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Une alimentation des porcs en cinq phases pour moins de rejets azotés

Un plan d’alimentation en cinq phases facilement applicable en engraissement permet d’économiser des protéines dans les aliments et de réduire fortement les rejets azotés par rapport à une alimentation biphase.

Selon un essai réalisé par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire à la station des Trinottières, une conduite alimentaire en cinq phases ou en multiphase permet de réduire la quantité d’azote ingéré par les porcs en engraissement de 19 % par rapport à une conduite classique biphase, tout en maintenant des résultats techniques identiques (1). La quantité d’azote retenue par porc étant comparable pour les trois stratégies alimentaires (même dépôt de muscle), les deux conduites multiphases permettent ainsi de baisser la quantité d’azote rejetée de 11 %.

Ces résultats ont été obtenus dans le nouveau bâtiment d’engraissement de la station construit récemment. Il est équipé d’un système d’alimentation Spotmix qui permet d’adapter le menu de chaque case en quantité et en composition selon le stade physiologique des animaux. Pour cela, les techniciens de la station ont fabriqué deux aliments contrastés (A et B) qui diffèrent notamment par leur teneur en protéines (respectivement 15,5 % et 10,5 %). Il est alors possible d’élaborer des plans d’alimentation variés pour chacune des 64 cases d’engraissement de l’élevage en modifiant la proportion de chaque aliment dans le mélange distribué : deux niveaux nutritionnels pour l’alimentation biphase, cinq niveaux pour le programme cinq phases et une évolution quotidienne de la composition du mélange pour le programme multiphase. Autant de stratégies différentes possibles qui permettent tous de couvrir les besoins nutritionnels des porcs, mais avec des apports protéiques et des rejets azotés différents.

Moins de protéines dans les aliments entre 30 et 125 kg

La réduction des quantités d’azote ingérées a été la même pour les plans d’alimentations cinq phases et multiphase. Pour ces deux programmes, cette réduction se traduit par un taux de matière azotée totale (MAT) moyen de l’aliment ingéré inférieur de 0,8 % à celui du programme biphase (13,1 % contre 13,9 % sur l’ensemble de l’engraissement). La première composante (A) ne représente que 52 % de la ration moyenne, et la seconde (B) 48 %. En revanche, pour l’alimentation biphase, la ration moyenne est composée à 67 % de l’aliment A et à 33 % de l’aliment B. Cette économie de protéines s’accompagne d’une baisse du prix moyen de l’aliment d’engraissement (- 5 euros par tonne dans le cadre de l’essai aux Trinottières) puisque le second aliment utilisé coûte 35 euros par tonne de moins que le premier.

Des performances très comparables, mais attention aux porcelets légers

Les trois conduites alimentaires aboutissent à des performances comparables pour la vitesse de croissance (proche de 900 g) et l’indice de consommation (2,63). Seul petit bémol, la conduite multiphase a pénalisé le taux de muscles des pièces (TMP), et donc la plus-value technique des porcs, par rapport aux deux autres conduites. Ce phénomène concerne surtout les porcs abattus en fin de lot. Une explication probable est que les apports protéiques n’ont sans doute pas couvert les besoins alimentaires des porcs les plus légers. À l’inverse, les conduites biphase et cinq phases présentent des plateaux pendant lesquels on observe un peu de gaspillage protéique pour les porcs les plus lourds de chaque case. Toutefois, il semble que ces phases de plateau permettent aussi aux porcs les plus légers de mieux satisfaire leurs besoins, et ainsi de maximiser leur dépôt de muscle.

(1) Calcul réalisé avec la méthode du bilan réel simplifié.

Mes conseils

Florence Maupertuis, chambre d’agriculture des Pays de la Loire

 
Florence Maupertuis, Chambre d'agriculture des Pays de la Loire © Chambre d'agriculture des ...
Florence Maupertuis, Chambre d'agriculture des Pays de la Loire © Chambre d'agriculture des Pays de la Loire
Pour économiser des protéines et réduire les rejets azotés en engraissement, un plan d’alimentation multiphase est nettement préférable à une alimentation biphase.
Il est possible d’adopter une stratégie en cinq phases plutôt qu’une évolution quotidienne de la proportion des aliments A et B dans le mélange distribué. Ces deux stratégies obtiennent des résultats identiques. Par contre, la stratégie cinq phases permet de mieux couvrir les besoins des porcs légers. Elle simplifie aussi la mise en œuvre du programme alimentaire et limite le temps de fonctionnement du système de distribution.

Partenaires

Ferme expérimentale porcine des Trinottières
Chambre d’agriculture des Pays de la Loire
Société Schauer Agrotronic
Région des Pays de la Loire (financement du projet Alimultiporc)

Trois stratégies alimentaires pour couvrir les besoins des porcs charcutiers

 

 
Trois stratégies alimentaires pour couvrir les besoins des porcs charcutiersLes besoins en lysine digestible par mégajoule d'énergie nette des porcs en engraissement sont estimés à l'aide du logiciel Inraporc. Ils diminuent au fur et à mesure que leur poids augmente. Pour couvrir ce besoin, trois stratégies alimentaires sont comparées : biphase, cinq phases et multiphase  © Projet Alimultiporc
Trois stratégies alimentaires pour couvrir les besoins des porcs charcutiersLes besoins en lysine digestible par mégajoule d'énergie nette des porcs en engraissement sont estimés à l'aide du logiciel Inraporc. Ils diminuent au fur et à mesure que leur poids augmente. Pour couvrir ce besoin, trois stratégies alimentaires sont comparées : biphase, cinq phases et multiphase © Projet Alimultiporc

 

Les besoins en lysine digestible par mégajoule d’énergie nette des porcs en engraissement sont estimés à l’aide du logiciel Inraporc. Ils diminuent au fur et à mesure que leur poids augmente. Pour couvrir ce besoin, trois stratégies alimentaires sont comparées : biphase, cinq phases et multiphase

Source : projet Alimultiporc.

Azote ingéré, retenu et excrété par porc

Nette baisse de l’azote ingéré et excrété avec les programmes cinq phases et multiphase

 
Azote ingéré, retenu et excrété par porc.Nette baisse de l'azote ingéré et excrété © Projet Alimultiporc
Azote ingéré, retenu et excrété par porc.Nette baisse de l'azote ingéré et excrété © Projet Alimultiporc
Source : projet Alimultiporc.

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