les vignes en Alsace.</em>
Tracteur vigneron : les sept différences entre la version électrique Fendt e107 V Vario et le Fendt 207 V Vario thermique
Le tracteur électrique Fendt e107 V Vario est désormais disponible à la vente. Quelles sont les principales différences avec son…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole