Aller au contenu principal

Produits du porc : Un commerce mondial record en 2022

Le commerce des produits du porc a affiché des records historiques en valeur, au plus haut devant 2021 et 2020. Malgré une légère contraction de la demande internationale.

Un commerce mondial record des produits du porc en 2022

Au cours de l’année 2022, environ 19 millions de tonnes de viandes et coproduits (graisses, abats, produits transformés) ont été échangées à travers le monde. Ce résultat est légèrement en recul par rapport aux années exceptionnelles de 2020 et 2021 (-10 % entre 2021 et 2022). Toutefois, du côté de la valorisation des exportations de porc, les sommets ont été atteints. Près de 51 milliards d’euros (Md €) ont été échangés à travers le monde.

Sur le marché français, les exportations nationales se sont significativement réduites mais la montée des prix des porcs à la production s’est aussi répercutée sur les prix à l’export et la valeur des ventes françaises à travers le monde a également atteint des records.

 

 
Un commerce mondial record des produits du porc en 2022

 

Diverses stratégies menées par les exportateurs mondiaux

Bien que l’année 2022 ait connu de grandes incertitudes économiques, le Brésil a battu des records sur le marché de l’export. Il est le seul pays à être parvenu à maintenir ses volumes d’exportation (+1,2 % en 2022/21) avec 1,4 million de tonnes (soit 3 Md €) envoyées à travers le monde. Le 3e exportateur mondial de porc continue de se développer sur les continents asiatique, sud-américain mais aussi en Afrique. La volonté de consolider les parts de marché acquises ses dernières années et de développer les débouchés est marquée. 

Du côté de l’Union européenne, le ralentissement des ventes vers les marchés tiers a été marqué : -15 % en un an. La zone a été fortement pénalisée par l’abaissement des achats chinois (-39,5 %), et le développement des ventes vers le Japon (+23 %), les Philippines (+20 %) ou encore la Corée du Sud (+19,5 %) n’ont pas suffi à compenser. Le commerce intra-européen s’est ainsi intensifié en 2022 malgré la baisse de la production. Il s’agit principalement d’un mouvement de redistribution des produits espagnols dirigés auparavant sur les marchés tiers.

Malgré tout, l’Espagne se place toujours en première place des exportateurs européens (hors commerce intra-UE) avec 1,57 million de tonnes vendues sur la scène internationale, loin devant le Danemark (853 000 tonnes). La France occupe quant à elle la 5e place du classement (293 000 tonnes). Outre-Atlantique, les États-Unis ont bénéficié d’une bonne reprise des échanges avec leur principal partenaire, le Mexique. Le pays devrait maintenir sa stratégie commerciale avec des partenaires géographiquement proches.

En revanche, les exportateurs américains ont souffert d’une très grande concurrence avec l’Espagne et le Canada sur le marché japonais. Les États-Unis ont finalement enregistré une baisse de 17 % de leurs volumes expédiés à travers le monde.

Un début d’année 2023 compliqué pour le commerce

L’année 2022 s’est clôturée avec l’annonce de la levée des restrictions sanitaires liées au Covid-19 en Chine. Cette annonce aurait dû être propice à une reprise de la demande intérieure et donc des importations du pays. Cependant, les grands exportateurs mondiaux connaissent un début d’année un peu compliqué.

Les relations entre les États-Unis et la Chine se sont refroidies sur le plan diplomatique. Ce genre d’évènement pourrait entraver les bonnes relations commerciales entre les deux puissances. Par ailleurs, les mouvements de grève à répétition en France au cours du 1er trimestre ont aussi pu compliquer le commerce, impactant les entreprises d’abattage-découpe, de transformation et le secteur de la logistique. 

Outre ces freins, temporaires, aux échanges extérieurs, l’année 2023 devrait se caler sur la tendance amorcée en 2022. Les volumes exportés resteront hauts, en comparaison aux moyennes historiques, mais ne se développeront pas massivement. La Chine étend sa production intérieure et limite sa dépendance aux grandes puissances mondiales. Une reprise des exportations vers ce pays n’est pas réellement attendue, ce qui laissera des disponibilités pour les autres marchés asiatiques importateurs.

D’autre part, l’offre européenne s’est largement contractée et le marché est tendu. Les volumes disponibles pour l’export seront très certainement proposés à des prix élevés. Ceci pourrait pénaliser la compétitivité des viandes européennes par rapport aux produits américains et brésiliens. Les entreprises européennes se retrouveront alors confrontées à de multiples défis en 2023 et l’ensemble des exportateurs mondiaux tenteront de développer l’accès à d’autres débouchés pour pallier la fin de l’« eldorado chinois ».

Exportations françaises records malgré une moindre demande

En 2022, les exportations françaises de porc ont grimpé à plus de 1,7 milliard d’euros.

 

 
Un commerce mondial record des produits du porc en 2022

 

Il s’agit d’un record historique, qui s’explique par la montée des cours du porc et par l’amélioration du prix unitaire de certains produits. En effet, si au cours de l’année 2022, le prix moyen du porc en France (classes S et E) a progressé de plus de 25 % en un an, le prix de vente des abats est en hausse de 20 % et celui des lards et graisses de 40 %. La valeur moyenne des viandes exportées s’élève à 2,16 euros le kilo (toutes qualités confondues), en hausse de 11 % par rapport à 2021.

Pour les produits transformés, la progression est plus modérée (+ 8 %), et les charcuteries salaisons françaises sont exportées à un prix moyen de 5,40 euros le kilo. En ce qui concerne les importations de la France, une légère hausse des approvisionnements sur les marchés extérieurs a été constatée (+1,2 % en un an).

Il s’agit principalement de produits italiens qui ont été redistribués sur le marché français, faute de pouvoir être exportés en Asie, en raison de la présence de la fièvre porcine africaine dans le pays. La France a aussi enregistré une recrudescence des importations de produits d’origine britannique. Suite au Brexit, le Royaume-Uni est en proie à de nombreuses difficultés, en particulier à un manque de main-d’œuvre dans les outils de découpe et de transformation. Les Britanniques ont tenté de pallier ce problème en exportant davantage de viandes de porc en Europe.

Les plus lus

<em class="placeholder">Tous les matins, Dominique et Philippe Gautier prennent leur petit déjeuner avec leurs salariés dans une ambiance conviviale.</em>
Comment ces éleveurs de porcs bretons ont fait évoluer leur exploitation pour fidéliser leurs salariés
Dans leur exploitation porcine, Dominique et Philippe Gautier ont fait évoluer leurs pratiques managériales : vestiaires…
<em class="placeholder">David Le Lay éleveur dans le Finistère</em>
« J’investis dans l’élevage de porc de demain »

David Le Lay en est persuadé. C’est maintenant qu’il faut construire l’élevage de demain. Un élevage décarboné, doté d’un…

<em class="placeholder">L&#039;étude de la chambre d&#039;agriculture et d&#039;Evel&#039;up démontre qu&#039;une augmentation de 37% de la taille moyenne des cheptels permettrait de compenser la baisse des installations ...</em>
Maintenir la production porcine bretonne par une augmentation de la production par éleveur : utopie ou réalisme ?
La baisse de la production porcine bretonne constatée depuis 2008 n’est pas inéluctable. Une étude réalisée par la Chambre d’…
<em class="placeholder">Le jumeau numérique de l&#039;élevage est capable de collecter toutes les informations numériques pour ensuite apporter un service de conseil à l&#039;éleveur.</em>
La Cooperl veut créer un jumeau numérique pour les élevages de porcs grâce à l'IA

Grâce à l’IA, Cooperl veut créer un "jumeau numérique" des élevages porcins, une copie virtuelle en temps réel capable d’…

<em class="placeholder">L&#039;objectif du Défi employeur organisé par les chambres d&#039;agriculture est de développer les compétences de manager des agriculteurs employeurs.</em>
Employeur agricole : et si le vrai défi, c’était le management ?
À partir de novembre 2025 et jusqu’en mars 2026, les chambres d’agriculture organisent le Défi Employeur, un…
<em class="placeholder">robot de lavage CleanBubby 4.0</em>
Cleanbuddy 4.0, un robot de lavage conçu par des éleveurs de porc

Calipro a présenté au Space un robot de lavage équipé de radars et détectant automatiquement les obstacles dans les salles d'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)