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Sondage Ipsos-Réussir
Pourquoi la guerre en Ukraine plombe le moral des éleveurs français

La guerre en Ukraine inquiète les agriculteurs, et plus particulièrement les éleveurs français, selon un sondage Ipsos-Réussir.

éleveur guerre en Ukraine
© Pixabay

61% des éleveurs se disent pessimistes face au contexte actuel et à la situation de leur exploitation, contre 41% des agriculteurs spécialisées en grandes cultures, selon un sondage Ipsos Agriculture réalisé en partenariat avec le groupe Réussir(1). Dans l’ensemble 50% des agriculteurs se disent pessimistes et à l’inverse 9% optimistes contre respectivement 54% et 13% en 2021. Un état d’esprit à rattacher aux hausses des coûts engendrées par la guerre en Ukraine. Quand on interroge les agriculteurs sur les raisons de leur pessimiste, 48% répondent spontanément en évoquant la hausse des coûts de production et des charges ou les problèmes d’approvisionnement. 19% évoquent par ailleurs les incertitudes liées à l’évolution du conflit et 13% s’inquiètent d’une baisse de profitabilité de leur exploitation avec une hausse des prix de vente insuffisante.

Plus précisément, plus de 8 agriculteurs ayant répondu au questionnaire sur 10 se disent concernés par la hausse des coûts de carburant et celle des engrais. A l’inverse seul un agriculteur sur deux dit avoir bénéficié de hausse sur ses prix de vente dans ce contexte inflationniste.

 

Les conséquences de la guerre en Ukraine pour les agriculteurs


La flambée des carburants et des intrants pèse sur la rentabilité

Si la hausse des coûts des carburants et des intrants pénalise toutes les filières, avec un effet direct sur la rentabilité des exploitations pour près de 2 agriculteurs sur 3, les éleveurs sont ceux qui sont les plus impactés par le conflit en Ukraine avec en surplus une hausse perceptible du coût des aliments, retient Ipsos agriculture. Ils expriment dans le même temps avoir moins de leviers pour compenser cette hausse des charges par rapport aux producteurs spécialisé en grandes cultures : le prix de vente de leur offre a moins augmenté.

Quand on les interroge sur les conséquences liées à la guerre en Ukraine ayant impacté leur rentabilité, plus de 9 agriculteurs sur 10 citent la hausse du coût du carburant et 8 sur 10 celle des engrais devant la hausse du coût de l’aliment citée par deux agriculteurs sur trois ou encore les problèmes d’approvisionnement cités par un agriculteur sur deux. A noter que 7 agriculteurs sur 10 évoquent la différence entre la hausse des cours de marchés et le prix de vente de leurs productions.
 

Peu de solutions face à la crise

Quelles solutions face à cette situation ? Les agriculteurs qui ont répondu au questionnaire indiquent spontanément l’arrêt ou la réduction de leur consommation d’intrants ou encore anticiper leurs achats (respectivement 39% et 26% des réponses). 6% déclarent envisager d’arrêter l’activité. 56% des agriculteurs se disent prêts à développer leur production d’énergie et 46% à modifier leur assolement. En revanche, permise par Bruxelles, la culture des jachères n’intéresse que 16% des agriculteurs ayant répondu au questionnaire. Le recours à la méthanisation n’est également envisagé que par un agriculteur sur dix.
 

Quelles solutions face aux difficultés ?


Si l’on compare les réponses des agriculteurs spécialisés en grandes cultures et des éleveurs, Ipsos Agriculture souligne un panel de solutions pertinentes plus grand identifié par les premiers. Comme solutions à la crise actuelle, 76% des agriculteurs spécialisés en grandes cultures citent la modification de l’assolement, 54% l’augmentation de leur production de manière générale ou encore 53% le développement des capacités de stockage des productions.
 

Moins de solutions pour les éleveurs


Des effets attendus sur 2023

Quant à savoir comment les agriculteurs perçoivent l’évolution de leur activité à court terme. « Plus de deux agriculteurs sur trois anticipent une baisse de rentabilité de leur exploitation, une baisse du pouvoir d’achat des Français et des situations de pénurie sur les engrais et les produits phytosanitaires », décrypte Ipsos Agriculture.

Les craintes sont à nouveau plus prononcées chez les éleveurs : avec « une forte baisse de la rentabilité de l’entreprise » attendue chez 67% des éleveurs contre 39% des agriculteurs spécialisés en grande culture. 77% des éleveurs s’attendent par ailleurs à pâtir d’une hausse des prix de vente de leurs productions insuffisante par rapport aux coûts de production contre 59% pour les agriculteurs spécialisés en grandes cultures.
 

Quelles conséquences sur la campagne 2022-2023 ?


Solidarité, baisse des impôts et blocage des prix attendus

Dans ce contexte, près d’un agriculteur sur deux attend une meilleure répartition des coûts de production sur l’ensemble de la filière, 42% espèrent une baisse exceptionnelle des impôts pour les agriculteurs et un blocage des prix d’achat des intrants. Les éleveurs attendent à 43% le blocage des prix des aliments pour animaux alors que les agriculteurs spécialisés en grandes cultures citent en premier la nécessité « d’assurer les livraisons d’intrants agricoles et de matériel agricole ».

Sondage réalisé sur la base du volontariat via un questionnaire envoyé dans les Newsletters de Reussir. 236 agriculteurs ont répondu du 12 au 20 mai dernier, 32% étant spécialisés en grandes cultures, 21% en bovins lait et 21% en bovins viande.

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