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Cerfrance livre sa prospective 2025 pour la viticulture cognaçaise
La baisse des coûts de production était au cœur de la prospective annuelle sur la viticulture cognaçaise présentée par Cerfrance Poitou-Charentes, le 4 avril, dans un contexte économique extrêmement tendu par l'affaiblissement des débouchés chinois et américains.
La baisse des coûts de production était au cœur de la prospective annuelle sur la viticulture cognaçaise présentée par Cerfrance Poitou-Charentes, le 4 avril, dans un contexte économique extrêmement tendu par l'affaiblissement des débouchés chinois et américains.

Sur son panel d’une centaine d’exploitations viticoles dédiées au cognac, le réseau Cerfrance Poitou-Charentes a calculé un coût de production moyen à l’hectare de 11 563 euros en 2023. Pour 2024, il l’estime à 11 090 euros, en baisse de 4 %. Mais le coût par hectolitre d'alcool pur par hectare (hl AP/ha) est passé de 855 euros en 2023 à 1 284 euros en 2024, du fait de l'évolution du rendement maximal autorisé. « Le coût par hectolitre d’alcool pur se rapproche du prix du vin contractualisé », observait Laurent Dupic, responsable compétences conseil, lors du Rendez-vous prospective agricole de Cerfrance Poitou-Charente, organisé à Cognac, le 4 avril.
Fixé à 10,50 hl AP/ha en 2023, le rendement maximal autorisé est descendu à 8,64 hl AP/ha en 2024. Il sera de 7,65 hl AP/ha en 2025. « La baisse du rendement maximal autorisé acte la fin de la stratégie de maximisation de la production », analyse Alexandre Vincent, conseiller d’entreprise et référent viticulture cognac chez Cerfrance poitou-Charentes.
Cap sur la baisse des coûts de production
L’heure est donc à la recherche de baisse des charges de production et/ou des besoins à l’hectare. « La forte baisse du rendement agronomique fait diminuer l’exigence qu’avaient les viticulteurs à produire. Cela permet de faire plus facilement des arbitrages », avance Laurent Dupic. Pour inciter à étudier des optimisations, Cerfrance relève que l’écart de charges de production d’une structure à l’autre va de 6 030 euros par hectare à 17 355 euros par hectare en 2023. En retenant les coûts les moins élevés du panel pour chaque poste, le coût minimum descend à 4 450 euros par hectare.
Faut-il réduire la surface via l’arrachage temporaire proposé par le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) ? Pour Cerfrance, c’est à étudier au cas par cas. D’une façon générale, Laurent Dupic invite à « penser à tous les leviers et à sortir du cadre », tout en rappelant la nécessaire vision à moyen et long terme pour préserver la qualité. Il rappelle également la priorité à donner à la trésorerie.