Aller au contenu principal

Installation agricole : le droit à l’essai peut entrer en vigueur immédiatement

Lors du congrès de Gaec & Sociétés, le feu vert a été donné par le gouvernement pour démarrer des essais d’association sans attendre le décret d’application, annoncé pour la fin de l’année. Explications.

<em class="placeholder">Des agriculteurs, des syndicalistes, des juristes et des accompagnateurs RH, à l&#039;étable de Mézenc à Saint-Front.</em>
Le congrès annuel de Gaec & société réunit chaque année une centaine d’agriculteurs, de syndicalistes, de juristes et d'accompagnateurs RH.
© Nadia Savin

A l’occasion du congrès de l’association Gaec & sociétés, qui s’est tenu fin juin en Haute-Loire, un représentant du gouvernement a annoncé le feu vert pour l’entrée en vigueur sans plus attendre du droit à l’essai.

Ce régime, porté depuis des années par l’association, a été expérimenté dans divers départements, dont la Haute-Loire, et entériné par la loi d’orientation agricole du 24 mars 2025.

Droit à l’essai : de quoi s’agit-il ?

Le droit à l’essai permet pour un potentiel futur associé d’entrer dans une structure qui fonctionne déjà (sans lui) et de s’assurer qu’il parviendra à y travailler et y trouver sa place.

Par exemple, au sein du Gaec du domaine de Sinzelles, à Blavozy (43), le régime est utilisé pour jauger la compatibilité de Franck (père) et Médi (fils) Paillon, associés, avec Anthony Mouleyre, hors cadre familial, salarié depuis 2025.

Au Gaec Liautaud, à Cayres (43), c’est Laetitia Liautaud, l’épouse d’Etienne installé depuis 2012, qui vérifie si elle est capable de travailler avec son mari et si son beau-père est prêt à lui laisser sa place.

Par ailleurs, le droit à l’essai a aussi son intérêt pour le regroupement d’exploitations ou la création, à plusieurs, d’une activité agricole en société.

Quel statut social pour le candidat au droit à l’essai ?

Le droit à l’essai ne confère pas un statut social spécifique. « Un statut supplémentaire aurait complexifié une réglemention agricole déjà foisonnante » selon Jean-Louis Chandellier, directeur de Gaec & Sociétés, qui s’exprimait lors du congrès.

Le choix a donc été fait d’utiliser les statuts sociaux disponibles : aide familial, conjoint collaborateur, en famille, contrat de parrainage, contrat de stage le cas échéant, et à défaut salariat. L’essai s’entend d’une période d’un an, renouvelable une fois. Comme pour les espace-test, le dispositif est par nature réversible.

Quelle valeur ajoutée par rapport aux dispositifs existants ?

« Bien souvent, l’accompagnement à l’installation se focalise sur les critères techniques et économiques du projet, omettant la dimension du fonctionnement relationnel », constate Brigitte Troucellier, secrétaire générale de Gaec & sociétés « et c’est là que le droit à l’essai devient un outil de prévention et de renforcement de la vivabilité, la viabilité et durabilité des fermes ». Le droit à l’essai prévoit en effet, tout au long de la période, un accompagnement personnalisé de tous les concernés, par une personne accréditée.

Ce qu’il reste à préciser

Si le décret d’application de la loi d’orientation agricole devrait sortir en fin d’année, « rien ne s’oppose à une mise en application immédiate », a déclaré Maxime Piat, chef du bureau relations économiques et statut des entreprises du ministère de l’agriculture, lors du Congrès Gaec & Sociétés.

Gaec & Sociétés a proposé au ministère un modèle de convention afin de poser le cadre entre l’essayiste, la ferme qui l’accueille et l’organisme accompagnateur des relations humaines. L’association rappelle qu’elle met à disposition du droit à l’essai son réseau d’une soixantaine d’accompagnateurs formés et accrédités, répartis sur le territoire métropolitain.

Réaliste, Brigitte Troucellier, secrétaire générale de l'association, ne nie toutefois pas le travail qu’il reste à mener notamment auprès de France Travail quant aux droits au chômage dans ce cadre.

Les plus lus

Parcelle de colza mi-octobre, stade 4 feuilles, dans l'Eure
Fertilisation azotée du colza : dans quel cas peut-on apporter 30 unités d’azote minéral en végétation à l’automne en 2025 ?

Le 7e programme national d’actions nitrates donne la possibilité d’apporter 30 unités d'azote minéral sur…

<em class="placeholder">Ecran d&#039;ordinateur montrant un registre phytosanitaire. </em>
Registre phytosanitaire numérique : quelles garanties de sécurité pour les données de l’agriculteur à partir de 2026 ?

Au 1er janvier 2026, l’enregistrement des traitements phytosanitaires devra obligatoirement se faire par voie numérique.…

<em class="placeholder">Moisson de blé tendre dans le nord de l&#039;Eure-et-Loir (Marchezais).</em>
Moisson 2025 : des blés tendres avec de bons rendements et un taux de protéines dans la norme

La récolte 2025 du blé tendre se termine. Les volumes collectés remontent fortement par rapport à 2024 sans pour autant…

<em class="placeholder">Récolte du blé tendre en juillet 2025 en Charente Maritime</em>
Moisson 2025 : ne pas manquer les opportunités de vendre ses céréales
La moisson 2025 se caractérise par une exceptionnelle précocité dans toutes les régions et par des résultats qui dépassent les…
<em class="placeholder">Sébastien Bodineau et Arnaud Blanchard, céréaliers en Eure-et-Loir</em>
« Nous boostons nos colzas au démarrage avec du fumier de volaille grâce à un partenariat éleveur-céréaliers en Eure-et-Loir »

Arnaud Blanchard et Sébastien Bodineau, céréaliers en Eure-et-Loir, ont noué un partenariat avec Amandine Dusanter, éleveuse…

<em class="placeholder">Champ de betteraves sucrières. </em>
Betterave sucrière : un potentiel de rendement 2025 qui reste élevé à l’échelle nationale

Après l’alerte à la jaunisse lancée mi-juillet dans plusieurs régions betteravières par la Confédération générale des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures