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Optimiser l’alimentation des brebis laitières

Les brebis laitières ont des besoins nutritionnels élevés et il est essentiel de différencier l’apport alimentaire selon les lots. Cours d’alimentation des brebis laitières par Antonello Cannas de l’université de Sassari en Sardaigne.

« Les brebis sont plus prolifiques que les vaches et cela demande un effort nutritionnel plus grand », a expliqué Antonello Cannas, professeur de l’université de Sassari en Sardaigne, en introduction d’un séminaire organisé par Lallemand en mars dernier. « La gestation est aussi plus courte, il faut donc une alimentation davantage concentrée. » En fin de gestation comme en début de lactation, les petits ruminants consomment en effet davantage d’énergie que celle qu’ils reçoivent de leur alimentation. C’est à ce moment que la masse graisseuse accumulée pendant la gestation est utilisée.

En fin de gestation, la taille du rumen est limitée par le fœtus alors que les besoins sont importants. Or, la sous-alimentation à ce stade peut réduire le développement mammaire, le poids à la naissance des agneaux et leur survie après la naissance. Il faut donc augmenter l’apport de concentrés à l’approche des naissances.

Mobilisation des réserves corporelles

Le professeur de zootechnie est vent debout contre l’alimentation en un seul lot. « L’alimentation en lot unique est une cause majeure de troubles nutritionnels et de mauvaises performances pendant la lactation. Il est essentiel d’avoir des groupes homogènes au risque de sous-alimenter les animaux les plus productifs et suralimenter les animaux les moins productifs. »

​​​​Le troupeau doit être séparé en groupes en fonction de la note d’état corporel, du taux de gémellité et du stade de gestation. Ces données pouvant être obtenues lors du diagnostic de gestation. Chaque groupe aura ainsi sa ration propre. À noter qu’il est aussi possible de supplémenter de façon individuelle en salle de traite ou à l’aide d’un distributeur automatique de concentrés.

Du bon foin pour plus de lait

Pendant la première partie de lactation, la production de lait augmente plus rapidement que la consommation alimentaire. « Les brebis mangent moins d’énergie qu’elles n’en mettent dans le lait », explique Antonello Cannas. Une partie du lait est donc produite à partir des réserves corporelles.

Pour le professeur de zootechnie, donner des fourrages de bonne qualité est aussi une condition essentielle pour produire du lait. Sans surprise, des brebis sardes recevant du foin de luzerne de bonne qualité ont produit 2 kilos de lait par jour contre 1,75 kilo pour celles recevant un foin de moyenne qualité.

Pas de fibres longues en ration mélangée

« Une brebis de 65 kilos qui produit 3,7 kilos de lait par jour à 6,5 % de matière grasse a les mêmes besoins énergétiques qu’une vache de 650 kilos qui produirait 50 kilos de lait à 3,5 % de matière grasse. » Par rapport à une vache, une brebis doit manger davantage pour satisfaire ses besoins d’entretien.

En plus de son comportement alimentaire plus sélectif, elle est aussi davantage limitée par la teneur en fibre du fourrage et la taille des particules. Ainsi, contrairement aux bovins, des fibres trop longues dans une ration mélangée peuvent entraîner de l’acidose et une baisse des taux de matière grasse. « Si la ration est mal mélangée et les fibres trop longues, les brebis mangent d’abord les concentrés », observe le professeur italien qui recommande de hacher finement les rations ovines.

Pendant la lactation, la gestion de l’alimentation doit se faire en surveillant la production laitière mais aussi l’évolution des réserves corporelles. La part d’urée dans le lait peut aussi indiquer l’excès ou le manque de protéines dans l’alimentation.

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