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Les verrats terminaux Piétrain toujours premiers

Les verrats terminaux de variétés piétrain sont plébiscités depuis les années 2000 par les éleveurs producteurs français. 2017 n’échappe pas à la règle.

En 2017, 74 % des doses commercialisées par les centres d’insémination artificielle (CIA) français étaient issues de lignées pures piétrain. La domination des variétés piétrain comme verrats parentaux utilisés par les éleveurs français n’est donc pas remise en question, ne laissant qu’un quart du marché à leurs alternatives que les opérateurs diversifient le plus souvent en conservant une base piétrain majoritaire. Des lignées composites à base de Piétrain et leur croisement intégrant plus de 50 % de gènes piétrain, occupaient l’an dernier 13 % des ventes de doses. Les croisements simples avec des Piétrain, c’est-à-dire ayant 50 % de gènes piétrain, qui oscillent depuis 2010 entre 7 % et 10 %, évoluent dans leur composition. En effet, avant 2013, les Large White x Piétrain représentaient plus de 80 % de cette catégorie ; depuis, les croisés piétrain x duroc ont progressé et les ont égalés en 2015, reculant légèrement depuis. En parallèle depuis 2016, les variétés de duroc utilisées en pur en tant que verrats terminaux commencent à devenir visibles dans le panorama français, avec 3 % des ventes en 2016 puis 5 % 2017.

La diffusion génétique par voie mâle a beaucoup évolué depuis 20 ans. De 1997 à 2006, les origines génétiques des doses de spermes commercialisées n’étaient pas enquêtées. Cependant, les entrées de verrats en CIA renseignées depuis 1997 attestent de la faible utilisation des lignées piétrain en tant que terminal : elles ne représentaient alors que 7 % des reproducteurs livrés dans les CIA, contre 41 % pour les croisés large white x piétrain, premier plan de croisement terminal à l’époque.

2013, apogée des Piétrain, plus de 85 % des doses commercialisées en production

Le changement du profil des verrats entrant en centre de collecte s’est opéré dès le début des années 2000 avec l’engouement pour les races Piétrain et en parallèle la perte d’intérêt pour les types précédemment utilisés. L’utilisation des Piétrain a atteint son apogée sur la période 2009-2013 avec plus de 80 % des doses parentales (1) commercialisées, ne laissant plus beaucoup de place aux autres types de verrats parentaux, purs ou croisés. En 2013, 99 % des doses commercialisés en verrat terminal comportent de 50 % à 100 % d’origine Piétrain.

Ces données sont issues d’une enquête réalisée chaque année par l’Ifip auprès des organismes de sélection porcine (OSP) et centres d’insémination artificielle pour connaître la diffusion des semences de leurs verrats en France métropolitaine. L’agence de la sélection porcine collecte en parallèle auprès des OSP les ventes de reproducteurs. Les résultats de ces enquêtes montrent les évolutions de la diffusion par la voie mâle du progrès génétique à destination des éleveurs producteurs et donc des porcs charcutiers produits. Le plan de filière élaboré par l’interprofession indique la recherche de différenciation des produits entre standard et labels. Cette orientation pourrait faire évoluer le panorama des doses commercialisées. Quels seront alors les types de verrats parentaux adoptés par les éleveurs ? Rendez-vous dans cinq ans.

Claire.hassenfratz@ifip.asso.fr(1) Par simplification, la totalité des doses vendues pour des animaux de race pure utilisés en tant que verrats terminaux a été considérée comme servant en production.

En savoir plus

La race Piétrain est apparue vers 1920 dans une petite commune de Belgique qui lui a donné son nom. Une majorité d’experts s’accorde pour dire qu’une mutation est à l’origine de sa musculature exceptionnelle (source : LCGP). Les termes variété, lignée et race Piétrain sont des synonymes. En France, des Piétrain sont sélectionnés par de nombreux organismes de sélection porcine (OSP) et proposés en centre d’insémination artificielle (CIA). Ils proviennent de noyaux de sélection différents.

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