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Pourquoi AgroParisTech Alumni ne s’oppose pas au rachat de Grignon par Altarea

L’association, qui compte 2550 diplômés et 1850 étudiants de l’école AgroParisTech comme adhérents, affiche une position nuancée sur le dossier de la vente du domaine de Grignon. Explications.

Grignon
AgroparisTech Alumni estime qu'il y a un besoin urgent de rénover et aménager Grignon, vu l’état des bâtiments.
© AgroparisTech Alumni

La vente du domaine de Grignon au promoteur Altarea cet été a fait couler beaucoup d’encre, l’opposition exprimée par l’association Grignon 2000 étant la plupart du temps reprise dans les médias.

Discrète, l’association AgroParisTech Alumni, qui compte 4400 adhérents dont 2550 diplômés sur les 18 000 diplômés de l’école, affiche une position nuancée sur le dossier après avoir dans un premier temps demandé à l’Etat de suspendre cette vente et de privilégier un bail et de redéfinir un cahier des charges intégrant la vocation de formation et innovation publiques sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.

A partir de son communiqué du 3 septembre, de la foire aux questions diffusée sur son site et d’un entretien avec sa présidente, voici les cinq raisons résumées par reussir.fr pour lesquelles elle ne s’oppose pas frontalement au rachat par Altarea.

  1. AgroParisTech Alumni est resté indépendant des 3 candidats (Altarea, Grignon 2000 et le groupement GPA-REI, promoteur écologique qui avait pour perspective l’installation de l’Ecole d’agronomie privée UniLaSalle à Grignon) et n’en a soutenu aucun, affirme-t-elle. Cette position était demandée par la direction de l’école avec laquelle « l’association a un devoir de cohérence de par ses statuts », rapporte AgroParisTech Alumni dans un communiqué. Par ailleurs ses adhérents étaient eux-mêmes partagés sur le soutien à apporter aux différents candidats. A noter que le président de Grignon 2000, Hervé Lecesne, siège au conseil d’administration d’AgroParisTech Alumni.
  2. AgroParisTech Alumni a consacré du temps à échanger avec Grignon 2000 pour « améliorer leur projet qui comportait des faiblesses tant dans son montage que dans sa gouvernance », « aujourd’hui nous faisons le constat du besoin urgent de rénover et aménager Grignon, vu l’état des bâtiments », exprime Anne Gouyon, présidente d’AgroParisTech Alumni. Les délais supplémentaires générés par un recours contre le processus de vente du site de Grignon pourraient entrainer des « dégradations et coûts de rénovation que ni l’Etat, ni le privé ne pourra assumer », s’inquiète-elle.
  3. « La direction du groupe Altarea s’est dit à l’écoute des propositions émanant d’AgroParisTech et de sa communauté », souligne l’association qui participe ainsi à une mission confiée par le ministère de l’Agriculture à Gilles Trystram, directeur d’AgroParisTech, pour mener un groupe de travail sur la continuité de ses activités scientifiques et pédagogiques à Grignon, avec l’université Paris Saclay.
  4. Le projet d’Altarea « comporte des risques », reconnaît AgroParisTech Alumni qui affirme veiller à certains points comme « le maintien de la cohérence du domaine dans le cadre d’une copopriété », « la limitation de l’impact et de la destination des logements construits » ou encore à « la poursuite des activités d’enseignement, de formation et de recherche publics ». « Il peut être porteur d’innovations », souligne toutefois l’association. AgroParisTech Alumni se félicite notamment d’ « une ouverture accrue du domaine de Grignon à un public plus diversifié ».
  5. « Le projet d’Altarea comprend un campus de séminaires, d’innovation et développement économique, d’habitation et d’accueil du public, l’acquisition de la forêt par le département et le maintien des terres agricoles dans la ferme d’AgroParisTech » écrit AgroParisTech Alumni, reprenant le communiqué d’Altarea. Ce « projet est encore destiné à évoluer – il doit s’écouler près d’un an avant la signature de l’acte de vente- et le fera d’autant plus que nous serons solidaires et force de propositions », estime l’association.

A noter que Mathieu Baron, délégué général de l’association Grignon 2026, a réagi dès le 3 septembre sur twitter aux déclarations de l’association, estimant qu’elle reprend « sans aucun esprit critique le communiqué d’Altarea groupe ».

Lire aussi : « La vente de Grignon n’est plus nécessaire à l’Etat »

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