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Pêche et nectarine : « L’offre française en 2025 ne sera pas surabondante »

Selon les prévisions de récolte de Medfel, la France serait cette année sur un potentiel normal pour sa récolte de pêches et nectarines. Mais les conditions climatiques en floraison et en nouaison ont été défavorables et la chute physiologique est importante. Les volumes disponibles devront sans doute être revus à la baisse. En parallèle, le manque de petits fruits et le retour aux barquettes en plastique pourraient induire des tensions sur ce segment. La campagne française commencera avec du retard début juin.

nectarines sur arbre
La campagne de pêches et nectarines françaises est annoncée en semaines 23 et 24, début juin, avec une semaine de retard par rapport à l’an passé, avec le Roussillon pour commencer.
© Urszula de Pixabay

Après une « année complètement dingue » en 2024 pour les pêches et nectarines [lire encadré en fin d’article], à quoi peut bien s’attendre la France pour 2025 ?

Les prévisions d’Europêch’, diffusées par Medfel le 20 mai en visio conférence, annonce une récolte de pêches et nectarines stable sur un an et en hausse de +19 % comparé à la moyenne 2019-2023. Ce sont 232 418 tonnes qui sont annoncées, soit un potentiel “normal” et bien au-dessus de la moyenne quinquennale.

Lire aussi : Pêches et nectarines : que nous réserve la récolte 2025 en Europe ?

Retrouvez tous nos sujets sur Medfel 2025

 

Un potentiel annoncé normal, à nuancer avec une chute physiologique des fruits conséquente

A date, la France n’a pas subi d’accident climatique majeur. Les orages de grêle signalés en début de semaine dans le Sud-Ouest n’aurait pas touché les zones de pêches et abricots. Mais les conditions climatiques pendant la floraison et la nouaison ont été mauvaises.

« Les prévisions ont été très compliquées à faire en raison d’une floraison interminable et très arrosée, explique Eric Hostalnou, chef de service Fruits & Légumes à la chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales. Il y a aussi des mauvaises surprises au niveau de la nouaison avec des variétés très peu chargées [en termes de charge de fruits sur l’arbre]. Les prévisions sont à date optimistes car pas de gel mais les producteurs sont en train de réaliser les éclaircissages et tendent à freiner. On craint que le compte n’y soit pas. »

deux cartes présentant les volumes produits de pêches et nectarines selon les régions françaises en 2024 et en prévisionnel 2025

Prévisions de récolte des pêches et nectarines par bassin français : 

  • Rhône-Alpes : stable sur un an voire un peu en baisse en raison d’une charge sur arbre moindre.
  • PACA : un potentiel qui se rapprochera de l’optimum s’il n’y a pas d’accident climatique d’ici la récolte ; ces prévisions sont « peut-être un peu optimistes », selon les experts.
  • Occitanie : le Roussillon a bénéficié de précipitations à l’automne et au mois de mars, le spectre de la sécheresse est écartée pour cette campagne. Le potentiel de récolte serait donc normal.

Alors que l’abricot français démarre cette semaine, la campagne de pêches et nectarines françaises est annoncée en semaines 23 et 24, début juin, avec une semaine de retard par rapport à l’an passé, avec le Roussillon pour commencer.

 

« On sera plutôt sur une récolte entre 80 % et 90 % du potentiel » 

Cette production française qui s’annonçait normale sera sans doute à corriger, puisque les chiffres ont été établi par les services de l’Etat il y a déjà 15 jours.

« Les conditions en floraison et puis en nouaison ont été très mauvaises, les fruits tombent, témoigne Raphaël Martinez, directeur général de l’AOP Pêches et Abricots de France. Selon moi, on n’atteindra pas ce niveau théorique de 230 000 tonnes, on sera plutôt sur une récolte française à 90 % du potentiel. Certains producteurs me parlent d’un 80 %. En bref, l’offre ne sera pas surabondante. »

Raphaël Marinez précise aussi que la chute physiologique plus importante impliquera in fine des fruits de plus gros calibres. « Je pense qu’on sera en tension sur les petits fruits, qui sont ceux utilisés pour les barquettes 1er prix. Tension qui sera accentuée par une demande plus importante cette année, d’autant plus que l’annulation du décret de la loi Agec autorise le retour au plastique. »

En outre, s’il n’y a pas eu pour le moment d’accident climatique majeur, « les agriculteurs sont extrêmement inquiets face à la recrudescence de ces aléas qui ont contribué à la baisse de production européenne », rajoute Raphaël Marinez. Le risque de grêle reste une inquiétude pour les semaines à venir.

Lire aussi : Fruits d’été : pour les distributeurs, « oui au produit français ! mais pas à n’importe quel prix et avec la qualité »

 

Rappel : 2024, une campagne « complètement dingue » pour les pêches et nectarines

Comme le rappelle Raphaël Martinez, directeur général de l’AOP Pêches et Abricots de France le 20 mai, 2024 a été marquée par une première partie de saison française « difficile à gérer » en raison d’une grosse précocité : à fin juin 2024, il y a avait 40 % de fruits en plus à commercialiser comparé à 2023 à la même date, sachant que le potentiel globale de la campagne française était en ligne avec la normale. A ceci se sont ajoutés une météo défavorable à la consommation de fruits d’été jusqu’à la mi-juillet et des week-ends d’élections suite à la dissolution de l’Assemblée nationale (ce qui n’est pas bon pour le commerce). 

Deuxième partie de campagne : « l’euphorie ». Avec les Jeux Olympiques à Paris, la demande est repartie à la hausse, les fruits manquaient, les prix ont flambé.

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