Aller au contenu principal

Un bâtiment d’engraissement dans l’air du temps

Maintenir les performances d’un bâtiment conventionnel tout en limitant les dépenses de fonctionnement et en soignant son insertion paysagère, tel est le défi relevé par Éric Mariau avec son nouveau post sevrage-engraissement.

Éric Mariau, éleveur aux Portes du Coglais en Ille-et-Vilaine, ouvrait le 26 novembre dernier les portes de ses deux nouveaux bâtiments de 220 places de post-sevrage et 660 places d’engraissement, complétés d’un local d’embarquement de 135 places. Cet ensemble remplace un vieux bâtiment arrivé en fin de vie. Il permet d’engraisser toute la production de ses 80 truies conduites en quatre bandes. Lors des premiers échanges avec son technicien bâtiment, Pascal Hamon du Gouessant, l’éleveur avait fixé un cahier des charges précis : limiter les coûts de construction et de fonctionnement, et favoriser l’insertion paysagère des bâtiments. « Ce sont des éléments qui vont dans le sens d’une meilleure acceptation sociétale », explique l’éleveur. « Mais je ne voulais pas aller vers un bâtiment alternatif sur paille de type Physior. Je souhaite pour le moment rester en production conventionnelle, même si ce bâtiment pourrait évoluer à terme pour satisfaire de nouveaux cahiers des charges. » Ce souhait s’est traduit par la construction de deux bâtiments positionnés côte à côte, avec un espace entre les deux suffisant pour aménager si besoin des courettes extérieures. Les équipements intérieurs sont très classiques et performants : caillebotis béton en engraissement, caillebotis plastique et niches en post-sevrage, alimentation multiphase au nourrisseur…

Ventilation statique régulée

La principale différence avec un bâtiment conventionnel concerne la régulation de l’ambiance, l’éleveur ayant opté pour une ventilation statique régulée avec des rideaux latéraux. Cette solution avait été développée dans le passé par le groupement Porc Armor Évolution avec le bâtiment Océane. Les côtés du bâtiment sont exposés à l’Est et à L’Ouest. Ils sont composés d’un mur en béton banché au niveau des animaux, et de rideaux translucides à ouverture régulée en fonction de la température intérieure souhaitée et de l’orientation du vent. Le principe est d’obtenir un flux d’air latéral dont le débit est régulé par l’ouverture des rideaux. Un premier niveau de régulation est géré par la température dans la salle mesurée par deux sondes. Si la température est inférieure à la consigne (23 °C recommandé par le constructeur), les rideaux sont fermés. Quand la température s’élève, le rideau s’ouvre progressivement par paliers réglables de 5 à 7 cm, jusqu’à un maximum de 60 cm. Un second niveau de régulation se fait en fonction de l’orientation et de la force du vent. Ces deux paramètres sont mesurés par deux anémomètres situés de part et d’autre du bâtiment. Ils permettent de réguler différemment l’ouverture des deux rideaux. En complément de cette ventilation statique, un ventilateur de 350 mm non régulé extrait l’air directement des préfosses de chaque salle vers l’extérieur du bâtiment afin de limiter les remontées d’ammoniac.

433 euros la place d’engraissement

« Les gains économiques permis par ce bâtiment se font à deux niveaux », explique Pascal Hamon. D’une part, sa conception limite le montant de l’investissement : 433 euros la place d’engraissement, et 327 euros la place de post-sevrage. Des coûts obtenus début 2021, avant l’inflation du prix des matériaux que la profession subit depuis le printemps 2021. « Le bâtiment dispose d’équipements permettant des performances similaires à un bâtiment conventionnel, avec notamment l’alimentation biphase qui optimise le coût alimentaire et des niches en post-sevrage pour le confort des porcelets », argumente le technicien. D’autre part, la ventilation statique limite la consommation d’électricité. L’économie est estimée à près de 3 000 euros par an.  « Les seules dépenses électriques concernent les quatre ventilateurs de 300 mm qui servent à évacuer l’ammoniac, et les moteurs des rideaux latéraux. » La réduction des consommations d’énergie est l’un des leviers qui permet aux éleveurs de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer leur bilan carbone.

Dominique Poilvet

Fiche élevage

EARL Mariau, Les Portes du Coglais (Ille-et-Vilaine)

80 truies naisseur-engraisseur, conduite en 4 bandes, sevrage à 28 jours.
Aliment : Le Gouessant
Groupement : Syproporcs, vente au MPB
Génétique : Topigs TN70 et Traxx
70 ha de SAU (prairies naturelles, maïs, blé)
45 vaches laitières
1,5 UTH (Éric et un salarié à mi-temps)

Côté éco

Les montants investis par place

Engraissement (660 places) : 433 €
Post-sevrage (220 places) : 327 €
Local d’embarquement (135 places) : 247 €
Local technique et couloir de liaison : 22 611 €

Fournisseurs

SARL Boyaux (travaux publics)
Lerétrif Rossard
Charpentes Pipard
Eurosom
Celtys
Adaf
Crédit Agricole

Les plus lus

<em class="placeholder">Le bâtiment est composé de deux salles de 400 places chacune avec un accès extérieur dans une courette semi-couverte.</em>
Un bâtiment d’engraissement en grands groupes de 400 places de porcs et un accès à l'extérieur

Dans le cadre du projet BP 2022piloté par la chambre d'agriculture de Bretagne, un bâtiment d'engraissement alternatif a été…

<em class="placeholder">Isabelle et Mickaël Belloeil :« Nous mettons six minutes pour bloquer ou débloquer les 23 truies. » </em>
« Dans notre maternité de truies en liberté, la clé est de maintenir les deux ambiances de température"

Pour Isabelle et Mickaël Belloeil, la clé pour éviter les écrasements est de bien gérer les deux ambiances de température de…

<em class="placeholder">Estelle et Mathis Talec : « La nouvelle maternité permet de s’adapter à l’évolution de la prolificité des truies et de soutenir les performances de porcelets ...</em>
« Nos choix d’investissements de notre élevage de porcs sont raisonnés sur l’efficacité »

Avec une grande salle neuve de 72 truies en maternité liberté, Mathis et Estelle Talec poursuivent leur objectif d’…

<em class="placeholder">Les deux salles maternité de 24 places disposent de cases maternité liberté balance (grand modèle 2,80 x 2,80 m) équipées de capots de nids et de plaques eau chaude ...</em>
"Je bonifie la valeur de mon élevage de porc avec un nouveau bloc maternité"

À Lantic dans les Côtes d’Armor, Ludovic Forestier vient d’investir dans un nouveau bloc maternité. En plus de la prise…

<em class="placeholder">Deux groupes de progrès maternité liberté ont été mis en place au sein de Porc Armor Evolution. Ici en visite chez Mickaël et Isabelle Belloeil.</em>
La maternité liberté n’impacte pas le nombre de porcelets sevrés

Une enquête de Porc Armor Evolution souligne les deux facteurs clés pour éviter les porcelets écrasés en maternité liberté…

<em class="placeholder">L’enrichissement dans la case (ici de la paille en râtelier) détourne l’attention des porcs et réduit l’importance des morsures. Mais il ne constitue pas une ...</em>
L’arrêt de la caudectomie en élevage de porcs s’accompagne toujours d’une part de caudophagie.

L’arrêt de la coupe des queues des porcelets à la station expérimentale de la chambre d’agriculture de Bretagne s’est…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)