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Recycler les glassines des étiquettes de vin

Déchets de l’étiquetage, les glassines peuvent être récupérées pour entrer dans une démarche d’économie circulaire. C’est l’objet du programme gratuit Rafcycle lancé par le fournisseur de matériau pour étiquettes UPM Raflatac.

Déchets de l'étiquetage, les glassines peuvent devenir l'ingrédient de papier recyclé à condition d'être collectées, transportées et désiliconnées.  © UPM Raflatac
Déchets de l'étiquetage, les glassines peuvent devenir l'ingrédient de papier recyclé à condition d'être collectées, transportées et désiliconnées.
© UPM Raflatac

Une fois désiliconées, les glassines peuvent rentrer dans la fabrication de pâte à papier. Récupérer et valoriser cette ressource est le but de Rafcycle, le programme développé par UPM Raflatac. Il collecte les glassines et les achemine dans son usine allemande qui maîtrise ce savoir-faire. L’entreprise – division d’une entreprise finlandaise gestionnaire de forêt – fabrique des matières pour les étiquettes. Si ses clients finaux sont les imprimeurs, Rafcycle repose sur la mobilisation des utilisateurs d’étiquettes : vignerons, négociants, caves coopératives… Le collecteur volontaire crée son compte sur l’application dédiée. Raflatac lui envoie des cartons à poser sur des palettes (à fournir), à raison de deux cartons par palette.

Lire aussi : Opter pour une étiquette écoconçue

Massifier la collecte et mutualiser le transport

« Sans minium de poids de palette et sans transport mutualisé, le recyclage n’a pas de sens », souligne Thomas Leroy, directeur commercial France d’UPM Raflatac. Afin d’éviter toute opération de tri, les cartons doivent contenir uniquement des glassines, pas de mandrins. La demande de collecte se déclenche grâce à l’appli avec un minimum de 4 palettes de 400 kg de glassines. Une palette correspond en gros à l’étiquetage de 150 000 bouteilles selon Thomas Leroy (le chiffre peut fortement varier selon la taille des étiquettes et la présence ou non de contre-étiquette).

Le service est gratuit. « Nous concevons ce service comme un complément de la vente ». L’entreprise a fait du développement durable un axe stratégique. Le but est que la valorisation des glassines couvre le coût de collecte et de traitement. Le recyclage est lui-même simple et peu coûteux.

Le volume à atteindre est la principale contrainte

Chez le négociant Yvon Mau, en Gironde, le programme a permis de recycler 45 tonnes de glassines depuis 2018. À la recherche d’une solution pour diminuer la volumineuse quantité de déchets industriels banals (DIB) de l’activité, Thibault Jaffelin, animateur QHSE, est tombé sur Rafcycle. « L’organisation s’est faite facilement en interne. Il a juste fallu trouver une astuce pour récupérer les rouleaux de glassines sans mandrins et positionner les cartons à proximité des lignes d’étiquetage. Les salariés ont été très moteurs », témoigne-t-il. Il constate que désormais, le délai de ramassage par Rafcycle s’est réduit, signe les tournées se remplissent plus vite, donc qu’il y a de plus en plus de participants. En France, désormais 90 collecteurs contribuent à Rafcycle.

Lorsque l’imprimeur adhère à la démarche

Au Chateau Brillette, en Gironde, Lucile Dijkstra, la directrice, est aussi motivée par la démarche. Pour arriver au volume requis, elle espère convaincre les domaines voisins d’apporter leurs glassines dans les caisses Rafcycle.

L’imprimeur peut être un relais très efficace. Sébastien Lucas, président de Lucas Étiquettes, basé à Tonnerre (Yonne), a intégré Rafcycle dès qu’il s’est lancé il y a trois ans. Il se fournit à 80 % chez UPM Raflatac.

C’est lui qui récupère les glassines chez ses clients lorsqu’il vient les livrer, donc sans perte de temps ou coût de transport. Du coup, 100 % de ses clients participent. « Nous fonctionnons en local. Nous clients sont tous à moins de 30 km », précise Sébastien Lucas.

Au-delà de ses convictions environnementales, c’est un service qu’il rend et donc un moyen de se différencier. En trois ans, il a collecté 50 tonnes de glassines.

 

 

Valoriser son geste

« Les mentalités sont plus ouvertes à la collecte depuis deux ans », constate Thomas Leroy. À ceux qui souhaitent mesurer l’impact de leur engagement voire le valoriser, Rafcycle délivre un certificat faisant état du nombre d’arbres sauvés grâce au recyclage en partant du QR code des palettes récupérées. « À partir du poids de la palette, on sait combien on va produire de pâte à papier et combien d’arbres on n’a pas eu à couper. » Sur son site, Rafcycle indique que 100 tonnes de glassines recyclées par an permettent de préserver 1 300 arbres. Une étude est en cours pour pouvoir chiffrer l’empreinte carbone.

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