Un nouveau gène de résistance à la colistine découvert en Chine

Une publication scientifique (1) parue en novembre dernier, révélait la présence en Chine d’E. coli porteuses d’un nouveau gène de résistance à la colistine, avec une prévalence de 21 % chez les porcs à l’abattoir, 22 % sur des produits du porc (et 28 % sur des produits de volaille). La communauté scientifique s’est vite inquiétée de cette découverte à cause de l’emplacement du gène de résistance. Contrairement à des gènes liés au chromosome, celui-ci est lié à un plasmide de la bactérie, et pourrait donc se transmettre entre bactéries, donc entre espèces, y compris vers l’homme. Les médecins s’inquiètent dans la mesure où la colistine est aujourd’hui utilisée pour combattre des bactéries multirésistantes, en traitement « de dernier recours ». S’il est peu probable que ces bactéries résistantes parviennent en Europe via des animaux et/ou produits d’animaux, les hommes, au travers de leurs voyages, représentent potentiellement une menace d’introduction de ces souches.
La colistine est utilisée depuis des décennies en élevage, sans que des problèmes majeurs de résistance ne soient signalés. Trois pays européens consomment 80 % des volumes d’antibiotiques de la famille de la colisitne (les polymixines) : l’Espagne (149 tonnes), l’Allemagne (125 tonnes) et l’Italie (121 tonnes). La France en a consommé 42 tonnes en 2015 (1).
(1) Lyu, 2015, www.esvac, 2015