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Une nouvelle maladie vectorielle cousine éloignée de l’erlichiose en France

Forte fièvre, chute brutale de production, œdème des trayons sont les signes cliniques les plus courants provoqués par Mycoplasma wenyonii.

Mycoplasma wenyonii provoque des œdèmes sur les trayons. Pas sur la mamelle : il ne s’agit pas d’une mammite.
Mycoplasma wenyonii provoque des œdèmes sur les trayons. Pas sur la mamelle : il ne s’agit pas d’une mammite.
© E. Collin

Des foyers d’une nouvelle maladie transmise par les insectes piqueurs (mouches piqueuses, stomoxes, culicoïdes…) ont été confirmés dans deux clientèles de vétérinaires bretons et suspectés chez six autres. Cette maladie vectorielle est due à un mycoplasme (Mycoplasma weynyonii), déjà connu dans d’autres pays notamment en Asie mais très peu en Europe (Angleterre, Suisse). Les symptômes cliniques sont un peu comparables à ceux de l’erlichiose, une maladie vectorielle transmise par les tiques. « L'infection par Mycoplasma weynyonii se traduit par une grosse poussée de température sur un ou plusieurs animaux avec des signes d’œdèmes des trayons, éventuellement un gonflement des articulations au niveau du jarret et une anémie. Elle provoque une baisse très brutale de la production, »  explique Eric Collin, vétérinaire dans les Côtes- d’Armor ayant identifié le premier cas en novembre 2014. Dans ce premier élevage qui comptait 50 vaches, deux séries de 4 puis 15 vaches sont tombées malades à 15 jours d’intervalle. « Leur production avait chuté de 50 à 80% et la température était monté à 40,5- 41 °C. Les vaches ne se laissaient pas traire et présentaient une certaine rigidité lors des déplacements. Le mycoplasme a été identifié par un frottis sanguin. Les signes cliniques ont disparu en huit jours avec un traitement antibiotique prescrit par le vétérinaire. Le lait est remonté progressivement dans les dix jours qui ont suivi mais sans toutefois retrouver le niveau de production avant l’infection.» Dans les autres foyers bretons où la maladie a été identifiée cliniquement, les animaux malades sont moins nombreux. Il semblerait que d’autres régions que la Bretagne soient touchées. La maladie est transmise par tous les insectes piqueurs par voie sanguine (ce sont des transporteurs passifs du mycoplasme), ou de sang à sang lors d’une injection par exemple (comme pour la leucose).

 

Les symptômes disparaissent en huit jours avec un traitement

Des études ont été lancées en collaboration avec l’École vétérinaire de Toulouse. On ne sait pas encore quelles sont les conséquences de cette maladie sur la reproduction (l’erlichiose provoque des avortements). L’enquête épidémiologique devrait permettre de savoir si ce mycoplasme est nouvellement apparu en France, ou bien s’il était déjà présent et s’est exprimé dans les troupeaux à la faveur d’une baisse d’immunité.
Pour le moment, il n’existe pas de tests de dépistage disponibles dans les laboratoires vétérinaires départementaux. Une analyse PCR devrait être mise au point rapidement et proposée aux laboratoires dans les mois qui viennent. Quand faut-il la suspecter ?« Quand des phases d’hyperthermie sur une ou plusieurs vaches sont inexpliquées ou se répètent, surtout en présence de symptomatologie atypique. Il faut se donner des moyens d’investigations (prise de sang et frottis sanguin) », conclut Eric Collin.

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