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Comment optimiser les réglages de la ventilation centralisée en porc

La ventilation centralisée est un système précis et performant de ventilation dynamique des porcheries. Mais la mise en route du bâtiment demande des réglages précis salle par salle pour obtenir les débits souhaités.

À la mise en route d’un bâtiment en ventilation centralisée, il faut réaliser un diagnostic ventilation pour s’assurer que les débits d’extraction sont corrects pour chaque salle.
À la mise en route d’un bâtiment en ventilation centralisée, il faut réaliser un diagnostic ventilation pour s’assurer que les débits d’extraction sont corrects pour chaque salle.
© Ifip

En ventilation salle par salle, les électriciens et les équipementiers ont des repères simples leur permettant de calibrer les ventilateurs lors de l’installation (un voltage correspond à un régime donné de ventilation). La plupart du temps, ces réglages très généraux fonctionnent et la mise en route de la salle est donc rapide.

En ventilation centralisée, le démarrage d’un bâtiment peut être plus délicat à cause des effets croisés existants entre le régime des turbines du bâtiment et le pourcentage de ventilation de chacune des salles gérées par le taux d’ouverture des trappes motorisées. La première obligation est de correctement dimensionner les turbines afin qu’elles puissent extraire le volume d’air complet du bâtiment. Dans un deuxième temps, il est nécessaire de régler le (ou les) volet(s) motorisé(s) de chacune des salles. Une fois ces deux préalables effectués, il peut y avoir des ajustements à faire selon la configuration de l’élevage.

 

 
Par exemple, si deux salles avec un nombre de places identiques ont un système d’entrée d’air différent, (l’une étant par exemple en plafond diffuseur et l’autre en volet LEP), le système de plafond diffuseur génère davantage de perte de charge qu’un système LEP (il freine davantage l’air entrant). De ce fait, si on veut obtenir un débit d’extraction équivalent dans les deux salles, il faudra ouvrir légèrement plus la trappe motorisée de la salle équipée d’un plafond diffuseur. En parallèle, il faut aussi intégrer la position de la salle par rapport aux turbines : plus la salle est proche, plus l’air sera aspiré facilement. Pour caler tout cela, il est essentiel de réaliser un diagnostic de ventilation lors de la mise en route d’un bâtiment en ventilation centralisée.

 

Un réglage de la ventilation salle par salle est nécessaire

Un nouveau bâtiment en ventilation centralisée a été construit en 2020 à la station expérimentale de l’Ifip à Romillé, avec 320 places de post-sevrage et 576 places d’engraissement. Les deux salles de post-sevrage sont positionnées à une extrémité du bâtiment près des turbines de ventilation. Les cinq salles d’engraissements sont à suivre. Un diagnostic ventilation a été réalisé après la mise en route du bâtiment et l’entrée des animaux pour contrôler les débits de chacune des salles. Pour les salles de post-sevrage, le débit d’air au maximum de ventilation était de 42 m3/h/porc, soit 20 % plus élevés que la préconisation technique (35 m3/h/porc). Le constat est le même au minimum de ventilation où les débits étaient 50 % plus élevés que la norme (4 m3/h/porc au lieu de 8 m3/h/porc). Ce phénomène est essentiellement lié à la proximité immédiate de ces salles avec les trois turbines de 900 mm de diamètre.

 

 
Il n’est pas toujours simple de régler un taux d’extraction d’air correcte sur l’ensemble des volets motorisés d’une gaine de ventilation centralisée. © Ifip
Dans cette configuration, une légère ouverture des trappes motorisées est suffisante pour qu’un débit important soit extrait des salles. Au milieu du bâtiment, les trois salles d’engraissement avaient également des débits de ventilation trop élevés. Au régime maximum, l’extraction d’air était de 133 m3/h/porc soit 77 % plus élevés que la norme (75 m3/h/porc). Enfin pour les deux salles d’engraissement les plus éloignées des turbines principales, le débit d’extraction au maximum était 68 m3/h/porc soit 10 % inférieur à cette même norme. Globalement, ces mesures démontraient un débit d’extraction total du bâtiment légèrement plus important qu’attendu. Pour autant ce constat ne s’appliquait pas à toutes les salles. L’air avait plus de difficulté à être extrait en bout de bâtiment. Pour résoudre ce biais, il était donc impératif de revoir à la fois les réglages électriques des turbines principales (en réduisant leur débit d’extraction), mais aussi le taux d’ouverture des trappes motorisées (fermer davantage les trappes des 5 premières salles et ouvrir légèrement plus les trappes deux salles les plus éloignées des turbines).

 

Mes conseils

Yvonnick Rousselière, Ifip-Institut du porc

« L’air emprunte le chemin le plus facile »

 

 
Yvonnick Rousselière, Ifip-Institut du porc © Ifip
« Quel que soit le bâtiment mis en route, il faut retenir que l’air passera toujours par le chemin le plus facile. Il est donc essentiel de faciliter l’évacuation de l’air vicié des salles les plus éloignées du point d’extraction et à l’inverse, de freiner le passage de l’air des salles les plus proches des turbines. Cet équilibre est primordial pour obtenir une ventilation correcte sur l’ensemble du bâtiment. Ces réglages doivent être réalisés au cas par cas selon la longueur, le dimensionnement et la configuration de la gaine d’extraction, le positionnement des turbines et les stades physiologiques des animaux présents. »

 

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