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Les porcs valorisent mieux les nouvelles variétés de maïs hybride

De nouvelles variétés de maïs hybride permettent une meilleure valorisation par les porcs charcutiers et une meilleure adaptation au changement climatique.

« Pour les éleveurs qui fabriquent leurs aliments à la ferme, les critères recherchés pour leur récolte de maïs sont le rendement, la qualité sanitaire et les performances zootechniques, soulignait Cédric Riboulet, ingénieur de la société de production de semences Pioneer, à la journée Airfaf des Pays de la Loire le 3 décembre dernier. La stabilité du rendement passe par la capacité du maïs à supporter des stress hydriques, de froid et de chaleur. » La résistance aux maladies (helminthosporiose, fusariose, pourriture des tiges…) est également importante. Et la valeur alimentaire, basée principalement sur la richesse en énergie, est essentielle. Traditionnellement, les hybrides cultivés dans la moitié sud de la France sont des hybrides dentés plutôt tardifs, riches en amidon farineux et donc à gros potentiel nutritif. Dans la moitié nord, les plus cultivés sont des hybrides cornés ou cornés dentés, adaptés aux conditions froides de printemps et de bonne vigueur de départ. Ils ont cependant une part importante d’amidon vitreux moins digestible. Depuis quelques années toutefois, les sélectionneurs ont mis au point des hybrides dentés adaptés à ces marchés précoces et très précoces du nord de la Loire. « Les hybrides Dentémax de Pioneer ont une bonne émergence en conditions froides en début de cycle, assure Cédric Riboulet. Ces hybrides limitent aussi le risque mycotoxines, avec une récolte possible dès le 1er novembre. Et comme l’amidon est farineux, les grains se broient plus finement, ce qui permet une meilleure digestibilité des nutriments et de l’énergie." Dans un essai (Revista Brasileira de Zootecnia) sur des porcelets, l’indice de consommation a été de 1,78 avec un hybride denté, contre 1,87 avec un hybride corné.

Des hybrides tolérants au stress hydrique et à la chaleur

L’hybride doit aussi être adapté au contexte pédoclimatique et à la conduite de la parcelle. « Il faut évaluer le potentiel de la parcelle, sa réserve utile, son taux de matière organique et la fertilisation possible. Les possibilités d’irrigation et le niveau de stress hydrique sont également des critères importants, précise Adeline Vendé, agronutritionniste Pioneer. Le choix de la précocité dépend des dates de semis et de récolte possibles. » Face au changement climatique, une bonne tolérance au stress hydrique et aux fortes chaleurs est importante. Pioneer propose une gamme d’hybrides (Aquamax) adaptés aux situations de ressource en eau limitée, avec désormais des hybrides précoces appropriés au nord de la Loire. « En bonnes conditions, le rendement d’un hybride Aquamax augmente de 2 %. Et en cas de stress hydrique, le gain peut atteindre 5 %. » La date de semis, la densité, qui doivent être adaptées à l’hybride. La profondeur de semis (3,5-4 cm) est également importante. L’objectif est d’avoir une levée rapide et homogène. « Quinze pour cent des plants qui lèvent en retard entraînent 6 % de perte de rendement », indique Adeline Vendé. Outre l’enrobage des graines pour la gestion des ravageurs, Pioneer va désormais rajouter un biostimulant en standard sur ses semences pour favoriser une levée rapide. Le semencier travaille aussi sur le tri des semences pour assurer la régularité de levée.
Autre point clé : la gestion de l’irrigation. Les 15 jours après la floraison sont les plus sensibles au stress hydrique. La fertilisation, la protection contre les insectes foreurs, qui créent des portes d’entrée pour les mycotoxines, sont aussi importantes. Enfin la date de récolte (viser 32-34 % d’humidité pour un stockage en silo couloir), le nettoyage du grain, un broyage fin, le tassement (viser 1 tonne de matière sèche par mètre cube), une couverture efficace et rapide du tas sont essentiels pour la bonne conservation du maïs. Les fabricants proposent désormais des inoculants qui détruisent les mauvaises levures et moisissures. Pioneer propose ainsi Rapid React 11B91, qui associe des bactéries buchneri et plantarum et réduit les pertes de matière sèche du maïs grain humide entre 2,5 et 3 %, soit jusqu’à 70 % des pertes totales.

Le contrôle la granulométrie est indispensable

Le contrôle de la granulométrie du grain broyé est essentiel. L’objectif est d’avoir des particules de 600 à 800 µm de diamètre (0,6 à 0,8 mm) facilitant le tassement et assurant la bonne digestibilité des nutriments et de l’énergie. "En dessous de 600 µm, il y a des risques d’ulcères chez les porcelets, indique David Mollière, chef marché fourrage et inoculants Pioneer. Au-dessus de 800 µm, la digestibilité diminue. Une augmentation de la granulométrie moyenne de 100 µm entraîne une détérioration de 0,1 point d’indice de consommation. " Le contrôle avec un simple tamis est donc essentiel pour vérifier le bon broyage des grains. Quatre-vingts pour cent des particules doivent avoir un diamètre inférieur à 2 mm. Si l’objectif n’est pas atteint et selon le taux d’humidité du maïs, un changement des grilles du broyeur est conseillé.

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