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Installation en porc « Nos parents nous ont permis de reprendre notre exploitation familiale dans de bonnes conditions »

Caroline Le Merrer et Ludovic Gestin ont repris l’exploitation familiale le 1er janvier 2023. La restructuration de l’élevage de porc par leurs parents et leur parcours d’installation leur ont permis de s’installer dans des conditions optimales.

Jeunes installés en production porcine
De gauche à droite : Ludovic Gestin, Caroline Le Merrer, et leurs parents Yvon et Marie*Jo Gestin. « Grâce aux personnes qui nous ont entourés et à nos parents, nous avons pu nous installer dans de bonnes conditions », expliquent les deux jeunes installés
© D. Poilvet

Chez Caroline Le Merrer et Ludovic Gestin, les deux associés cogérants de l’EARL le Triskel, établis à la suite de leurs parents à Guiclan dans le Finistère, tous les voyants sont au vert. 

Lire aussi "Je souhaite transmettre en installant des jeunes », explique Guy Corbel, éleveur de porcs"

Installés depuis le 1er janvier 2023 sur l’exploitation familiale, ils ont repris à leurs parents un atelier naissage de 420 truies et deux sites d’engraissement d’une capacité totale de 4 500 places. À cela s’ajoutent 160 hectares de SAU sur lesquels ils produisent des céréales et de la féverole destinées à leur fabrique d’aliments à la ferme. « Grâce aux personnes qui nous ont entourés et à nos parents, nous avons pu nous installer dans de bonnes conditions », affirment les deux jeunes éleveurs. Marie-Jo et Yvon Gestin, leurs parents, ont su notamment faire évoluer leur élevage de porcs initialement constitué d’un engraissement de 1 500 places vers un système naisseur-engraisseur. « Avec uniquement notre engraissement, le directeur d’Evel’up, Thierry Gallou, nous avait prévenus il y a une dizaine d’années que nous ne pourrions sans doute pas finir notre carrière », se souvient Yvon. En 2014, ils font donc l’acquisition d’un atelier de naissage. Caroline, fraîchement sortie d’une école de comptabilité, décide d’y passer ses deux mois d’été afin de se faire un peu d’argent de poche. « C’est à ce moment que j’ai pris goût à la production porcine, et que j’ai voulu m’installer à la suite de mes parents », explique-t-elle. Une décision confortée deux ans après par l’achat d’un engraissement de 3 000 places qui leur permet d’engraisser tous leurs porcelets. « Mes parents m’ont alors proposé de prendre des parts dans l’EARL afin de m’engager dans l’exploitation sans avoir à m’installer. » Le statut de l’EARL accepte en effet des associés non exploitants. « J’étais alors salariée de l’élevage, et j’ai profité de cette période pour apprendre à gérer l’exploitation et faire mes preuves. Mes parents m’ont bien aidée tout en me confiant progressivement les rênes de l’atelier naissage. » De son côté Ludovic, plus jeune de six ans, a effectué dans un premier temps une formation agricole classique au lycée de Pommerit dans les Côtes-d'Armor (Bac pro équipement), puis un BTS agricol ASCE à Angers (Maine-et-Loire). « J’ai été aide familial sur l’exploitation depuis 2018 jusqu’à notre installation », précise-t-il.

Un parcours d’installation bien maîtrisé

En préalable à l’installation des deux jeunes éleveurs, Caroline a dû demander en 2021 une reconnaissance de capacité qui lui a dispensé de faire une formation agricole de niveau 4. « Cette évaluation doit prouver que j’ai les capacités humaines, techniques et économiques pour codiriger avec mon frère l’exploitation. » Ils ont ensuite entamé le parcours classique d’installation jeunes agriculteurs (JA) avec Anne Pouliquen de la Chambre d’agriculture du Finistère. « Elle nous a proposé des formations afin de compléter nos connaissances théoriques. » Caroline en a profité pour développer ses compétences de management des salariés. En parallèle, un dossier prévisionnel a été monté avec Jean Michel Le Vaillant d’Evel’up. « Le prix de vente a été défini par le comptable pour que le coût de revient permette une bonne rentabilité de l’élevage », précise Yvon Gestin. « Et pour limiter le coût de la reprise, j’ai gardé en mon nom la terre nous appartenant que je loue désormais à l’EARL. » Forts de ces éléments, les deux jeunes se sont présentés devant un jury composé d’un banquier, d’un expert de la Chambre d’agriculture et de deux agriculteurs. « Leur accord conditionne l’obtention de la dotation JA qui s’élevait pour nous à 46 000 euros », explique Caroline. Quatre-vingts pourcents de la somme a été versée à l’installation. « Nous percevrons le solde dans quatre ans si nos objectifs sont atteints. » Vient enfin l’étape du financement, avec la présentation du projet auprès de deux banques. « L’une n’a pas répondu à notre demande, sans doute craintive de la conjoncture défavorable à ce moment (c’était en 2021). L’autre, chez laquelle était domicilié le compte courant de l’EARL, a toute suite répondu positivement.» Evel’up a également participé au financement avec un prêt sur cinq ans à taux zéro.

Un pouvoir de décision identique

Dans l’EARL, chacun des deux associés détient 50 % du capital. « Aucun de nous deux a la légitimité d’en posséder plus, affirment-ils. Nous nous entendons bien, nous avons la même vision d’avenir et toutes les décisions sont prises en commun. » Par ailleurs, les tâches sont bien réparties : Caroline au naissage et à la comptabilité-gestion, Ludovic au matériel, aux cultures et aux engraissements. Marie-Jo est encore salariée à mi-temps, le temps d’acquérir les trimestres restants nécessaires pour sa retraite. « Les prochaines années seront consacrées à renforcer la cohérence de l’exploitation et à réduire les coûts tels que la logistique pour la gestion de la station de traitement du lisier », souligne Ludovic. La répartition de l’activité sur les trois sites d’exploitation n’est pas remise en cause pour l’instant. « Ils sont liés à des terres, et hormis pour le matériel nécessaire aux cultures, ils sont autonomes, y compris pour la fabrication des aliments. »

Fiche élevage

EARL Le Triskel à Guiclan (Finistère)

2 associés
4,5 salariés
3 sites d’exploitation
420 truies naisseur-engraisseur
160 hectares de SAU (maïs, blé, orge, colza, féverole)
Fabrique d’aliments à la ferme

« Un accompagnement personnalisé pour les jeunes installés »

 
technicienne Evel'up
Morgane Pellen, service développement Evel’up sur le Finistère nord © D. Poilvet

Morgane Pellen, service développement Evel’up sur le Finistère nord

« À Evel’Up, nous proposons un accompagnement personnalisé et complet dès le début de chaque projet d’installation. Caroline et Ludovic ont ainsi pu s’appuyer sur le conseil pluridisciplinaire de nos équipes. Cela leur a permis d’explorer différentes options avant de choisir celle qui leur correspondait le mieux. Pour arriver à ce résultat, nous nous appuyons sur une étude économique pointue, et sur les échanges qui sont essentiels pour répondre aux attentes des futurs installés. Cela fait un an maintenant que Caroline et Ludovic sont installés en prenant la suite des élevages de leurs parents, Marie Jo et Yvon. La phase de l’installation est désormais derrière, et a laissé sa place à celle des projets ! »

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