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« Je gagne bien ma vie avec 90 truies »

En reprenant l’exploitation familiale, Vincent Pastoureau s’est engagé dans la démarche Nouvelle Agriculture de Terrena. Pour ce jeune installé, elle garantit un prix minimum sur 50 % des porcs vendus.

Vincent Pastoureau. « C’est une fierté d’avoir pu reprendre l’élevage familiale et de montrer qu’on peut très bien vivre avec une petite exploitation bien gérée. »
Vincent Pastoureau. « C’est une fierté d’avoir pu reprendre l’élevage familiale et de montrer qu’on peut très bien vivre avec une petite exploitation bien gérée. »
© A. Puybasset

« Augmenter la taille du cheptel et devoir gérer un gros site, ce n’était pas mon truc ! Mon objectif était de trouver un débouché qui me permette de bien vivre de mon métier avec un élevage de 90 truies, tout en ayant du temps pour la vie de famille. » Vincent Pastoureau, 40 ans, a repris en juillet 2019 l’exploitation familiale à Tassé dans la Sarthe, qui comprend également 56 hectares de cultures céréalières stockées sur place et une unité photovoltaïque de 36 kW. Ses études agricoles terminées (BTS Acse), il a d’abord été salarié pendant deux ans dans une exploitation avicole. Puis durant 13 ans, il a sillonné les routes de campagne comme auditeur dans un organisme de certification des exploitations agricoles. L’opportunité de s’installer s’est posée lors du départ à la retraite de ses parents. « Il n’était pas question de laisser partir la ferme en dehors de la famille. Même si j’aimais mon métier, l’amplitude horaire importante des journées devenait pesante. La condition que je m’étais fixée pour m’installer était toutefois de maintenir un même niveau de rémunération que lorsque j’étais salarié. »

La moitié des porcs contractualisée

Adhérent du groupement Porvéo, Vincent Pastoureau est entré dans la démarche Nouvelle Agriculture Système U de Terrena. Basé initialement sur une alimentation à base de graines de lin (Bleu blanc cœur), sans OGM et sans tourteau de soja en engraissement, le cahier des charges s’est renforcé en janvier 2020. Il intègre désormais l’élevage de mâle entier et l’absence d’antibiotique dès la naissance (contre 42 jours précédemment), pour laquelle l’adaptation s’est faite sans difficulté grâce à un bon état sanitaire de l’élevage. Cette démarche est valorisée par un prix minimum garanti sur 50 % des porcs vendus, indexé sur le prix de l’aliment.

 

 
En salle de maternité, l’éleveur teste depuis un an la sociabilisation précoce des porcelets.
En salle de maternité, l’éleveur teste depuis un an la sociabilisation précoce des porcelets. © A. Puybasset
Cette contractualisation, réservée aux jeunes installés, fait partie du Plan de confortement 2015-2020 de Porvéo. Vincent Pastoureau avoue avoir un peu hésité au moment de signer en 2019 alors que les cours étaient assez hauts, craignant d’être déconnecté du marché. « J’ai raisonné 'sécurité financière' et je ne le regrette pas. » En parallèle, l’éleveur a contracté via Terrena un prêt de 25 000 euros à taux zéro et a reçu une subvention à l’investissement de reprise de 30 000 euros. « Ces deux éléments ont facilité l’obtention du prêt et m’ont permis de démarrer plus sereinement sans trop puiser dans la trésorerie. »

 

Du temps pour l’analyse des performances

La reprise de l’exploitation s’est faite sans transition. « On a emménagé sur le siège de l’exploitation deux jours avant la date officielle de mon installation. » Très à l’aise avec la gestion des cultures dont il s’occupait depuis 15 ans, Vincent avait plus d’appréhensions concernant la prise en main de l’atelier porcin. Aidé de son vétérinaire et de son technicien, sa priorité a été de remettre à niveau le troupeau de reproducteurs et d’améliorer le taux de fertilité. L’autorenouvellement a été arrêté et le cheptel a été entièrement renouvelé en deux ans. L’amélioration des performances de reproduction s’est faite en s’appuyant sur la GTTT.

 

 
Pour mieux piloter les performances de son élevage, l’éleveur enregistre toutes les données techniques dans un tableur personnalisé.
Pour mieux piloter les performances de son élevage, l’éleveur enregistre toutes les données techniques dans un tableur personnalisé. © A. Puybasset
Vincent accorde beaucoup d’importance au suivi quotidien des critères technico-économiques. Pour améliorer celui des bandes en post-sevrage et en engraissement et aller plus loin dans l’analyse des résultats, il s’est même constitué un tableau Excel personnalisé, qui lui sert d’outil d’aide à la décision. « Je rentre les données directement à partir de mon téléphone, montre-t-il. Un code couleur facilite le suivi des indicateurs. Un bon tableau Excel vaut tous les logiciels ! » Le travail engagé sur les reproducteurs a porté ses fruits. Il a aidé à avoir des bandes plus régulières et à améliorer la cohérence de l’élevage. Dès la deuxième année, l’objectif de vente de 2 100 porcs vendus a été atteint, tandis que les performances techniques progressent sur l’ensemble de l’élevage. Les résultats financiers sont aussi encourageants, avec un EBE qui dépasse 100 000 euros dès les deux premières années, dont les deux tiers sont liés à l’atelier porcin. « Le prix de reprise minimum garanti (1) de 50 % aide pour beaucoup, relève-t-il. Les bâtiments sont amortis.

 

 

 
Couvert de panneaux photovoltaïques, le hangar construit il y a huit ans est équipé pour stocker la totalité de la récolte de céréales. Avec le futur tracker photovoltaïque qui produira 40 000 kWh, l’exploitation est à énergie positive.
Couvert de panneaux photovoltaïques, le hangar construit il y a huit ans est équipé pour stocker la totalité de la récolte de céréales. Avec le futur tracker photovoltaïque qui produira 40 000 kWh, l’exploitation est à énergie positive. © A. Puybasset
La valeur de reprise de l’exploitation a été juste, collant à la valeur économique », ajoute-t-il. Dans le cadre du projet d’installation, ont été prévus 50 000 euros d’investissement pour renouveler les réfectoires, l’alimentation des truies et rénover deux salles d’engraissement. Déjà équipé d’une centrale photovoltaïque sur le hangar de stockage des céréales (contrat de 0,6 €/kWh), l’éleveur vient d’investir dans un tracker photovoltaïque qui produira 40 000 kWh par an, lui permettant d’avoir un élevage à énergie positive. Aidé d’une salariée à mi-temps, embauchée via le groupement d’employeurs du département dès le début de son installation, Vincent Pastoureau apprécie de travailler l’esprit tranquille, et d’avoir trouvé un équilibre entre son métier et sa vie extraprofessionnelle et familiale.

 

« Un débouché qui correspondait à mes souhaits et adapté à mon élevage »

(1) Prix calculé selon une formule qui prend en compte l’indice de consommation, le prix d’aliment Ifip, charge de structure.

Curriculum

Vincent Pastoureau

40 ans
BTS Acse en 2003
Salarié en exploitation avicole 2 ans
Auditeur dans un organisme certificateur 13 ans
Installation en 2019

Fiche élevage

EARL La Lamberdière (Vincent Pastoureau)

1,5 UTH (une salariée à mi-temps)
90 truies naisseur-engraisseur
Conduite en 7 bandes, sevrage à 28 jours
Groupement Porvéo
Génétique Axiom
Aliment Terrena
56 hectares de céréales (vente)

Côté éco

Prix d’équilibre prévisionnel lors de l’étude d’installation 1,41€/kg
Plus-value technique moyenne de l’exploitation en 2021 16.28 cts d'€/kg
Plus-value Nouvelle Agriculture Système U 9 cts d'€/kg
Prix minimum garanti sur 50 % des porcs

L’accompagnement de Porvéo

 

 
Stéphane Léveil, technicien Porvéo
Stéphane Léveil, technicien Porvéo © A. Puybasset
« Porvéo s’engage avec ses adhérents dans la recherche des meilleures valorisations de leur production. Ainsi, 55 % des éleveurs adhérents sont intégrés dans un cahier des charges de production, prenant en compte pour une part plus ou moins importante le coût de production. Aujourd’hui, les éleveurs de porcs qui s’installent bénéficient d’aides directes et indirectes de Terrena, ce qui leur permet un accès plus aisé aux financements des banques. La principale garantie vis-à-vis des financeurs est la solidité de nos débouchés et la rétribution correspondante. Notre accompagnement va jusqu’aux études économiques, les projets de bâtiments en recherchant le compromis le plus rentable pour l’éleveur, l’évaluation de la valeur économique des outils à reprendre et l’appui de l’adhérent lors de ses échanges avec les financeurs.

 

La réalisation de GTE semestrielle permet à chacun de se situer par rapport au groupement, de définir des axes de progression à travailler avec le technicien de l’élevage et Atlantic vétérinaires. »

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