Transition agroécologique : les clés de la réussite économique selon Axa Climate
Axa Climate, filiale du groupe Axa spécialisée dans l'adaptation au changement climatique et la transition, vient de publier un livre blanc présenté comme une aide aux agriculteurs qui souhaitent opter pour la transition agroécologique.
Axa Climate, filiale du groupe Axa spécialisée dans l'adaptation au changement climatique et la transition, vient de publier un livre blanc présenté comme une aide aux agriculteurs qui souhaitent opter pour la transition agroécologique.

« Clés de réussite et leviers pour maîtriser les risques économiques de la transition » est l’intitulé du livre blanc que vient de publier AXA Climate, la filiale du groupe Axa, spécialisée dans l'adaptation au changement climatique et la transition. Incertitudes liées aux pertes de rendement, aux investissements initiaux et à la complexité technique, les freins à la transition agroécologique peuvent décourager certains agriculteurs.
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Une baisse de rendement qui pourrait atteindre 45 %
L’ouvrage rappelle que la transition agroécologique peut dans certains cas améliorer la rentabilité alors que, dans d’autres, elle engendre des coûts supplémentaires ou accroît l’exposition au risque. Les études d’impact du changement climatique menées par les experts d’AXA Climate à l’horizon 2050 montrent d’un côté que sans évolution des pratiques, les rendements du maïs pourraient chuter jusqu’à 30 % dans les zones les plus exposées, et ceux de la vigne reculer de 45 %.
De l’autre, la modélisation de la mise en œuvre de pratiques agroécologiques révèle que l’activation simultanée de plusieurs leviers (réduction du travail du sol, implantation de couverts végétaux, fertilisation organique) permettrait des gains de 15 % à 20 % pour une culture comme le blé dans le Nord-Est de la France.
« Ces simulations offrent une première tendance à ajuster avec des données locales »
« Ces simulations, à confronter au terrain, au cas par cas, offrent une première tendance qui devra être ajustée avec des données locales. Les résultats restent en effet très dépendants des pratiques mises en œuvre. Par exemple, prise isolément, la réduction du travail du sol pourrait au contraire entraîner une perte de 2 % à 3 % » souligne Axa Climate.


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Des expérimentations relatées dans le livre blanc
Le livre blanc présente des expérimentations illustrant six changements de pratiques agroécologiques comme :
- supprimer les insecticides et fongicides sur le colza (en Suisse)
- retarder la destruction des couverts végétaux (culture de lentille en Bourgogne Franche Comté)
- sécuriser des couverts végétaux d'interculture plus complexes (dans les Pays de la Loire avec Cavac)
- Développement à grande échelle de l'agriculture régénératrice (avec Vivescia Transitions dans le Grand Est)
- Réintroduire le pois protéagineux dans la rotation (avec Axéréal en Centre Val de Loire)
- Réduire les fongicides de synthèse sur la vigne (avec Rémy Cointreau dans le Cognac)
Des changements de pratique déjà été mis en œuvre sur le terrain, avec des outils de suivi, d’analyse des rendements, et associés à des solutions de maîtrise de risques sur mesure structurées et promues par Axa Climate.
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Des produits d’assurance conçus et proposés par Axa
L’un des retours d’expérience présenté dans le livre blanc met en avant un produit d’assurance innovant conçu pour accompagner la transition vers le biocontrôle et porté par Rémy Cointreau et AXA Climate à Cognac, adossé à l’outil d’aide à la décision “DeciTrait”. « Celui-ci suit en temps réel les risques de maladies fongiques et déclenche une compensation si les pertes liées à ces maladies dépassent un seuil convenu. Les viticulteurs restent libres de leur itinéraire technique, mais doivent rester globalement alignés avec les recommandations de l’outil, qui intègre les spécificités des produits de biocontrôle » explique Axa Climate.
Autre retour : en Pays de la Loire, la coopérative Cavac et Axa Climate ont structuré un produit d’assurance spécifique pour couvrir le surcoût lié à l’implantation de couverts végétaux complexes. Climate Axa indique : « Ainsi si moins de 20 mm de pluie sont enregistrés sur dix jours entre début août et mi-septembre, la différence de coût - environ 100 €/ha contre 30 €/ha pour une moutarde seule par exemple- est remboursée à l’exploitant. La garantie lève ainsi un frein financier majeur à l’adoption de couverts multi-espèces ».
« L’assurance peut être un levier pertinent pour accompagner la transition agricole si certaines conditions sont réunies »
Selon Axa Climate, « l’assurance peut être un levier pertinent pour accompagner la transition agricole, mais uniquement si certaines conditions sont réunies ». L'assureur met en avant une « assurance de la transition » qui permettrait de garantir aux agriculteurs qu’un changement de pratiques ne les désavantagera pas par rapport à ceux qui n’évoluent pas. « Ce mécanisme fonctionne à partir d’une comparaison entre la performance réelle (rendement ou marge) et une performance de référence contrefactuelle (c’est-à-dire celle qu’on aurait observée sans changement). Si l’écart est significatif, l’indemnisation est déclenchée » assure Axa Climate sans préciser toutefois le montant des primes d'assurance associées.