Les abattoirs affectés par les catastrophes météorologiques

Les catastrophes climatiques n’affectent pas seulement les cultures et les élevages, mais également l’agroalimentaire.
Pour les industriels de la viande, de tels évènements restreignent le transport des animaux ainsi que le déplacement des salariés et contraignent la production de viande. Aux États-Unis, une étude conduite par l’USDA met en exergue le lien entre les catastrophes climatiques et la réduction de l’activité d’abattage-découpe de la filière porc. L’échantillon étudié est composé des 40 plus grands sites d’abattage-découpe du pays sur la période 2020 et 2021, et représentait 90 % de la production nationale. Lors d’une catastrophe météorologique, la probabilité de réduction de l’activité d’un abattoir augmente de onze points de pourcentage et la probabilité d’arrêt temporaire augmente de treize points de pourcentage. En moyenne, une catastrophe climatique diminue d’environ 4 000 porcs le volume d’abattage journalier d’un site, soit environ 40 % de la capacité journalière moyenne de l’échantillon. La taille du site a une incidence face aux catastrophes météorologiques. Les sites avec les plus grandes capacités d’abattage sont aussi susceptibles d’être davantage affectés par les catastrophes météorologiques que les plus petits sites de production.
Nicolas Rouault (Ifip) nicolas.rouault@ifip.asso.fr
Côté biblio
Study Links Federally Declared Weather Disasters to Reductions in U.S. Pork Processing. U.S. Department of Agriculture (USDA), Economic Research Service. Padilla (2024),
Nicolas Rouault, Ifip-Institut du porc
La France et l’Europe aussi concernées
« Si les États-Unis sont particulièrement touchés par des catastrophes météorologiques, notamment les ouragans sur la côte est du pays, la France, et de manière plus générale l’Europe, sont aussi impactées. En témoignent les inondations en Espagne à Valence, celles plus récentes en Ille-et-Vilaine, ou bien encore les tempêtes et les incendies survenus ces dernières années. En France, le chiffre d’une réduction de 40 % de la capacité journalière moyenne n’est sans doute pas le même qu’aux États-Unis. Les catastrophes climatiques, les infrastructures et la filière porc sont différentes. Il serait ainsi intéressant de mesurer l’impact d’incidents météorologiques sur l’activité des abattoirs de territoires comme la Bretagne, qui concentre les principaux outils d’abattage, notamment en s’aidant des données BDPorc. »