Déchets abandonnés dans les campagnes
Décharges sauvages en zones rurales - Les gravats de la mort pour le maire de Signes
C'est une décharge sauvage à Signes, commune boisée du Var, qui est à l'origine de la mort tragique du maire du village.
C'est une décharge sauvage à Signes, commune boisée du Var, qui est à l'origine de la mort tragique du maire du village.
Signes, petite commune du Var où vivent quelque 2800 habitants, a perdu son maire. Jean-Mathieu Michel était élu depuis 1983 de ce village du Sud boisé et viticole au cœur du Parc naturel régional de la Sainte-Baume. Un territoire rural où l'on produit du du vin coteau varois et où coule également la « Source Beaupré ».
L’homme de 76 ans est décédé le 5 août « alors qu’il exerçait ses fonctions de maire » observe Gérard Larcher, le Président du Sénat, dans l’Express. « Je suis révolté ». Signes est « une commune très boisée où les problèmes de dépôts sauvages sont récurrents » peut-on lire dans l’hebdomadaire. Et c’est en empêchant deux hommes de déverser leurs gravats dans une de ces décharges que l’affaire a mal tourné. Après avoir repris leur chargement, les individus ont effectué une manœuvre pour partir et percuté le maire qui se trouvait à l’arrière du véhicule.
Cette mort d’un élu a suscité une vive émotion dans la sphère politique. Dans un message lu aux obsèques qui se sont déroulés le 9 août, le président de la République Emmanuel Macron a promis une réponse « ferme, exemplaire et sans complaisance » rapporte Sud-Ouest.
Sur France Info, François Baroin, président des maires de France, a réclamé pour sa part « une meilleure protection des maires, une amélioration de leurs conditions d'exercice du mandat et une identification des sujets sensibles ».
Un « sujet sensible » identifié
L’abandon des déchets en forêt est au nombre de ces sujets qui empoisonnent les communes rurales. Ce lundi 5 août, jour des événements tragiques de Signes, « 50 000 litres de déchets abandonnés » ont été découverts en forêt de Fontainebleau, rapporte encore l’Express.
Le 9 août, France 3 Grand Est relate le cas de la Forêt de Haye en Meurthe-et-Moselle, victime également de cet incivisme devenu un véritable « fléau ».
Un article de l’actu.fr, en date du même jour, parle des dépôts sauvages dans la forêt de Fougères en Bretagne. « Tuiles, pneus, amiante, la forêt n’en peut plus », titre le journal. Dans cette forêt gérée par l’ONF, les agents de l'office disent ramasser deux sacs-poubelles par semaine. L’association Les ratons laveurs de Fougères a récolté dans ces bois « plus de 100 kg d’ordures en tout genre en juin dernier », note le journal qui en profite pour rappeler l’article 632-1 du Code pénal :
« Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 2e classe le fait de déposer, d’abandonner, de jeter ou de déverser, en lieu public ou privé […] des ordures, déchets, déjections, matériaux, liquides insalubres ou tout autre objet de quelque nature qu’il soit. »
Pour information, une contravention de 2e classe est punie d’une amende forfaitaire d’un montant de 35 euros !