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Désherbage tournesol : les variétés VRTH en défaut contre l’ambroisie

Une étude révèle le manque d’efficacité des VRTH de tournesol contre l’ambroisie, mieux contrôlée par la diversification de la rotation.

Entre un quart et un tiers des surfaces de tournesol sont cultivées avec des variétés tolérantes aux herbicides (VRTH) selon les années.
Entre un quart et un tiers des surfaces de tournesol sont cultivées avec des variétés tolérantes aux herbicides (VRTH) selon les années.
© C. Gloria

Il y a autant, voire plus, d’ambroisie dans les cultures de variétés de tournesol tolérantes à des herbicides (VRTH) qu’avec des variétés conventionnelles. C’est le constat d’une étude conduite en France sur 239 parcelles de tournesol entre 2017 et 2019, publiée dans la revue Weed Research et relayée par l’Anses dans un communiqué. « Nous avons mené l’étude dans trois départements montrant des niveaux de présence variable de l’ambroisie. Nos relevés n’ont pas noté une efficacité flagrante des VRTH dans la lutte contre l’ambroisie. L’abondance de celle-ci dépendait plus de la zone géographique ou de la fréquence de retour du tournesol dans la rotation que du type de variété utilisée », explique Guillaume Fried, chargé de projet au sein de l’unité Entomologie et plantes invasives du laboratoire de santé des végétaux de l’Anses.

Outre une éventuelle efficacité limitée des herbicides utilisés, l’explication viendrait d’une plus grande diversification des cultures chez les agriculteurs utilisant des variétés conventionnelles, ceux recourant aux VRTH ayant tendance à cultiver beaucoup de tournesols. Cette culture est en effet favorable à l’installation de l’ambroisie du fait d’un cycle de développement similaire et de l’appartenance à la même famille botanique.

Terres Inovia relève également les limites de la lutte chimique contre l’ambroisie : défauts d’efficacité, fortes pressions de l’adventice, résistances aux herbicides… « Une approche intégrée avec un raisonnement à l’échelle de la rotation est indispensable comme l’introduction de cultures d’hiver associée à une bonne gestion de l’interculture estivale, entre autres », préconise l’institut technique. Les VRTH constituent une bonne solution contre d'autres espèces d'adventices, malgré tout.

Les VRTH représentent entre un quart et un tiers des surfaces de tournesols selon les années. L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante invasive très concurrentielle des cultures et responsable d’importants troubles de la santé à cause de son pollen allergisant.

Une perte de biodiversité avec les VRTH

L’étude de l’Anses portait plus largement sur la communauté d’adventices. Elle a montré que la culture avec des tournesols VRTH présentait une diversité d’adventices moins importante à l’intérieur des parcelles que celle avec des variétés classiques et en agricuture biologique. C’est assez logique. « Les agriculteurs cultivant des VRTH font plus de traitements avec des herbicides avec en moyenne 1,5 dose pleine de traitement par an contre 1,25 sur des variétés classiques en agriculture conventionnelle, précise Guillaume Fried, Anses. Cette différence peut paraître faible mais elle suffit pour expliquer la diminution de biodiversité. »

Même si la gestion des adventices est nécessaire pour la production agricole, une perte peut s’avérer problématique. « Ces plantes offrent des services bénéfiques, en favorisant par exemple les auxiliaires des cultures », souligne Guillaume Fried.

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