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La production de porcs dans le monde va augmenter en 2021

La production mondiale de porcs devrait rebondir en 2021 par rapport à 2020. Mais la reprise ne permettra pas de retrouver les niveaux de production connus avant la fièvre porcine africaine en Chine.

L'export devrait stimuler la production dans les bassins de production américain. © Chayakorn/stock.adobe.com
L'export devrait stimuler la production dans les bassins de production américain.
© Chayakorn/stock.adobe.com

Le nombre de porcs produit dans le monde devrait augmenter de 4,2 % en 2021 par rapport au tonnage estimé en 2020, d’après les experts américains de l’USDA (1). La reprise se fera dans les pays touchés par la fièvre porcine africaine en 2019 et dans les bassins nord et sud-américain stimulés par l’export.

Dans leur dernier rapport, les analystes américains envisagent une élévation de la production mondiale à 102 millions de tonnes en 2021. Malgré ce rebond, elle ne retrouvera pas encore les niveaux atteints avant la propagation de la fièvre porcine africaine en Chine en 2018. Le déficit en viande devrait rester important, avec plus de 11 millions de tonnes manquantes. Sur le continent américain, le rebond de la production est stimulé par des perspectives à l’export optimistes. En Asie, bien que le virus de la fièvre porcine africaine continue de sévir, la production devrait aussi reprendre progressivement.

Une offre américaine redoutable

Aux États-Unis, la production porcine devrait augmenter d’environ 1,3 % en 2021 par rapport à 2020, et atteindre plus de 12,9 millions. Les cheptels reproducteurs ont fait état de baisses en fin d’année 2020, mais la hausse de la productivité américaine maintiendra les niveaux de production. La croissance de la production est plus forte que le développement de l’export. Les perspectives de demande intérieure sont attendues fermes malgré l’impact de la Covid-19 aux États-Unis. Côté commerce international, les exportations américaines se stabiliseront à 3,3 millions de tonnes équivalent carcasse en 2021. Les incertitudes quant à la demande intérieure et internationale restent présentes sur le marché américain. Elles pourraient assombrir les perspectives de marché, pour l’instant optimistes.

Le Brésil connaîtra aussi une forte croissance de sa production. Elle devrait atteindre 4,3 millions de tonnes en 2021, en hausse de 3,6 % par rapport aux niveaux estimés en 2020. Le Brésil profite pleinement de la demande des marchés asiatiques et une nouvelle augmentation des exportations est attendue en 2021 (+4,2 % en un an). En outre, la dépréciation du real par rapport aux autres monnaies mondiales favorise l’exportation des produits brésiliens. La consommation intérieure, vigoureuse, stimule aussi la croissance de la production brésilienne.

Au Canada¸ la production porcine devrait se stabiliser à 2,1 millions de tonnes, en lien avec un maintien du cheptel de truies canadien.

Reprise de la croissance en Asie

En Chine, les données officielles font état d’une reconstruction constante du cheptel reproducteur. Les producteurs chinois profitent actuellement des prix élevés du porc en Chine et de subventions accordées par le gouvernement pour la reprise de la production nationale. En revanche, le renouvellement du cheptel de truies en Chine ne se base pas automatiquement sur des principes zootechniques et les performances techniques resteront à moyen terme médiocres. Actuellement, la présence de truies reproductrices sélectionnées selon leur génétique fait encore défaut en Chine. Les producteurs renouvellent leur cheptel truies à partir de porcs charcutiers initialement destinés à l’abattage. Cette recapitalisation permettra à la Chine de faire rebondir sa production, à des niveaux attendus toutefois bien en deçà des niveaux de production atteints avant l’épidémie de fièvre porcine africaine en 2018. Si en 2021 la production chinoise atteint 41,5 millions de tonnes, elle restera inférieure à près de 23 % à la production de 2018.

Ces mouvements de reprise de la production touchent également d’autres pays en Asie, eux-mêmes impactés par la fièvre porcine africaine. Au Vietnam, la production porcine devrait rebondir de près de 5 % en 2021, et de 6 % aux Philippines. Néanmoins, l’épidémie continue de sévir et pourrait modérer ces perspectives de croissance.

Stabilité du commerce international

En excluant les échanges intra-européens, les exportations mondiales devraient se maintenir à près de 11 millions de tonnes équivalent carcasse en 2021. Compte tenu de la légère reprise de la production intérieure en Chine, la demande chinoise à l’import devrait ralentir dans les prochains mois. Ce recul pourra être compensé par d’autres importateurs tels que le Mexique (+3,6 % en 2021 par rapport à 2020), les Philippines (+33,3 % en un an), la Corée du Sud (+8 % en un an) ou encore le Japon (+1,4 % en un an). Le regain des importations coréennes et japonaises est attendu en raison des perspectives d’amélioration de la situation vis-à-vis de la Covid-19 dans ces pays, permettant une augmentation de la consommation intérieure.

Rappelons que dans ce contexte mondial, la production européenne devrait progressivement s’abaisser en 2021 : entre -0,3 et -1 % en un an selon les divers analystes de marché. La fièvre porcine africaine en Allemagne, les contraintes environnementales et sociales dans les pays du nord de l’Europe, et la baisse des prix du porc en 2020 pèseront sur la production européenne en 2021. En revanche, contrairement aux bonnes perspectives d’exportations annoncées par l’USDA, l’Ifip envisage plutôt un recul des exportations européennes en 2021. La propagation de la fièvre porcine africaine impactera à la fois la production européenne et les flux commerciaux. Dans ce contexte de marché, la croissance des pays américains sera redoutable et stimulera la concurrence sur les marchés mondiaux.

(1) Livestock and Poultry : World Markets and Trade

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