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La question à François Monge, président de la section ovine de La Coopération agricole, éleveur dans la Drôme
Quelle est la situation du marché de l’agneau français ?

François Monge, président de la section ovine de La Coopération Agricole, éleveur dans la Drôme
François Monge, président de la section ovine de La Coopération agricole, éleveur dans la Drôme
© B.Morel

« En tant qu’éleveur, le prix de l’agneau n’a jamais été aussi élevé, mais nos charges n’ont jamais été aussi hautes non plus ! Côté volumes, le contexte géopolitique et les effets de l’inflation se ressentent sur la consommation, avec des ventes d’agneaux à Pâques inférieures de 5 % en moyenne par rapport à 2022. Pour les agneaux sous signes officiels de qualité les volumes se sont maintenus, mais l’agneau standard a été moins demandé. Cependant il reste difficile de déterminer la cause de cette baisse : moindre demande liée à l’inflation ou baisse de production.

Sur Pâques, on a aussi senti le poids de l’agneau néo-zélandais dont les débouchés en Chine se sont réduits. Nous ne comprenons pas pourquoi la Nouvelle-Zélande a vu son contingent d’agneaux vers l’Union européenne augmenter alors qu’elle n’utilisait pas toutes les quantités allouées précédemment. Ce n’est pas cohérent, surtout quand la souveraineté alimentaire est sur toutes les lèvres. C’est inquiétant aussi, cela veut dire que notre filière n’est pas entendue, pas considérée.

Pas de baisse des prix envisageable

Depuis Pâques, le marché est calme tant en production qu’en demande et s’équilibre.

Pour les mois à venir, le maintien des cours de l’agneau français va dépendre de la météo et des accords commerciaux conclus entre l’Union européenne et les pays tiers.

Concernant les possibles renégociations commerciales, nous ne pouvons pas envisager de baisse des prix. Lors des négociations de début d’année, les augmentations obtenues ne couvraient pas la totalité de nos hausses de charges, que ce soit sur l’énergie, le transport… Nous entendons les difficultés des Français sur le pouvoir d’achat, mais il nous serait impossible de négocier de nouveau à la baisse. On veut toujours parler du prix, mais cela a ses limites pour toute la filière. En tant qu’éleveur et dirigeant de coopérative, il n’y a pas que le prix ; la qualité et la garantie sanitaire ont aussi une valeur. »

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