Un bâtiment d’engraissement en grands groupes de 400 places de porcs et un accès à l'extérieur
Dans le cadre du projet BP 2022piloté par la chambre d'agriculture de Bretagne, un bâtiment d'engraissement alternatif a été construit dans le Morbihan. Il est composé de deux grandes cases de 400 places chacune. Les porcs charcutiers ont également un accès régulé à des courettes extérieures.
Dans le cadre du projet BP 2022piloté par la chambre d'agriculture de Bretagne, un bâtiment d'engraissement alternatif a été construit dans le Morbihan. Il est composé de deux grandes cases de 400 places chacune. Les porcs charcutiers ont également un accès régulé à des courettes extérieures.





Un engraissement de 800 places a été construit dans le Morbihan dans le cadre du projet BP 2022.
L'éleveur exploite un atelier de 1 500 places de post-sevrage et 2 800 places d’engraissement pour deux UTH. Il est associé avec un autre éleveur dans un naissage associatif de 750 truies. Toutes les trois semaines, il reçoit sur son élevage 510 porcelets de 8 kilos et produit 8 500 porcs par an. La genèse du projet de nouvel engraissement alternatif, mené avec son groupement Evel’up, remonte à 2018 avec la volonté de l’éleveur de « faire évoluer le bâtiment d’engraissement traditionnel ». C’est à l’issue de visites d’élevages en 2019 dans le nord de la France et en Belgique, qu'il a fait le choix de loger ses porcs en grands groupes de 400 places.
Caillebotis intégral et accès à l’extérieur
Démarré en octobre 2021, le nouveau bâtiment a été mis en service en avril 2022. « C’est un engraissement de 800 places composé de deux salles de 400 places sur caillebotis intégral avec stockage en préfosse de 1,20 mètre de profondeur », précise l’éleveur. Chaque porc dispose d’une surface de 1,10 m², dont 0,90 m² en intérieur et 0,20 m² à l’extérieur. L’accès à la courette se fait par des portes sur vérin, qui s’ouvrent une minute toutes les dix minutes entre 9 heures et 16 heures. « Les animaux sortent fréquemment », constate-t-il. La ventilation est de type dynamique avec une entrée d’air à 3 mètres par seconde équipée de volets régulés en long pan. L’extraction d’air de chaque salle se fait dans la masse par deux ventilateurs (900 mm) installés sous les rampants du bâtiment grand volume. « La ventilation est optimale, notamment en été par temps chaud ».
L’alimentation est de type soupe distribuée dans deux zones distinctes comprenant chacune une auge double (2 x 4 m) installée en îlot central sur les caillebotis. Depuis une station de tri équipée d’une caméra qui estime le poids des animaux, les 200 porcs les plus lourds sont dirigés vers l’auge n° 1 tandis que les 200 plus légers sont dirigés vers l’auge n° 2. L'éleveur fait remarquer que ce fonctionnement est « moins concurrentiel » pour les porcs les plus petits. « Les cochons sont plus homogènes », remarque-t-il. De plus, « tous les animaux s’adaptent au système ». L’aliment est distribué trois fois par jour. Le système de distribution repose sur le principe d’une sonde d’auge permettant d’avoir toujours de « la soupe fraîche » à disposition des animaux. La distribution de l’aliment est répartie sur trois périodes quotidiennes de sept repas chacune : de 7 à 10 heures (30 % de la ration), de 11 à 16 heures (30 %) et de 16 à 21 heures (40 %).
Tri automatique des animaux pour les départs
« Le logiciel permet d’estimer le nombre de porcs qui seront dans la gamme de poids d’abattage plusieurs jours en avance grâce à un suivi quotidien de la croissance des porcs », souligne l'éleveur. « Le tri automatique des animaux avant le départ à l’abattoir est un avantage majeur du système. » Le suivi quotidien de l’atelier demande trente minutes pour faire le tour des salles, puis trente minutes supplémentaires pour consulter le logiciel d’alimentation et un suivi sur smartphone trois fois par jour. Le tour des salles se fait au milieu des animaux et constitue un point de vigilance concernant la sécurité du personnel lors des phases d’observation. Le lavage des 400 places ne demande que quatre heures pour une personne. « Le faible nombre de cloisons et la propreté de la zone d’alimentation réduisent fortement le travail par rapport à un engraissement en petites cases ». Selon lui, le bâtiment offre des conditions de travail agréables avec son grand volume et son éclairage naturel. Le projet présente un coût de 428 311 euros, soit 535 euros la place.
Frédéric Kergourlay, frederic.kergourlay@bretagne.chambagri.fr
De meilleures croissances pour les porcs charcutiers mais attention aux dérapages sanitaires
Sur un total de 2 317 animaux entrés et 2 268 animaux sortis dans l'engraissement alternatif, les résultats sont proches de la GTE moyenne de l’élevage comprenant par ailleurs 2 000 places en bâtiments conventionnels. Dans ce bâtiment, la croissance est légèrement supérieure à la moyenne, mais le taux de muscle est plus bas. Les taux de perte sont voisins avec un risque de dérapage plus important en cas d’épisodes sanitaires compliqués. Les performances publiées concernent trois fois deux bandes sur la période 2023-2024 à raison de 400 porcelets environ par lot toutes les trois semaines.