Aller au contenu principal

Pomme de terre : « Le retrait du mancozèbe m’occasionne un surcoût de 50 €/ha »

Agriculteur à Baizieux (Somme), Christophe Messéan adapte ses programmes de traitements avec la disparition du mancozèbe qui concernait cinq des applications de fongicides sur pomme-de-terre.

Christophe Messéan, agriculteur à Baizieux (Somme)"Avec le retrait du mancozèbe, nous perdons une matière active dans la stratégie d’alternance de fongicides différents pour bien contrôler le mildiou."
Christophe Messéan, agriculteur à Baizieux (Somme)"Avec le retrait du mancozèbe, nous perdons une matière active dans la stratégie d’alternance de fongicides différents pour bien contrôler le mildiou."
© C. Messéan

« Nous effectuons en moyenne entre 12 et 15 traitements sur pomme de terre contre le mildiou avec, jusqu’en 2021, une part de produits à base de mancozèbe. En quelques années, le prix de ce type de fongicides est passé de 7 € à 22 €/ha environ pour un traitement. Même à ce prix, son remplacement par un autre produit se traduira par un surcoût de l’ordre de 10 €/ha par passage, soit un surcoût total de 50 €/ha.

Le mancozèbe était plutôt utilisé en juin en végétation active sur une pression mildiou pas trop forte à raison de trois applications avec un produit de type Raincoat (mancozèbe solo tenant à 40 mm de pluie), et deux passages avec Rémiltine S Pépite (mancozèbe + cymoxanil), plus tard. Les autres fongicides utilisés sont le fluazinam, Ranman Top, Revus et Proxanil.

Lors de la prochaine campagne, pour remplacer le mancozèbe, nous utiliserons le produit Zorvec. Sa protection contre le mildiou est plus longue avec deux passages contre trois avec le mancozèbe. Nous gagnons un passage mais le produit Zorvec est très cher. L’association de mancozèbe + cymoxanil sera remplacée par un mélange de cymoxanil avec du fluazinam ou Ranman Top. Avec le retrait du mancozèbe, nous perdons une matière active dans la stratégie d’alternance de fongicides différents pour bien contrôler le mildiou.

Pour le suivi du pathogène, j’utilise l’outil Miléos depuis quinze ans. Il peut amener à réduire fortement le nombre de passages comme en 2019 et 2020 avec 12 traitements, contre 17 traitements en 2021, année où la pression mildiou était forte. Par rapport aux éventuelles préconisations de Miléos, je garde une marge de sécurité avec un traitement fongicide au moins tous les quinze jours.

Les variétés que nous utilisons ne permettent pas de réduire les infestations de mildiou, alors que nous souhaiterions cultiver des variétés tolérantes pour réduire l’application de fongicides. Mais, pour le moment, les acheteurs conservent des variétés adaptées à leurs process industriels et aux exigences de qualité de leurs clients qui ne répondent pas à la demande sociétale de réduire l’usage des phytos. »

SCEA du Moulin Rolmont (210 ha) et assolement en commun avec trois autres exploitations en Cuma intégrale (du Bois Robert) : 540 ha dont 120 de pomme de terre (débouché industrie frite à 80 %), 260 de céréales, 85 de betteraves, légumes, lin… Irrigation. Sols limono-argileux en majorité.

Les plus lus

<em class="placeholder">Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise</em>
Semis de colza à la volée : « La technique m’a fait économiser en temps de travaux et carburant sur mon exploitation dans l'Oise, mais elle reste à améliorer »

Intéressé par les techniques innovantes, Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise, a testé le semis de colza…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Matthieu Kohler, agriculteur à Sélestat (67) :« Ma priorité numéro 1 avec l&#039;épandage de produits résiduaires organiques est l&#039;enrichissement de mes sols en matière ...</em>
« J’économise plus de 100 €/ha sur les parcelles qui reçoivent des produits résiduaires organiques »

À Sélestat, en Alsace, chez Matthieu Kohler, une trentaine d’hectares reçoit chaque année des épandages de différents produits…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">A l&#039;occasion de l&#039;évènement fêtant les cent ans de l&#039;AGPB, Eric Thirouin, président de l&#039;association, a rappelé la crise que traversent les céréaliers depuis quelques ...</em>
Producteurs de blé : Annie Genevard au soutien de l’AGPB et des céréaliers pour les cent ans de l’association

Lors de l’évènement fêtant les 100 ans de l’AGPB, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture est venue au soutien de l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures