« Une armée de poulets » pour défendre le coton chinois

Des poulets pour combattre les criquets et protéger le coton. La Chine expérimente la distribution gratuite de volaille pour diminuer les populations du ravageur.
Les criquets peuvent être un véritable fléau. Partout où ils passent, ils menacent les cultures. Les populations africaines ne sont pas les seules touchées par ces ravageurs. L’Amérique du Sud et l’Asie connaissent aussi des invasions. En France, le sud de l’Aveyron a été touché en 2005.
On connaît bien sûr les conséquences dramatiques du passage de ces insectes et les famines qui en découlent dans les régions les plus vulnérables.
C’est donc une mesure très sérieuse qu’a pris récemment la province chinoise de Wushi, située au nord-ouest de la région autonome du Xinjiang et première productrice de coton du pays.
La démarche initiée est une forme de biocontrôle à grande échelle. Elle va consister à distribuer gratuitement près de 2200 poulets dans plusieurs villages afin de combattre les nuages de criquets qui s’abattent chaque année sur cette zone du pays à partir du mois de mai. « Les poulets sont d’excellents prédateurs naturels des criquets. Un seul poulet peut attraper jusqu’à 600 criquets et couvrir un demi-hectare par jour », précise Yang Zang, directeur du bureau local d’élevage cité par le quotidien chinois anglophone China Daily via Bloomberg.
La province veut également s’adjoindre les services de canards et d’autres espèces d’oiseaux, l’objectif étant d’éviter l’utilisation massive d’insecticides.
Du fait d’un hiver relativement doux, une grande partie de la Chine du nord pourrait souffrir d’une invasion de criquets cet été. Près de 1,12 million d’hectares pourraient potentiellement être touchés selon les prévisions du gouvernement.
Le système, déjà testé dans d’autres provinces, a permis, dans des secteurs réduits, de faire décliner sensiblement la population d’insectes. Les Chinois comptent donc sur la voracité des poulets pour préserver leur coton.