Aller au contenu principal

La tarification des émissions agricoles de gaz à effet de serre préconisée par un rapport

Dans un rapport récemment publié, la direction générale du Trésor analyse les grands enjeux économiques de la transition vers la neutralité carbone pour l’économie française. Elle estime notamment que l’agriculture française se distingue par une faible tarification de ses émissions de GES par rapport aux autres secteurs.

vaches au pré
Le rapport estime que l’agriculture française se distingue par une faible tarification de ses émissions de GES par rapport aux autres secteurs.
© Lucie Pouchard

« Les enjeux économiques de la transition vers la neutralité carbone » est le rapport que vient de publier la direction générale du Trésor dans lequel elle affirme que l’agriculture française bénéficie d’une intensité en émissions relativement faible, qu’elle pourrait encore améliorer en « mobilisant des leviers de décarbonation encore peu coûteux »

A relire : Décarbonation : «Nous sommes prêts à partager les bonnes idées avec d'autres d'entreprises agroalimentaires»

Le déploiement de l'agroforesterie vanté par le rapport

Selon le rapport, le plus grand potentiel théorique d’abattement technique à bas coût vient du déploiement de l’agroforesterie. Toutefois selon ce dernier, certains freins au déploiement de ces leviers existent, induisant autant de coûts additionnels. Il fait ainsi remarquer que le système agroalimentaire est actuellement fortement structuré autour de pratiques et de productions conventionnelles, ce qui complique la pénétration des méthodes de production bas-carbone dans les cultures. Le rapport affirme par ailleurs qu’une décarbonation non accompagnée pourrait peser sur le pouvoir d’achat alimentaire, notamment pour les ménages modestes.

A relire : Décarbonation : quels leviers pour réduire les émissions en céréales et oléoprotéagineux ?

Une tarification des émissions de GES agricoles prônée

En ce qui concerne la tarification des gaz à effet de serre (GES), elle est de 5 €/tCO2éq en 2023 et provient essentiellement de l’accise sur les énergies (ex-TICPE sur le GNR). Aucune tarification ne s’applique aux émissions non-énergétiques de l’agriculture, qui représentaient environ 85 % des émissions directes en 2023, puits de carbone non inclus. 

Selon le rapport, « la tarification des émissions de GES agricoles pourrait être efficace du fait de l’élasticité-prix relativement élevé des consommations alimentaires émissives (proche de – 1 pour la plupart des viandes) et de la consommation des intrants émissifs à long-terme (- 0,9 pour les engrais) »

Lire aussi : Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Une hausse de prix des produits alimentaires est-elle nécessaire ?

Mais l’élasticité-prix des émissions dites « négatives agricoles  (stockage de carbone) » est « incertaine ». Selon le rapport, le potentiel de réduction des émissions domestiques lié à la mise en œuvre d’une taxe carbone de 100 €/tCO2eq pour les consommateurs sur l’ensemble des produits alimentaires (et sans recyclage des recettes) pourrait atteindre jusqu’à 11%, par rapport aux émissions engendrées par la consommation alimentaire en 2010. 

Le rapport affirme qu'en l’absence d’une hausse de prix de l’ensemble des produits alimentaires y compris importés, les consommateurs « pourraient se reporter vers des produits émissifs étrangers, ce qui annulerait les bénéfices environnementaux d’un signal-prix renforcé tout en pénalisant les producteurs domestiques ».

Les plus lus

Carte de l’évolution des prix des terres et prés libres entre 2023 et 2024
Quel prix des terres agricoles 2024 par département ?

Comment a évolué le prix des terres agricoles et prés libres en 2024 dans votre région ou votre département ? Réponse avec les…

Eleveurs regardant leur troupeau de vaches allaitantes.
« Contrairement aux idées reçues, qu’ils soient issus ou non issus du milieu agricole les nouveaux installés se ressemblent beaucoup »

Les projets d’installation des non issus du milieu agricole ressemblent bien plus qu’on le croit aux projets des actifs issus…

Moissonneuse-batteuse New-Holland CR dans un champ d'orge
Moisson 2025 : c’est parti pour la nouvelle récolte des céréales !

Le top départ de la moisson 2025 vient d’être donné, en commençant sans surprises par la récolte d’orges d’hiver en Nouvelle-…

Bâtiment reproducteurs de poules
ICPE : le gouvernement veut sortir l’élevage du « droit commun » et créer un « cadre réglementaire dédié »

Les équipes du ministère de la Transition écologique ont annoncé vouloir sortir l’élevage du cadre réglementaire des…

Champ de noisetiers à Cancon, capitale de la noisette.
Interdiction de l’acétamipride : le Conseil d’État rejette un recours de Phyteis

Le Conseil d’État a rejeté, dans une décision rendue publique le 5 juin, la demande du syndicat Phyteis d’annuler un décret de…

Parcelles agricoles et prairies dans la Somme
Comment l’Académie de l’agriculture propose de revoir la gouvernance du foncier agricole et le statut du fermage ?

Estimant la gouvernance foncière agricole obsolète et le statut du fermage inadapté, un rapport de l’Académie de l’agriculture…

Publicité