Aller au contenu principal

L’eau, une composante essentielle du bien-être du porc

On dit souvent que l’eau est le premier aliment du porc. Il convient alors de prendre garde à sa disponibilité et à sa qualité.

Tous les porcs âgés de plus de deux semaines doivent avoir un accès permanent à l’eau fraîche en quantité suffisante.
Tous les porcs âgés de plus de deux semaines doivent avoir un accès permanent à l’eau fraîche en quantité suffisante.
© D. Poilvet

L’absence de soif fait partie des cinq piliers du bien-être animal définis par l’organisation mondiale de la santé animale. La réglementation a d’ailleurs introduit ce concept en précisant que « tous les porcs âgés de plus de deux semaines doivent avoir un accès permanent à l’eau fraîche en quantité suffisante ».

Outre cette réglementation, l’eau est essentielle pour le développement et la croissance de tout organisme vivant, au même titre que l’énergie, les minéraux et les vitamines. Il est alors primordial de porter une attention particulière à sa quantité et sa qualité.

 

 
L’eau, une composante essentielle du bien-être animal

 

Au niveau de la quantité, elle est censée être mise à disposition de manière ad libitum, afin que le cochon adapte sa consommation à ses besoins. Il convient de suivre les recommandations en termes de nombre d’abreuvoirs et de débits. Un accès à l’eau insuffisant est un important facteur de risque du développement de stéréotypies ou de comportements déviants, type caudophagie. Au contraire, des débits trop importants au niveau des pipettes peuvent entraîner une augmentation du prélèvement d’eau de l’ordre de 15 à 20 %.

 

 
Les porcelets sous la mère doivent disposer d’un abreuvoir fonctionnel afin de favoriser leur consommation d’aliment sec.
Les porcelets sous la mère doivent disposer d’un abreuvoir fonctionnel afin de favoriser leur consommation d’aliment sec. © Chêne Vert

Généralement, pour des animaux en croissance, la consommation est estimée à 10 % du poids vif. Pour les truies en lactation, la disponibilité en eau est capitale, puisqu’elle conditionne une production laitière optimale. Dans l’un de nos élevages, tel qu’on peut le voir sur le graphique, nous avons constaté en maternité une consommation quotidienne pouvant aller jusque 46 litres par animal.

 

Une analyse bactériologique tous les ans

Il convient également d’être attentif à la qualité de l’eau. Pour ce qui est de la fréquence des analyses, une analyse physico-chimique doit être réalisée tous les deux ans alors qu’une analyse bactériologique doit l’être tous les ans. La première permet de déterminer les caractéristiques physiques et chimiques de l’eau afin d’adapter son traitement. Les principaux paramètres à mesurer sont le pH, la dureté, le fer, le manganèse et la conductivité. Des paramètres hors-norme nécessiteront un traitement approprié (déferrisation, démanganisation…) afin que puisse être incorporé à l’eau un produit de traitement ou un médicament. L’analyse bactériologique quant à elle, permet de mettre en évidence une éventuelle contamination bactérienne.

 

 
La qualité de l’eau doit être maitrisée pour pouvoir administrer un traitement via l’eau de boisson.
La qualité de l’eau doit être maitrisée pour pouvoir administrer un traitement via l’eau de boisson. © Chêne Vert
Quatre critères sont à mesurer : les coliformes totaux, les coliforme fécaux, les streptocoques fécaux, et les anaérobies sulfito-réducteurs (ASR). La norme est simple : zéro germe ! Cette analyse est à réaliser annuellement, car tout paramètre anormal, aura des répercussions immédiates sur la santé des animaux et nécessitera donc une correction rapide. Une étude interne à Synthèse élevage a mis en évidence 56 % de non-conformités sur un échantillon de 44 eaux traitées ! La qualité de l’eau passe également par l’hygiène des canalisations et abreuvoirs. Il est important de penser à un potentiel encrassement du système de distribution en cas de mauvaise analyse microbiologique. Différentes méthodes, mécaniques ou chimiques, existent pour effectuer un nettoyage complet des circuits.

 

Avis : Ferdinand Launay, vétérinaire Chêne vert

Attention aux courants vagabonds

 

 
Ferdinand Launay, vétérinaire Chêne Vert
Ferdinand Launay, vétérinaire Chêne Vert © Chêne Vert
Si vous constatez subitement une modification de comportement dans une case, pensez notamment à mesurer ou à faire mesurer les courants vagabonds de l’eau et des abreuvoirs. En cas d’anomalie (tension > 40 mV ou fréquence > 0 Hz) à ce niveau il faudra réaliser une mise à la terre de l’eau (via un tube en inox) et des abreuvoirs.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Tous les matins, Dominique et Philippe Gautier prennent leur petit déjeuner avec leurs salariés dans une ambiance conviviale.</em>
Comment ces éleveurs de porcs bretons ont fait évoluer leur exploitation pour fidéliser leurs salariés
Dans leur exploitation porcine, Dominique et Philippe Gautier ont fait évoluer leurs pratiques managériales : vestiaires…
<em class="placeholder">De gauche à droite : Pierre Morfouace, Niels Veille (apprenti), Jules Chaton et Noémie Studer</em>
"Physior est un concept d'élevage porcin alternatif prometteur"

Pierre Morfouace et ses deux salariés dressent un bilan très positif de leur élevage alternatif conçu selon le concept Physior…

<em class="placeholder">Une unité de méthanisation</em>
Pourquoi la rentabilité de la méthanisation en élevage porcin s’améliorera avec le marché du carbone ?
La mise en place de paiements carbones favoriserait l’investissement dans des méthaniseurs pour un plus grand nombre d’…
<em class="placeholder">Les truies sont en totale liberté durant toute leur carrière sur l’exploitation.</em>
Le concept d'élevage porcin alternatif Physior renforce le bien-être animal

Le nouveau concept de bâtiments Physior mis en place par Le Gouessant dans un élevage des Côtes d'Armor se caractérise par…

<em class="placeholder">L’exposition aux poussières présente un risque pour la santé qui est, dans la majorité des cas, invisible au quotidien.</em>
Les poussières en élevage de porc : pourquoi il est important de s’en protéger

La prévention des poussières en agriculture est à la fois un sujet sanitaire, réglementaire et stratégique. Raymond Bykoukous…

<em class="placeholder">Sandrine et Jean Michel Langlais sont passés de six heures pour trier 250 porcs à presque rien avec les stations Selfi GFI.</em>
« Avec la station Selfi GFI d’Asserva, j’optimise mon temps de travail »
Sandrine et Jean Michel Langlais ont ouvert les portes de leur engraissement équipé des stations Selfi GFI à l’occasion des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)