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Ruralité
Soutien massif pour l’agriculteur de l’Oise condamné à verser 100 000 euros à ses voisins

Plusieurs dizaines d’agriculteurs, personnalités politiques et responsables professionnels agricoles se sont réunis dans l’Oise pour apporter leur soutien à Vincent Verschuere, agriculteur de 33 ans condamné pour nuisances anormales de voisinage.

Vincent Vershuere, éleveur laitier de 33 ans, soutenu dans l'Oise.
Plusieurs personnalités donc Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, sont venus soutenir l'agriculteur dans l'Oise.
© Compte twitter Nadège Lefebvre

La condamnation de Vincent Verschuere, éleveur laitier de 33 ans, par la Cour d’appel d’Amiens le 8 mars dernier à verser 102 000 euros de dommages et intérêts, à ses voisins pour des nuisances visuelles, sonores et olfactives, ne passe pas dans le monde agricole.

 

Ce matin à 10h quelque 150 (selon l’AFP, 200 à 250 selon France Bleu, plus de 400 selon la FNSEA)  personnalités politiques et représentants de la profession ont participé à un cortège de soutien dans sa commune de Saint-Aubin-En-Bray dans l’Oise. Parmi eux : Nadège Lefebvre, président du conseil départemental de l’Oise, Xavier Bertrand, président de la région Haut-de-France, Samuele Vandaele, président des JA, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Luc Smessaert, vice-président du syndicat agricole.

 

Ce que vous endurez dépasse les limites de l'entendement

« Vincent, ce que vous endurez dépasse les limites de l'entendement. Je suis atterrée et révoltée par votre condamnation alors que vous n’avez commis aucune faute. Cette décision envoie un très mauvais signal », a déclaré Christiane Lambert, ce matin devant son exploitation. « On ne peut pas venir habiter à la campagne et demander à ce que l'activité s'arrête. La vie à la campagne, c'est des tracteurs qui passent, le chant des oiseaux, des coqs, le bruit des vaches », a-t-elle poursuivi.

Interrogé ce matin sur RMC, l’éleveur a expliqué avoir dû construire un bâtiment (pour plus de 600 000 euros) en 2010 lors de son installation pour accueillir ses vaches laitières dans le respect des normes européennes. Un permis de construire a été accordé avec une dérogation de distance, à la suite de quoi six riverains se sont associés pour attaquer le permis délivré par la mairie pour troubles anormaux de voisinage. L’éleveur a été condamné à verser environ 120 000 euros de dommages et intérêts et doit proposer une solution pour éliminer ces nuisances. Selon lui, 40% des éleveurs de l’Oise sont sous dérogation de distance car les exploitations du département sont historiquement au cœur des villages, il s’agit donc « plus d’une condamnation de l’agriculture » que de son exploitation.

Selon l’Observateur de Beauvais, l’agriculteur devrait investir près de 100 000 euros en plus de la condamnation pour isoler son bâtiment du côté des riverains et créer une ventilation artificielle.

Lire aussi : Comment favoriser l'arrivée de néoruraux tout en protégeant l’activité agricole

 

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