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Que vient faire Agnès Pannier-Runacher au ministère de l’Agriculture ?

Habituée des dossiers épineux, l’ex-ministre de la Transition énergétique vient en renfort de Marc Fesneau comme ministre déléguée, alors que le monde agricole attend la concrétisation des mesures annoncées la semaine dernière par Gabriel Attal.

Agnès Pannier-Runacher devant un pupitre
Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre déléguée auprès de Marc Fesneau
© Compte twitter Agnès Pannier-Runacher

[Mis à jour le 10 février 2024]

Nomination surprise hier à l’occasion de l’annonce du gouvernement élargi de Gabriel Attal : l’arrivée d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès de Marc Fesneau.
 

Pas de rôle précis attribué à Agnès Pannier-Runacher

Contrairement aux autres ministres délégués, l’ancienne ministre de la Transition énergétique ne se voit préciser aucun rôle. 

Par le passé, le ministère de l'Agriculture a déjà connu un ministre délégué, sous la présidence de François Hollande. Il s'agissait de Guillaume Garot, ministre délégué à l'agroalimentaire, auprès du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, rappellent nos confrères d’Agrafil.

« Comme je l’avais souhaité pour faire face aux défis immenses de l’agriculture et de la forêt, Agnès Pannier-Runacher me rejoint au ministère de l’Agriculture. […] Le ministère de l’Agriculture se renforce pour accompagner les agriculteurs, les entreprises alimentaires et les forestiers pour relever le défi majeur d’assurer notre souveraineté alimentaire et la transition écologique », a réagi Marc Fesneau, dans un post sur X (ex-twitter).

Après « la souveraineté industrielle », « la souveraineté alimentaire »

« Honorée de rejoindre Marc Fesneau dans ce beau ministère. Après 5 ans consacrés à renforcer notre souveraineté industrielle et énergétique, je consacrerai toute mon énergie à nos agriculteurs et notre souveraineté alimentaire », a commenté pour sa part la nouvelle ministre déléguée qui sera accueillie ce vendredi 9 février à 10h30 à l’hôtel de Villeroy, rue de Varenne.

En tant qu'ancienne ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher a une bonne expérience de l'agroalimentaire. A cette fonction, elle a notamment coanimé de nombreux comités de suivi des négociations commerciales, aux côtés des anciens ministres de l'Agriculture Didier Guillaume et Julien Denormandie. 

Elle a aussi participé à la négociation sur la taxation du GNR et le déploiement des biocarburants avec la FNSEA. 

Ce renfort pour Marc Fesneau intervient à deux semaines du salon de l’Agriculture, durant lequel les agriculteurs et représentants professionnels agricoles attendent des avancées concrètes suite aux annonces du gouvernement pour calmer la mobilisation agricole des dernières semaines. 

 Lire aussi : Biocarburant : un GNR XTL pour les engins agricoles promis par le gouvernement

Une habituée des dossiers épineux

Habituée des dossiers épineux, l'ex-ministre de la Transition énergétique (2022-2024), réputée travailleuse, avait déjà dans ses précédentes fonctions géré nombre de dossiers complexes, allant de la renaissance du nucléaire à la gestion de l'approvisionnement en carburant pendant la grève dans les raffineries, rappelle l’AFP.

Elle a aussi représenté la France pendant les COP sur le climat. L'inspectrice des Finances, qui fêtera ses 50 ans en juin, est pour la première fois entrée au gouvernement en octobre 2018 comme secrétaire d'Etat à l'Economie. Elle s'occupe ensuite de l'Industrie (2020-2022) au sein du gouvernement de Jean Castex, où elle a eu à gérer les ravages des fermetures d'usines, tout en installant les prémices d'une réindustrialisation qui se voudrait verte et décarbonée, avec l'aide du plan de relance et sous l'égide de Bruno Le Maire.

Planification écologique, enjeux énergétiques et agroalimentaire comme priorités

Selon une dépêche AFP du 10 février, la planification écologique, les enjeux énergétiques, mais aussi l'agroalimentaire feront partie des dossiers dont aura particulièrement la charge la ministre déléguée à l'Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, d’après une information du ministère de l’Agriculture. La ministre déléguée sera appelée à travailler « à la fois au niveau national, au coeur des territoires, ainsi que sur le volet international et 
notamment européen », a ajouté le ministère. 
Mme Pannier-Runacher appuiera également Marc Fesneau « de manière transverse et complémentaire » sur des enjeux comme « le renforcement de la souveraineté alimentaire et la compétitivité des filières agricoles et agroalimentaires, l'accompagnement des agriculteurs et des forestiers dans la lutte contre le dérèglement climatique », notamment, ainsi que « l'enjeu du renouvellement des générations en agriculture et sur l'attractivité des métiers », a indiqué le ministère. 


Avec deux ministres à l'agriculture, la FNSEA espère que les dossiers avanceront deux fois plus vite

« Avec deux ministres à l'agriculture la FNSEA espère que les dossiers avanceront deux fois plus vite », a réagi le syndicat majoritaire agricole à l'annonce de cette nomination.

« La FNSEA rappelle que les enjeux, mis en évidence depuis plus de trois mois de mobilisations sur l’ensemble du territoire, attendent des réponses concrètes et pratiques, au-delà des annonces du Premier Ministre de la semaine dernière, et dans un délai fixé au Salon de l’Agriculture. A ce stade, force est de constater que le travail doit s’accélérer pour respecter le délai », ajoute le communiqué de la FNSEA.

 

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