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Les Trinottières testent des solutions pour améliorer l’efficacité alimentaire

La Chambre d’agriculture des Pays de la Loire évalue l’impact des programmes alimentaires et des équipements sur l’efficacité alimentaire dans un bâtiment d’engraissement récemment construit à la station expérimentale des Trinottières.

Dans le nouvel engraissement de 960 places construit en 2018 à la station expérimentale des Trinottières, les ingénieurs de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire testent des solutions transposables sur le terrain permettant d’optimiser les performances des animaux, et notamment leur efficacité alimentaire. Depuis sa création en 2018, ils ont notamment démontré l’intérêt d’une alimentation multiphase permettant d’ajuster les niveaux nutritionnels aux besoins physiologiques des animaux. Le système de distribution choisi permet aussi d’optimiser les ressources alimentaires de la station, et notamment le maïs grain humide dont le taux d’incorporation est ajusté régulièrement pour obtenir des formules équilibrées. Enfin les équipements mis en place dans le bâtiment (cooling et raclage à plat) contribuent au bien-être des animaux, à leur santé et donc à l’optimisation de leurs performances.

1 Une distribution plus précise grâce au Spotmix

L’élevage de la ferme expérimentale porcine des Trinottières s’est équipé du système Spotmix de la société Schauer-Agrotronic. Ce matériel permet de distribuer, case par case, un mélange de deux aliments dont les proportions peuvent varier au cours de la période d’engraissement. Les apports nutritionnels sont ainsi adaptés au plus près des besoins des animaux. Avec le Spotmix, chacune des 64 cases d’engraissement de l’élevage peut recevoir un menu adapté en quantité et en composition. La précision de la distribution à la case contribue à l’amélioration de l’indice de consommation en réduisant le gaspillage d’aliment.

Avec cet équipement, la conduite alimentaire en engraissement a bien évolué. Finie la conduite biphase avec un aliment croissance et un aliment finition ! Désormais, les deux aliments A et B fabriqués sont beaucoup plus contrastés. Ils diffèrent notamment par leur teneur en protéines (respectivement 15,5 % et 10,5 %) et leur ratio lysine digestible sur énergie nette (1,0 et 0,5 g/MJ). Ce contraste important se traduit par un différentiel de prix de l’ordre de 35 euros par tonne entre les deux aliments. La conduite en 6 phases génère une économie de 2,80 euros par porc vendu par rapport à une conduite biphase. Ce résultat repose sur un prix moyen d’aliment plus faible de 6 euros par tonne, et aussi sur une moindre quantité d’aliment consommé (- 7 kg par porc sorti).

 

 

2 Des formules riches en maïs grain humide

Sur la ferme des Trinottières, environ 35 ha sont récoltés en maïs grain pour l’alimentation des porcs charcutiers. Avec un taux d’incorporation de 40 à 50 % de maïs humide dans les formules d’aliment, les rations distribuées en engraissement sont riches en énergie (10 MJ d’énergies nettes par kilo d’aliment en moyenne). Le taux d’humidité du maïs est régulièrement contrôlé à l’aide d’un dessiccateur et ajusté au niveau du Spotmix qui pèse précisément les quantités distribuées à chaque case.

La composition en matières premières de la ration moyenne des porcs charcutiers est influencée par la conduite alimentaire. Avec la conduite multiphase, chaque porc consomme globalement moins de protéines sur l’ensemble de la période d’engraissement. Le taux d’incorporation des tourteaux (soja et colza) diminue au fur et à mesure de la croissance des porcs tandis que le taux d’incorporation des céréales (maïs et triticale) augmente. La ration moyenne sur l’ensemble de la période d’engraissement contient 81,5 % de céréales, 16,4 % de tourteaux et 2,1 % d’aliment minéral.

 

 

3 Des températures et une ambiance confortables

L’évacuation régulière des effluents permise par le raclage à plat contribue à l’amélioration de l’ambiance dans les salles en réduisant les concentrations en ammoniac : de l’ordre de -16 à -60 % selon les saisons, comparé aux références en lisier stocké sous les animaux. L’aliment distribué aux animaux est mieux valorisé : l’efficacité alimentaire s’établit alors autour de 2,5 quelle que soit la fréquence de raclage (entre 1 et 7 fois par jour).

Le cooling installé aux entrées d’air situées aux deux pignons du bâtiment permet de maintenir des températures confortables pour les porcs (en dessous de 28 °C) et d’écrêter les pics de chaleur en été. Notre système de cooling se déclenche à partir d’une température extérieure de 22 °C. Il permet de gagner 6-7 °C en moyenne par rapport à la température extérieure. L’appétit des porcs est ainsi moins affecté ce qui limite les retards de croissance sur les animaux. Les conséquences négatives des températures élevées sur la croissance des animaux sont d’autant plus graves qu’ils sont lourds. La perte de GMQ est estimée à 25 g/j par degré supérieur à 24 °C. Cependant, l’indice de consommation n’est pas dégradé si les distributions d’aliment sont ajustées aux consommations.

 

 

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