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Medfel
Pêche-nectarine : vers une campagne difficile à gérer commercialement

Les prévisions de récolte européennes de pêches, nectarines et pavies ont été présentées le 25 mai. France, Italie, Grèce et Espagne ont été fortement impactées par le gel et la récolte européenne sera la plus faible depuis 30 ans. Météo, charge des fruits sur les arbres et fluidité commerciale seront déterminants.

La récolte de nectarines françaises a été particulièrement impactée.
© Réussir SA - archive

Un peu moins touchée que ses voisins par le gel et la grêle en 2020, la France va vivre une campagne pêches et nectarines 2021 plus difficile, selon les prévisions présentées à Medfel le 25 mai par Eric Hostalnou, Chef de service Fruits & Légumes, Chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales. Les conditions hivernales ont pourtant été bonnes, mais un mois de mars chaotique et surtout la nuit du 8 avril avec des températures très basses ont touché les bassins de production, en particulier Rhône-Alpes : 14 600 t sont prévues contre 27 600 t en 2020, qui était déjà une année en forte baisse. La région Paca a aussi été amputée, surtout dans le Vaucluse et la Crau, et les estimations tablent sur 32 400 t (55 400 t en 2020). Le Languedoc-Roussillon totaliserait 61 300 t (80 900 t) et le Sud-Ouest et les autres régions 11 100 t (16 500 t en 2020).

Gérer commercialement les conséquences hétérogènes du gel

Au total, ce sont 115 000 t de pêches et nectarines françaises qui sont attendues pour cette campagne (175 000 t en 2020 qui était déjà en baisse de 11 % sur un an), soit une baisse de -35 % par rapport à 2020 et de -42 % comparé à la moyenne sur 5 ans. « Le gel n’aura pas été homogène d’un bassin à l’autre mais il va amputer de manière significative le potentiel français, et sur toutes les variétés : précoces, tardives…, souligne Bruno Darnaud, président de l’AOP Pêches et Abricots de France. De plus, le gel aura plus marqué les nectarines que les pêches, donc nous aurons aussi ce déséquilibre à gérer pour cette campagne. »

Autre point et non des moindres, à noter : si 2020 était une année précoce avec 15 jours d’avance, 2021 sera plutôt en retard (autour de 8 jours). « Nous avons de plus des vergers irréguliers ce qui complique les prévisions hebdomadaires. Nous avons donc demandé aux distributeurs de se rapprocher de l’AOP pour se caler au plus près des semaines de production. »

En 2020, la campagne avait été très bonne (malgré une mise en route compliquée du fait de la précocité) : la qualité et les consommateurs avaient été au rendez-vous et les distributeurs compréhensifs. La filière espère donc que la GMS jouera aussi le jeu cette année. A l’instar des autres pays européens, les conditions climatiques à venir, la charge en fruits des arbres et la fluidité commerciale seront déterminantes pour cette campagne 2021.

Toute l'Europe en fort déficit

Alors que le potentiel européen en pêches, nectarines et pavies se situe autour des 3 Mt, les prévisions de cette campagne tablent sur 2,4 Mt : les quatre principaux pays producteurs ont été fortement touchés par le gel, après une année 2020 déjà particulièrement faible.

Avec un peu moins de 1,9 Mt de pêches, pêches plates et nectarines prévues, 2021 s’annonce comme la plus faible récolte des trente dernières années à l’échelle européenne : -18 % comparé à 2020 déjà historiquement basse, et -37 % comparé à la moyenne sur cinq ans (2015-2020). Même chose pour les pavies (la Grèce a été particulièrement impactée) avec une prévision de 544 000 t soit 15% de moins qu’en 2020 et 14 % de moins que la moyenne 2015/2019.

Il faut remonter à 2003 puis à 1997 et 1998 pour trouver des niveaux aussi bas. Le déficit n’a épargné aucun pays, aucun bassin de production. La France prévoit 119 400 t (180 400 t en 2020), l’Espagne table sur 1,218 Mt (vs 1,296 Mt), l’Italie sur 722 700 t (799 300 t) et la Grèce sur 360 000 t (690 000 t en 2020).

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