Aller au contenu principal

[Tests controversés] Après l’urine, pas de glyphosate détectable dans le blé du Calvados

Trois agriculteurs du Calvados avaient testé leurs urines dans un laboratoire français. Ils viennent de faire analyser leur blé. Le glyphosate n’y est pas détectable. La bataille des analyses se poursuit. La rédaction du Mensuel du Morbihan (Télégramme de Brest) s’interroge aussi, dans son dernier numéro, sur la fiabilité des tests.

agriculteurs pisseurs volontaires urine callvados glyphosate laboratoire test elisa biocheck
Glyphosate : trois agriculteurs ont fait tester leur blé.

3000 fois inférieur à la limite maximale autorisée : la présence de glyphosate dans du blé du Calvados n’est pas détectable. Les trois agriculteurs, à l’origine de ce test, sont déjà connus pour avoir fait analyser leurs urines. Au printemps dernier, ils révélaient un taux de présence glyphosate et AMPA non détectable inférieur à 0,4 ng/millilitre. La moyenne des pisseurs volontaires du Calvados est de 1,14 ng/ml. Deux résultats logiques car issus de deux laboratoires distincts.

Ces trois céréaliers, également responsable de la FDSEA du Calvados, ne sont pas bio. Ils sont installés, en conventionnel, dans la plaine de Caen. Bertin George, Xavier Hay et Geffroy de Lesquen estiment que « la peur du glyphosate est irrationnelle, sans fondement scientifique. Nous en avons une preuve supplémentaire aujourd’hui. Nous n’avions pas de glyphosate dans nos urines, nous voulions savoir si la molécule est présente dans le blé que nous cultivons ». Les agriculteurs mettent également en avant la bonne santé de leurs sols et de leurs vers de terre.

 

Lire aussi

Glyphosate – Une enquête parlementaire et des petites phrases explosives

La radulanine A, un potentiel substitut naturel au glyphosate

Pisseurs volontaires : le glyphosate non détectable chez trois agriculteurs du Calvados

Pour Mathieu Beaudoin, le consommateur doit payer sa part du  « sans glyphosate »

Du glyphosate dans la lessive ?

Dans son communiqué de presse, la FDSEA du Calvados s’interroge donc : et si les citoyens positifs au glyphosate étaient en réalité des pisseurs de lessives ? l’AMPA, métabolite du glyphosate a deux origines : agricole comme métabolite du glyphosate ; et non agricole, comme métabolite des aminométhylène-phosphonates, utilisées dans les détergents et les lessives ».

Le débat risque de se poursuivre. Derrière les chiffres avancés par les pro et anti-glyphosate se cachent des tests différents. La FDSEA du Calvados s’appuie sur des laboratoires français, quand les pisseurs volontaires envoient leur urine en Allemagne, chez Biocheck.

 

Un match serré entre les deux méthodes

Dans son dernier numéro, le mensuel du Morbihan explique d’ailleurs les différences entre la technique de la chromatographie-spectrométrie et le test Elisa du laboratoire Biocheck.

Et selon le télégramme de Brest, le laboratoire public breton Labocea ne veut pas de la méthode allemande, mais précise que « le match est serré ».  « À ceux qui douteraient de son impartialité et préféreraient s’adresser à un labo étranger, Labocea rappelle qu’il est issu du regroupement des laboratoires publics de Brest, Quimper, Ploufragan (22), Fougères (35) et Combourg », note cependant le quotidien breton. Ce dernier explique également que « La méthode de la chromatographie-spectrométrie de masse utilisée à Brest nécessite un travail long et minutieux de préparation des échantillons avant de procéder avec précision à la séparation, la quantification et l’identification des molécules présentes. Mais elle présente l’avantage d’être adaptée à l’urine », peut-on lire sur le site du quotidien breton. En filigrane, il faut comprendre que le test Elisa est initialement conçu pour l’eau. Ouest France donne, de son côté, la parole à Eric Thybaud. Et pour le responsable du pole toxicologie à l’institut national de l’environnement industriels et des risques (Ineris), « les tests Elisa sont faibles ».

Le débat fait donc rage. Mais les agriculteurs ne semblent pas abandonner le combat.

Les plus lus

Carte de l'état des eaux superficielles en France au 20 août.
Sécheresse 2025, l’irrigation limitée dans 46 départements : quelle carte des restrictions d’eau ?

L’été 2025 s’annonçait dès début juillet plus sec que la normale. Les arrêtés de restriction d’eau se multiplient depuis et la…

Bovin de profil présentant des nodules de dermatose nodulaire contagieuse sur la peau.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : un nouveau foyer confirmé en Savoie

Au 22 août, le nombre est passé à 76 foyers de dermatose nodulaire contagieuse bovine confirmés en Savoie et en Haute-Savoie,…

Cartes présentant les cas de FCO3 et FCO8 recensés depuis le 1er juin 2025 en France.
Les cas de FCO 3 et 8 progressent toujours sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 21 août, 2898 foyers de FCO de sérotype 3 et 1686 foyers…

Calculatrice et bloc note avec stylo vu du haut sur un bureau.
Indice des fermages 2025 : une augmentation de 0,42 %

L'indice des fermages 2025, qui sert à réévaluer le prix de location des terres agricoles, a été publié au journal officiel du…

Vaches au pâturage devant un chalet en Haute-Savoie
Dermatose nodulaire contagieuse des bovins : 70% des bovins vaccinés, 1,2 million d’indemnités versées

Le ministère de l’agriculture se félicite, dans un communiqué, de l’avancée de la vaccination contre la dermatose nodulaire…

Tracteur dans un champ après récolte
Revenu agricole dans l’Union européenne : où se situe la France ?

La Commission européenne vient de livrer les données relatives au revenu agricole, l’occasion de voir où se situe la France…

Publicité