Aller au contenu principal

Profiter d’une conjoncture plus favorable à la viande bovine pour bâtir un vrai projet de filière

Face à des volumes de production qui s’étiolent et à une pyramide des âges des éleveurs devenue préoccupante, les participants au dernier Congrès d’Elvéa France ont souligné la nécessité de bâtir un vrai projet de filière en profitant pour cela de l’amélioration de la conjoncture.

La contractualisation du bétail maigre en particulier s’il est destiné à l’export est analysé par les responsables de la FFCB comme particulièrement complexe pour ne pas dire impossible à mettre en œuvre.
© F. d'Alteroche

 

 

L’actuelle amélioration des tarifs pour les différentes catégories d’animaux de boucherie doit inciter à préparer l’avenir pour bâtir de réels projets de filière avec les différents acteurs de l’aval. C’est une des idées fortes mise en avant à l’occasion du dernier congrès d’Elvéa France. « Nous avons tous en tête ce qui s’est passé en 2012 et 2013. Nous avions eu deux années plus favorables pour nous éleveurs, mais rien de suffisamment solide a été réellement mis en place à cette période. » expliquait Bruno Dufayet, président de la Fédération Nationale Bovine à cette occasion.

Perspectives de la proposition de loi Besson-Moreau

Les perspectives d’application de la proposition de loi Besson-Moreau ont donc été largement débattues à l’occasion de ce Congrès. Cette loi « visant à protéger la rémunération des agriculteurs », prévoit dans son premier article d’imposer des « contrats écrits et pluriannuels, en matière de contrats de vente de produits agricoles entre un producteur et son premier acheteur ». D’une durée de trois ans minimum, « les contrats prévoient une formule de révision automatique des prix appuyée sur les catégories d’indicateurs », s’« ils sont conclus à prix fixe ». « Les parties restent libres de définir la formule de révision du prix et les indicateurs utilisés », et certains secteurs pourront déroger à l’obligation de contrat écrit par accord interprofessionnel étendu ou décret.

Les faux espoirs d’Egalim

« La loi Egalim 1 n’a pas produit les effets espérés. » soulignait Gilbert Delmond vice-Président d’Elvéa France. « Il est primordial que les moyens soient donnés pour s’assurer de la pleine application de la loi et veiller à des sanctions en cas de non-respect. » Et de préciser que la prise en compte de l’évolution des coûts de production doit être le point clé préalable à l’établissement de ces contrats avec les opérateurs de l’aval. Moyennant ces deux conditions, les responsables d’Elvea France estiment que la contractualisation peut apporter une perspective aux producteurs, à condition qu’elle s’applique à tous.

Quelles catégories contractualiser ?

« Les entreprises de commerce de bétail sont favorables à la protection de la rémunération des éleveurs. » a souligné Dominique Truffaut, Président de la Fédération Française des Commerçants en Bestiaux, lequel estime toutefois que cette idée de mettre en place des contrats ne peut être généralisée à l’ensemble des catégories de bovins. Certains négociants proposent déjà parfois des contrats à des éleveurs. Libre à eux d’y souscrire. Mais cette idée de contractualisation obligatoire a du mal à passer auprès des commerçants en bestiaux et d‘une partie des éleveurs auprès desquels ils se fournissent. « Une contractualisation généralisée à toutes les catégories d’animaux n’est pas applicable. Des relations contractuelles sont envisageables dans les filières qualité (label …) ainsi que pour une partie des volumes de JB. Mais pour les animaux de réforme, les jeunes animaux et en particulier ceux qui sont destinés à l’export, la contractualisation est selon nous impossible. » a précisé Dominique Truffaut en soulignant qu’une partie des éleveurs auprès desquels sont achetés les animaux ne souhaitent pas mettre en place de contrats avec leur opérateur d’aval. Et de regretter en cela une certaine précipitation dans la volonté du gouvernement de mettre en place cette nouvelle règlementation. « Que ferons-nous des éleveurs qui ne voudront pas contractualiser ? Les changements induits par la mise en application de cette loi ne peuvent pas être mis en application en seulement quelques semaines. Nos entreprises ne sont pas prêtes et le fonctionnement de la filière en sera totalement perturbé. »

Il y a urgence à bâtir

Pour autant, si on ne veut pas hypothéquer encore davantage le potentiel de production bovin de la ferme France, il y a urgence à bâtir des projets pour apporter des perspectives à une profession qui a un réel besoin de conforter puis stabiliser son revenu. Même si tout le détail des modes d’attribution des différentes aides compensatoires de la nouvelle Pac ne sont pas encore parfaitement connues, elles ne semblent pas être forcément très favorables à la production de viande bovine avec une évidente nécessité de conforter les volumes produits plus par les prix que par les primes.

 

Lire aussi : Julien Denormandie promeut la loi egalim 2 dans les allées du Space

Les plus lus

<em class="placeholder">Le caillebotis est à hauteur du couloir d&#039;alimentation et occupe 3,5 m de large derrière les cornadis. Le malaxeur fonctionne une dizaine de minutes par jour.   </em>
Élevage bovins viande : « avec mon bâtiment caillebotis et aire paillée, j’utilise 5 kg de paille par jour par vache suitée »

Dans le Puy-de-Dôme, Samuel Poughon a opté, il y a une dizaine d’années, pour un bâtiment avec un caillebotis sur 3,5 m…

<em class="placeholder">Pauline Garcia salon de l&#039;agriculture</em>
Les bovins sont sensibles à la musique

Enrichir l’environnement des veaux, relaxer le troupeau, masquer des bruits gênants… Diffuser de la musique dans les bâtiments…

<em class="placeholder">bâtiment vaches allaitantes aire raclée</em>
Élevage bovins viande : « Un bâtiment avec pente paillée et aire raclée économe en paille pour mes vaches blondes d’Aquitaine »

Pour son troupeau de 110 blondes d’Aquitaine dans les monts du Cantal, Hervé Larribe a opté pour un bâtiment avec pente…

<em class="placeholder">Vaches aubrac dans la stabulation paillée avec de la plaquette de bois. Certaines sont couchées.</em>
Élevage bovins viande : « La plaquette de bois complète la paille dans l’aire paillée de mes vaches aubrac »

Jean-Christophe Lacombe, à Flagnac en Aveyron, utilise depuis dix ans la plaquette de bois comme litière pour ses vaches…

vaches charolaises bourgogne prairie
Des aides régionales pour les baisses de naissance de veaux liées aux épizooties

En avril, plusieurs régions ont débloqué des aides exceptionnelles sur des fonds Feader pour les agriculteurs touchés par la…

<em class="placeholder">Séparation amovible sur câble dans la stabulation en logettes sur caillebotis des vaches aubrac. Au dessus des logettes, des balcons stockent les boules de paille.</em>
Élevage bovins viande : « en logeant les vaches aubrac sur caillebotis avec logettes, nous réservons la paille aux veaux »

Lorsqu’il construit le bâtiment des vaches allaitantes en 2015, Vincent Tardieu, dans le Cantal, opte sans hésiter pour une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande