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Marché des Céréales et des Oléagineux
Philippe Chalmin : « je n’exclus pas que les marchés agricoles se rééquilibrent »

Philippe Chalmin, président de Cyclope et de l’Observatoire de la formation des prix et des marges alimentaires, maintient ne pas croire, pour le moment, en un supercycle haussier des prix des grains.

Philippe Chalmin, président de Cyclope et de l’Observatoire de la formation des prix et des marges alimentaires,
© Rodolphe de Ceglie

Philippe Chalmin, économiste et fondateur du cercle Cyclope, est un plus mesuré quant au caractère haussier sur 2020/2021 et 2021/2022 des marchés des grains et des oléagineux. S’il ne nie pas que les fondamentaux sont actuellement tendus sur la récolte 2020/2021, « tout dépendra des récoltes en 2021/2022. Pour l’instant, la situation est plutôt bonne en Russie concernant le blé, aux États-Unis concernant le maïs et le soja. Le phénomène La Nina semble s’estomper, il n’y a pas encore de signe d’El Niño… Les données du CIC tablent sur une récolte mondiale de grains record lors de la prochaine campagne (2 287 Mt en 2021/2022 le 29 avril, contre 2 226 Mt en 2020/2021, et stabilisation des stocks à 609 Mt)… S’il n’y a pas de gros pépin climatique, je n’exclus pas que les marchés se rééquilibrent, et que les prix puissent baisser entre 2020 et 2021, et passer sous la barre des 200 €/t en blé tendre par exemple », indique-t-il. Ce dernier reconnaît toutefois que le sec au Brésil est inquiétant, sachant qu’il faut encore attendre pour connaître les réels volumes brésiliens disponibles.

La demande chinoise : conjoncturelle ou pérenne ?

Autre interrogation : la situation chinoise pour Philippe Chalmin. « La Chine est un gros consommateur de grains, actuellement. Alors qu’elle avait pour habitude d’importer 10-20 Mt de céréales par an, ils en importent maintenant 40-50 Mt, en plus des 100 Mt de soja. La grande question est : est-ce que ces 40-50 Mt d’importations annuelles chinoises sont ponctuelles ou structurelles ? Je n’en sais rien pour l’instant ».

Philippe Chalmin maintient, pour le moment, ne pas croire en un super cycle haussier des cours des grains, scénario envisagé par Goldman Sachs en début d’année 2021. « Goldman Sachs a soufflé sur les braises du marché. Or, les investisseurs ont tendance à écouter leurs conseils. Je rappelle que les fonds états-uniens sont historiquement portés sur les marchés à terme agricoles, créés au XIXe siècle, alors que ceux des métaux ont été mis en place plus tard ». Le fondateur du cercle Cyclope rejoint ainsi les propos d’Edward de Saint Denis quant au contexte favorisant l’action des financiers sur les marchés à terme agricole. Il précise d’ailleurs que « la flambée des métaux est notamment justifiée par la hausse de la demande à des fins de transition énergétique ».

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