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Comment améliorer l’efficacité des pyréthrines naturelles face à la flavescence dorée ?

Pour améliorer l’efficacité des pyréthrines naturelles dans la lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée, la qualité de pulvérisation est déterminante. Mais pas seulement.

Les larves se concentrent de préférence sur la face inférieure des feuilles.
Les larves se concentrent de préférence sur la face inférieure des feuilles.
© Agrobio Périgord – Antoine Descamps

Le Pyrévert est un insecticide d’origine naturelle autorisé pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée en viticulture depuis 2008Il est obtenu à partir de l’extraction des fleurs de Chrysanthemum cinerariaefolium et est composé de 6 pyréthrines naturelles complémentaires (pyréthrines I et II, les cinérines I et II, les jasmolines I et II). « C’est un produit indispensable car c’est la seule solution insecticide autorisée en bio contre la cicadelle de la flavescence dorée. Son efficacité peut atteindre plus de 90 % avec une mise en œuvre particulièrement soignée », souligne Agnès Boisson, responsable filière viticulture de l’association régionale Bio-Bourgogne.

Soigner la qualité de pulvérisation pour cibler la face inférieure des feuilles

Pour une efficacité optimale, la qualité de pulvérisation est le point essentiel. « Ces cicadelles aiment bien être à l’ombre et se situent sur la face inférieure des feuilles », explique Nicolas Constant, référent viticulture biologique à l’IFV. Il faut donc mettre en œuvre une pulvérisation de qualité qui cible le cœur du feuillage pour toucher ces ravageurs. « C’est un produit de contact qui demande de la technicité au moment de l’application », ajoute Éric Maille, conseiller viticole Agrobio Périgord.

 

Pour tenter d’expliquer la variabilité de l’efficacité du Pyrévert, des essais ont été conduits dès 2012 par SudVinBio pour noter les conditions d’application et les heures de pulvérisation ; une approche multicritère qui a fait l’objet de nouveaux essais en Occitanie en 2020 et 2021. « Nous avons pu constater que le traitement avec les pyréthrines naturelles est plus efficace de 25 % quand on intervient le soir après 19 h 00, observe Nicolas Constant. Un résultat à mettre en relation avec l’humidité relative et l’heure d’application. »

« Notre expérience en Nouvelle-Aquitaine montre qu’il est possible d’intervenir avec efficacité également tôt le matin, mais la stratégie de traitement en soirée permet de préserver la faune auxiliaire ainsi que les pollinisateurs qui ne butinent pas le soir », souligne Éric Maille.

Selon lui, « dans les échecs de lutte, de nombreux cas sont dus à un défaut d’épamprage, les autres cas s’expliquant par une mauvaise qualité de pulvérisation et/ou une mauvaise date d’application ». En effet, explique le technicien, « la cicadelle pond dans l’anfractuosité des piquets non écorcés ainsi que dans les écorces des ceps de vigne. Et au printemps, si la vigne n’est pas épamprée, les larves peuvent rester sur les feuilles des pampres et remonter sur le cep ».

Appliquer le produit seul de préférence

 

Pour une meilleure efficacité, il est préférable d’appliquer le Pyrévert seul, « le mélange avec des produits à base de soufre, par exemple, peut en effet accentuer des problèmes de phytotoxicité compte tenu de la période d’application », précise Nicolas Constant. En cas de mélanges avec d’autres produits, la société Valagro, qui commercialise le Pyrévert, recommande d’ajuster le pH de la solution entre 6 et 6,5 avant d’introduire le produit.

« Nous travaillons avec les Fredon pour essayer d’aménager la lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée, en procédant à des comptages de cicadelles avant et après le traitement. En pratique, en 2021 sur 400 hectares engagés dans le protocole (Gdon 24-47, Fredon, Sral & Gdon du Libournais) dans plus de 80 % des cas, cela a permis de gagner un traitement en moyenne depuis 2015 », observe Éric Maille.

Un adjuvant pour bientôt

Un adjuvant améliorant l’efficacité des pyréthrines devrait bientôt arriver. L’Itab et le Synabio ont travaillé sur l’huile de colza et l’huile de sésame, en substitution au butoxyde de pipéronyle désormais interdit. Dans les essais, l’huile de sésame a augmenté l’efficacité des pyréthrines de 40 à 50 %. Le processus d’homologation en tant qu’adjuvant a commencé en 2018, et l’AMM devrait être délivrée avant l’été. À terme, cette huile pourrait devenir un coformulant permettant de réduire les doses de pyrèthres.

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