Tuberculose bovine : « Un élevage teste avec succès une alternative à l’abattage total au Pays basque », défend la Confédération paysanne
La Confédération paysanne nationale et ELB, la Confédération paysanne du Pays basque, relatent, dans un communiqué de presse, l’histoire d’un couple d’éleveurs qui a dû faire face à la tuberculose bovine et dont l’élevage a testé « avec succès » une alternative à l’abattage total.
La Confédération paysanne nationale et ELB, la Confédération paysanne du Pays basque, relatent, dans un communiqué de presse, l’histoire d’un couple d’éleveurs qui a dû faire face à la tuberculose bovine et dont l’élevage a testé « avec succès » une alternative à l’abattage total.

Tout commence en janvier 2024 à la ferme Pierrette, quand Philippe et Sophie Sicre, un couple d’éleveurs basé à Espès-Undurein (64) au Pays basque, apprend la présence d'une vache contaminée par la tuberculose bovine dans son élevage de gasconnes. La nature des lésions de cette vache, classées C3, plaçait dès lors la ferme sous le coup de l'abattage total. Mais les éleveurs décident de se battre pour ne pas perdre tout leur troupeau. Soutenus par ELB, la Confédération paysanne du Pays basque, et la Confédération paysanne nationale, ils entrent en résistance, rappelle la Confédération paysanne dans un communiqué.
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Un changement de stratégie sanitaire pour sauvegarder un noyau de vaches transhumantes
Le communiqué rapporte que le 30 mars 2024, plus de 400 personnes sont venues soutenir le couple à la ferme Pierrette pour exiger de l’État « un changement de stratégie sanitaire ». S’en sont suivis de nombreux échanges avec les services de l'État, la DDPP, la préfecture et la DGAL. Ce travail de longue haleine a permis à la famille Sicre et à ELB de négocier, à l’été 2024, un nouveau « protocole de gestion alternatif » permettant de sauvegarder un noyau de vaches transhumantes et de préserver la génétique travaillée par le couple depuis des années.
Une seule vache infectée par la tuberculose bovine
Les syndicats relatent que, comme exigé par ce protocole, après une forte décapitalisation, le troupeau a été soumis pendant presque un an à des tests successifs, à intervalle régulier. Finalement, une seule vache, la première testée positive et abattue le 18 janvier 2024 était infectée par la tuberculose bovine. Le protocole alternatif a permis de sauver une partie du troupeau : 32 vaches et 10 génisses, se félicite le syndicat agricole.
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Le troupeau a pu reprendre la transhumance
Alors que le troupeau n’avait pas pu quitter la ferme l’été dernier, après 16 mois de lutte, le 12 juin, les vaches gasconnes ont pu reprendre le chemin de la montagne pour aller passer l’été dans le Haut-Béarn. Sur leur page Facebook, les éleveurs n’ont pas caché leur joie d’être parvenus à sauver leur troupeau après un combat acharné : « Les protocoles sanitaires "destructeurs" doivent encore évoluer...., la lutte n'est pas finie...Préservons nos animaux...Préservons nous, les éleveurs/ses et nos familles... Cette année, la montagne pour nos brebis et pour nos vaches...Que les cloches sonnent... ».
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Ouverture d’une nouvelle voie ?
Les syndicats agricoles estiment que le protocole expérimental a ouvert, localement, une nouvelle voie aux élevages touchés, à qui un « protocole sélectif renforcé dérogatoire » a été proposé ces derniers mois. « Le succès de ce protocole, qui démontre qu'il existe une alternative à l'abattage total, ouvre des perspectives vers des protocoles plus acceptables par les éleveurs, une revendication portée depuis longtemps par ELB et la Confédération paysanne » concluent-ils.
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