Une microfilature bretonne qui retisse les liens entre élevage et artisanat
Émilie Renard et Nicolas Besseau œuvrent à raviver la filière laine avec La Petite Filature bretonne, une entreprise artisanale située à Plouguernével, dans les Côtes-d’Armor, où ils transforment les toisons brutes en laine filée, feutrée ou cardée.

Les microfilatures artisanales en France se comptent sur les doigts d’une main. Dans le Grand ouest, La Petite Filature bretonne est la seule. Depuis cinq ans, elle permet aux éleveurs et particuliers détenant des animaux laineux (moutons, alpagas, chèvres et lapins angora) de transformer de petites quantités de fibres animales en laine.
Passionnée par le travail de la laine et fileuse au rouet, Émilie Renard fait de cette activité sa reconversion. Grâce au financement participatif, elle lance les travaux d’installation et fait connaître son projet. Rejointe par Nicolas Besseau, son associé, la microfilature voit le jour en 2019.
Du travail à façon et de la vente de laine

Leur clientèle est principalement bretonne : environ un tiers d’éleveurs de brebis, un tiers de particuliers et un tiers d’artisans (feutriers, teinturiers et tisserands). Les 20% restants de leur activité concernent la vente de laine provenant des toisons récoltées auprès d'éleveurs et de particuliers en Bretagne.
Des microquantités pour une maxi-personnalisation
En travaillant à partir d’un kilo de matière brute, La Petite Filature bretonne assure aux éleveurs et aux particuliers une traçabilité totale et des créations personnalisées, sans mélange de lots.
« Les filatures de taille plus importante traitent généralement à partir de 150 à 200 kilos de matière brute. Ici, nous nous limitons à une quarantaine de kilos de matière brute par lot, par an », explique Nicolas Besseau, cogérant de l’entreprise.
Sur l’année, La Petite Filature bretonne transforme environ une tonne de laine brute, ce qui équivaut environ à 600 kilos de matière transformée, principalement de mouton et d’alpaga.
« Pour le mouton, il faut compter un taux de perte d'environ 50 % selon la race et la qualité de la toison. Notre objectif de croisière serait de tourner autour de 1,2 tonne de laine brute », ajoute Émilie Renard.
Une formation dédiée aux éleveurs d’ovins

Fondée sur le partage d’expériences et l’observation, cette formation d’une journée permet aux éleveurs d’acquérir des bases techniques et un carnet d’adresses pour la suite de leur projet.
« Nous sommes conscients de ne pas être les plus adaptés à leurs volumes. Notre démarche consiste avant tout à transmettre les connaissances que nous avons accumulées au fil des années et de contribuer à faire renaître cette filière tombée en désuétude », ajoute Émilie avec conviction.