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"Les achats de proximité couvrent 64 % des besoins protéiques de mon élevage de porcs"

Laurent Ferchal achète la quasi-totalité de ses besoins en céréales à des agriculteurs voisins. Des coproduits locaux constituent également des ressources locales riches en protéines.

Éleveur à La Harmoye, près de Quintin dans les Côtes-d’Armor, Laurent Ferchal assure 64 % des besoins protéiques de ses 480 truies NE par l’achat de céréales à proximité immédiate de son exploitation et de coproduits de l’industrie agroalimentaire régionale. Une provenance locale qui a progressé depuis trois ans grâce à la création de nouvelles capacités de stockage. Aujourd’hui, l’éleveur ne produit, sur ses 30 hectares de SAU, qu’une faible partie des céréales nécessaires à l’alimentation de ses animaux. Il privilégie cependant l’approvisionnement de proximité en achetant ce qui lui manque à ses voisins agriculteurs. Il possède pour cela trois silos tour d’une capacité de 1 500 tonnes équivalents secs de maïs, et de deux cellules ventilées pour 1 000 tonnes de blé et 200 tonnes d’orge. « Le blé contient 11 % de MAT, et le maïs 8 %. Pour un éleveur qui fabrique son aliment, les céréales constituent de loin la première ressource protéique de son élevage », rappelle-t-il. Par ailleurs, le lactosérum acide issu d’une laiterie proche apporte également de la protéine. Il peut en contenir jusqu’à 10 %. L’éleveur a aussi passé un contrat d’approvisionnement avec une usine de fabrication d’ovoproduits qui lui restitue des œufs durs déclassés, dont l’utilisation nécessite un agrément particulier. « Une tonne de ce produit équivaut à 800 kg de tourteau de soja et à 200 kg d’huile. » Avec l’outil Devautop, la chambre d’agriculture de Bretagne a calculé que l’utilisation de ces coproduits lui a permis de réduire sa consommation de tourteaux d’environ un tiers. Pour l’ensemble de ses besoins, il n’achète que 400 tonnes de tourteaux de soja par an. « Je ne suis pas équipé pour stocker des tourteaux secondaires, colza et tournesol, explique-t-il. Ce ne sont pas des ressources locales durables, et leur prix est trop fluctuant pour être intéressant sur le long terme. » Laurent Ferchal souligne également la nécessité d’analyser régulièrement les matières premières et les coproduits entrant dans la composition des formules, afin d’élaborer ensuite des complémentaires adaptés.

La préfermentation des matières premières fait baisser l’indice

Pour améliorer son autonomie protéique, l’éleveur a aussi travaillé sur la baisse de l’indice de consommation qui permet de réduire les intrants. Il a notamment développé la préfermentation des matières premières. Pour cela, il s’est équipé de six cuves isolées pour constituer des présoupes chauffées et ensemencées de bactéries lactiques. L’éleveur souligne le triple intérêt de cette approche. « D’une part, la fermentation permet une prédigestion des matières premières, et donc leur meilleure valorisation. Ensuite, la diminution du pH sécurise l’aliment et limite les troubles digestifs, notamment sur les porcelets. Enfin, l’appétence est améliorée. » À ceci s’ajoute un plan d’alimentation multiphase en engraissement qui permet d’adapter les apports nutritionnels, notamment la protéine, aux besoins réels des animaux.

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