Aller au contenu principal

Une petite filière ovine bien structurée à La Réunion

Les 62 éleveurs ovins réunionnais ont su se fédérer pour créer une coopérative structurante et fonctionnelle.

Jusque dans les années 80, La Réunion ne comptait que 35 éleveurs ovins. Leurs animaux pâturaient tous ensemble les terrains forestiers d'altitude. © DR
Jusque dans les années 80, La Réunion ne comptait que 35 éleveurs ovins. Leurs animaux pâturaient tous ensemble les terrains forestiers d'altitude.
© DR

Depuis 2008, une vraie dynamique de filière a été instaurée à La Réunion avec la création de la Sica Revia, spécialisée en ovin, refondue quatre ans plus tard en Sica Ovicap qui gère les productions de viande ovine et caprine de l’île. Elle regroupe aujourd’hui 29 éleveurs caprins et 62 ovins qui produisent 32,7 tonnes de viande, soit 1 724 ovins chaque année. La production est destinée au marché local, qui nécessite des exportations pour répondre à la demande. En 2018, ce sont ainsi 1 800 tonnes de viande ovine et caprine qui ont été importées, principalement de la métropole à hauteur de 920 tonnes, mais aussi directement de Nouvelle-Zélande pour 655 tonnes. De manière plus anecdotique, des importations proviennent également d’Espagne (142 t), du Royaume-Uni (39 t) et d’Irlande (10 t). Le marché local est plutôt dynamique, avec plus de 70 % des volumes écoulés en grandes surfaces et le reste en boucherie traditionnelle, tandis que le prix payé à l’éleveur gravite autour de 11,50 euros du kilo de carcasse (3 euros du kg carcasse pour les réformes), auquel viennent s’ajouter les subventions Posei, des aides spécifiques à l’économie d’outre-mer, qui représentent tout de même un montant de 5,26 euros du kg carcasse. Ainsi, depuis 2012, la production ovine ne fait qu’augmenter à La Réunion, bien qu’elle connaisse un plateau depuis 2017.

L’inséminateur vient deux fois par an de la métropole

Au niveau du système d’élevage, la majorité des éleveurs adhérents à la coopérative conduisent leur troupeau en bergerie intégrale. La troupe moyenne est composée de 120 mères, 36 agnelles et 6 béliers. Les éleveurs visent une productivité de 1,8 agneau par brebis par an. La coopérative permet à ses adhérents de faire appel au service d’un inséminateur qui est envoyé de la métropole deux fois par an pour réaliser des inséminations artificielles intra-utérines. La Sica Ovicap remplit par ailleurs les missions d’accompagnement technique des éleveurs et gère également la partie génétique en veillant à l’amélioration continue des troupeaux. La Réunion compte aussi une centaine d’éleveurs indépendants qui détiennent en moyenne 15 brebis qu’ils destinent à la consommation familiale ou à la vente pour faire perdurer les traditions.

Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre