Aller au contenu principal

Mutagénèse : pour l’Efsa, la distinction entre « in vitro » et « in vivo » n'est pas « justifiée »

« La distinction entre les plantes obtenues par des approches "in vitro" ou "in vivo" n'est pas justifiée ». Telles sont les conclusions du groupe scientifique sur les OGM de l’Efsa sur les techniques de mutagénèse. L’Autorité européenne de sécurité des aliments a été interrogée à ce sujet par la Commission européenne.

Selon l’EFSA, « la même mutation et le caractère dérivé dans une espèce végétale donnée peuvent potentiellement être obtenus en utilisant à la fois la mutagenèse aléatoire " in vivo " et " in vitro " ». Les mutants qui en résultent seraient donc « indiscernables ».
© kennethr / Pixabay

Les techniques de mutagénèse aléatoire « in vivo » et « in vitro » doivent-elles être considérées comme des techniques différentes ? Et si oui, les techniques « in vitro » doivent-elle être concernées par la directive européenne OGM (Organismes génétiquement modifiés) de 2001 ? La question fait débat actuellement et agite le monde de la sélection végétale. En France, le 8 novembre 2021, le Conseil d'Etat a décidé de s’en remettre à l'avis de la Cour de justice européenne (CJUE) pour arbitrer l'application de la directive aux techniques de mutagénèse.

De son côté, la Commission européenne a demandé à l'Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, en mai 2020 de fournir une description plus détaillée des techniques de mutagénèse aléatoire « in vivo » et « in vitro », ainsi que des types de mutations et des mécanismes impliqués, afin de pouvoir conclure si les techniques de mutagénèse aléatoire « in vivo » et « in vitro » doivent être considérées comme des techniques différentes.

Une recherche documentaire

Dans une publication parue le 11 novembre (en langue anglaise – traduction DeepL), l’agence publique européenne précise que « les mutations sont des modifications du matériel génétique qui peuvent être transmises aux générations suivantes ». L’Efsa explique encore que « les mutations apparaissent spontanément dans la nature et sont l'une des forces motrices sous-jacentes de l'évolution ». Mais y a-t-il des différences entre ce qui se passe « in vivo » et « in vitro » ? « Chez les plantes, la mutagenèse aléatoire " in vivo " et " in vitro " repose sur l'application de mutagènes physiques et chimiques pour augmenter la fréquence des mutations et accélérer ainsi la sélection de variétés présentant des caractéristiques agronomiques importantes, » poursuit l’agence. Pour répondre à la demande de la Commission européenne, celle-ci a lancé une recherche documentaire « afin de recueillir des informations sur les techniques de mutagenèse aléatoire utilisées chez les plantes à la fois " in vivo " et " in vitro ", sur le type de mutations générées par ces techniques et sur les mécanismes moléculaires qui sous-tendent la formation de ces mutations ». Dans le résumé de sa publication, le groupe scientifique sur les OGM de l’Efsa ajoute que « la plupart des techniques de mutagenèse physique et chimique ont été appliquées à la fois " in vivo " et " in vitro " ».

La même mutation peut être obtenue in vivo ou in vitro

Selon ces experts, « le processus de mutation et les mécanismes de réparation agissent au niveau cellulaire et il n'y a donc aucune différence entre l'application du mutagène " in vivo " ou " in vitro " ». Ils concluent donc que « le type de mutations induites par un mutagène spécifique devrait être le même, que ce mutagène soit appliqué " in vivo " ou " in vitro " ». Ils assurent que « la même mutation et le caractère dérivé dans une espèce végétale donnée peuvent potentiellement être obtenus en utilisant à la fois la mutagenèse aléatoire " in vivo " et " in vitro " et les mutants résultants seraient indiscernables ». Le verdict du groupe scientifique sur les OGM est donc que « la distinction entre les plantes obtenues par des approches " in vitro " ou " in vivo " n'est pas justifiée ».

S’il n’est pas possible de distinguer les deux techniques de mutagénèse, sont-elles alors globalement concernées par la directive européenne OGM de 2001 ? La question reste posée.

Les plus lus

En période de sécheresse irrigation pour favoriser la levée du maïs
Sécheresse 2025 : quelle carte des restrictions d’eau et quelles limitations de l’irrigation par département ?

L’été 2025 s’annonce plus sec que la normale. Les arrêtés de restriction d’eau se multiplient. Le point au 22 juillet 2025 sur…

Hugo Baraillé avec une vache
Installation hors cadre familial : « J’ai pris contact avec plus de 20 fermes, avant de m’installer au Gaec l’étable du Mézenc »

Pour s’installer, Hugo Barraillé, 25 ans, n’a pas juste remplacé un associé sortant, mais construit son projet avec son…

La ministre française de l’Agriculture Annie Genevard à l'Assemblée nationale lors de questions au gouvernement le 8 juillet.
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine : quelles sont les mesures prévues par la ministre de l’Agriculture ?

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annoncé, lors de questions au gouvernement le 8 juillet, travailler sur une «…

Tracteur dans une cour de ferme
PPL Duplomb votée : quelles conséquences concrètes pour les agriculteurs ? Le point sur ses sept mesures principales

Issue des mouvements de contestation agricole, la contestée proposition de loi du sénateur Duplomb a été adoptée cette semaine…

Bovin de profil présentant des nodules de dermatose nodulaire contagieuse sur la peau.
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine : le point sur la situation en Savoie et en Haute-Savoie

Au 20 juillet, 32 foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine ont été confirmés en Savoie et en Haute-Savoie selon…

Panneaux photovoltaïques au-dessus de cultures.
Agrivoltaïsme : après une sueur froide, les porteurs de projets appellent à la publication rapide de la PPE

Après avoir craint à l’adoption d’un moratoire sur les énergies renouvelables, les acteurs du photovoltaïsme et notamment de l…

Publicité