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« Productrice de spiruline dans le Maine-et-Loire, je produis 250 à 300 kilos par an »

Florence de la Bastille est productrice de spiruline dans le Maine-et-Loire. Environ 200 fermes produisent cette micro-algue en France. La filière met en avant une production sobre et efficace, permettant de proposer un produit de qualité.

« La spiruline est une cyanobactérie, c’est-à-dire une bactérie capable de réaliser la photosynthèse, qui existe depuis trois milliards d’années, a expliqué Florence de la Bastille, de la Spiruline angevine, lors du Sival. Elle fait partie des premiers êtres vivants qui se sont formés dans l’atmosphère terrestre. » Si la spiruline vit à l’état sauvage dans certains grands lacs profonds d’Inde, d’Afrique et d’Amérique du Sud, elle est aujourd’hui cultivée pour sa grande richesse nutritionnelle, notamment sa richesse en protéines. « La spiruline peut se cultiver en eau alcaline, saumâtre, ensoleillée et brassée », précise Florence de la Bastille.

Le début de son exploitation date des années 1960-1970, avec notamment l’implantation dans certains pays (États-Unis, Asie…) de fermes géantes, pouvant atteindre 100 hectares. « Aujourd’hui encore, la spiruline est majoritairement cultivée dans ces régions, dans d’immenses bassins à ciel ouvert, avec un séchage à haute température, sans séparation de la spiruline de son milieu, et une vente sous forme de poudre ou de comprimés. Une ferme produit plusieurs tonnes par an, ce qui permet de faibles coûts de production. Mais la qualité est médiocre et la production très énergivore. »

Un contrôle quotidien du milieu

En France, la production a débuté il y a vingt ans, dans l’Hérault et le Var, où de nombreuses serres se sont trouvées disponibles suite à la baisse de la production de fleurs. Elle s’est ensuite répandue sur tout le territoire. La spiruline y est cultivée de façon semi-extensive, dans des bassins brassés sous serre, avec un contrôle quotidien du milieu, une séparation douce des spirulines par égouttage, filtration et pressage, puis une déshydratation lente à 42 °C maximum.

« Ce mode de production permet d’obtenir un produit de qualité, avec un faible encombrement au sol, un rendement élevé et une consommation d’eau et d’électricité limitées, assure Florence de la Bastille. La spiruline ne se développant qu’à partir de 20 °C et étant dépendante du soleil, la culture ne peut toutefois se faire que la moitié de l’année. Une ferme ne produit que quelques centaines de kilos de spiruline par an, ce qui entraîne des coûts de production plus élevés et nécessite une mise en avant du produit par la vente directe. »

Une filière qui s’organise

Environ 200 fermes en France exploitant 100 à 5 000 m2 de bassins produisent aujourd’hui de la spiruline, dont 20 % en bio. « La production française est inférieure à la consommation, souligne la productrice. Mais la filière s’organise, avec la Fédération des spiruliniers de France, créée en 2009, et des structures régionales, comme en Pays de la Loire, avec la Fédération aquacole des Pays de la Loire et l’association Adasmae, née en 2021. »

La ferme à spiruline de Florence de la Bastille, appelée la Spiruline angevine, a été créée il y a cinq ans. « Je dispose d’un tunnel double paroi gonflable de 1 000 m2, d’un laboratoire de 45 m2, de trois bassins de production ombragés de 150 m2 et d’un bassin d’évaporation de 150 m3, décrit la productrice. Je produis 250 à 300 kilos de spiruline sèche par an, pour un équivalent temps plein, en comptant la production, la vente, les livraisons et l’administratif. Je ne consomme que 10 000 kW d’électricité par an et 150 m3 d’eau ». Les milieux sont recyclés par écumage et épuration hivernale et s’utilisent en continu pendant plusieurs années, sans rejet dans le milieu. D’octobre à mars, la serre est en hivernage, avec une surveillance allégée. La croissance, avec alors des contrôles quotidiens, débute en mars, et la récolte se fait de mai à octobre. 

Riche en protéines et nutriments

La spiruline contient 6 5 % de protéines et est très riche en fer, vitamines (bêta-carotène, vitamine B, vitamine E), acide gamma-linoléique, calcium, magnésium… Elle est consommée pour accompagner l’organisme dans son quotidien, pour lutter contre les carences alimentaires, et pour sa richesse en protéines, notamment chez les sportifs. Elle se consomme crue, en accompagnement d’un autre aliment (pain, yaourt, compote, crudités, potages, jus de fruits…).

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