Tonte de moutons
"On cherche toujours à progresser" : l’ATM, 40 ans au service des tondeurs de moutons
L’association des tondeurs de moutons fêtait ses 40 ans en 2025. Retour sur l’histoire et les rôles de cette association qui n’a de cesse d’accompagner les tondeurs dans le perfectionnement de leur savoir-faire.
L’association des tondeurs de moutons fêtait ses 40 ans en 2025. Retour sur l’histoire et les rôles de cette association qui n’a de cesse d’accompagner les tondeurs dans le perfectionnement de leur savoir-faire.
Tout a commencé en 1985. Un petit groupe de tondeurs de Loire-Atlantique et de Vendée se mobilise pour répondre à un besoin bien présent à l’époque : celui de structurer la profession de tondeur de moutons. L’association prend rapidement une envergure nationale sous la houlette de Christian Destouches, expert lainier à l’Institut Technique Ovin et Caprin. L’ATM reprend les missions allouées à l’ITOVIC : l’organisation des formations de tondeurs et des compétitions de tonte.
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Et avec l’aide du néo-zélandais Godfrey Bowen, inventeur de la méthode de tonte éponyme, l’ATM fait progresser à pas de géant la qualité du travail des tondeurs et leur rapidité d’exécution. « C’est réellement là qu’on a commencé à se professionnaliser » explique Lucie Grancher, tondeuse et trieuse de laine dans les Hautes-Alpes, présidente de l’ATM depuis 2021. A partir de 1987, l’ATM commence à publier son magazine semestriel, Déshabillez-moi, « qui n’a pas manqué une seule de ses publications ! »
« Aujourd’hui, je suis très fière de l’association. C’est rare d’avoir un groupe de plus de deux cents bénévoles si soudés. » Lucie Grancher, présidente de l’ATM.
Aujourd’hui, l’ATM est chargée de trois missions : la représentation des tondeurs auprès des institutions et du grand public, la formation des tondeurs, et l’organisation des compétitions de tonte. Mais surtout, elle permet à ses quelque 270 adhérents de se rencontrer. « On est des saisonniers et on doit couvrir de grands secteurs pour gagner notre vie. C’est un métier difficile : on a besoin d’être ensemble et de s’entraider. C’est quelque chose qui est toujours resté dans l’ADN de l’ATM. »
Former les tondeurs
« Il n’y a pas de profil type pour devenir tondeur. » Les seuls prérequis : aimer les moutons, aimer le contact avec les éleveurs… et le dépassement de soi. « C’est addictif, on a toujours envie de faire mieux. Même au bout de vingt ans d’expérience, on cherche toujours à progresser. » Posture du tondeur, confort de la brebis, précision et rapidité de la tonte sont autant de critères sur lesquels les tondeurs n’ont de cesse de se perfectionner.
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L’ATM accompagne les tondeurs de tous niveaux, en organisant une douzaine de formations par an, auxquelles participe une centaine de personnes. « Les stages apportent des clés, mais ce qui est vraiment important, c’est le travail au quotidien. Il faut au moins trois ans de pratique avant de pouvoir gagner sa vie en tant que tondeur. »
Le stages niveau sénior de l'ATM sont l'occasion pour les tondeurs de perfectionner leur technique.
Et dans un métier aussi exigeant physiquement que celui de tondeur, il est crucial d’apprendre à préserver sa santé. L’ATM coopère avec la MSA sur la prévention des risques, en construisant un programme d’échauffements et d’entretien physique à destination des tondeurs. L’association travaille aussi à l’édition d’un manuel complet sur les enjeux de la tonte et sa pratique, pour les tondeurs en formation ou confirmés, ou toute personne intéressée par le métier.
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Enfin, sur la formation des instructeurs aussi, l’ATM travaille à s’améliorer. Depuis deux ans, elle coopère avec l’organisme Elite Shearing Training LTD, un groupe d’instructeurs qui opère en Nouvelle-Zélande, en Australie et au Royaume-Uni. « Et on voit déjà la différence ! » s’enthousiasme Lucie Grancher.
Des compétiteurs « en effervescence »
Les compétitions de tonte organisées par l’ATM, vitrine de la profession auprès du grand public, rassemblent plus d’une centaine de compétiteurs par an. Elles sont autant d’occasions d’améliorer sa technique et d’échanger entre tondeurs. Si l’ATM organise des compétitions en France, elle sélectionne aussi l’équipe de France et l’accompagne aux championnats du monde de tonte.
Aux derniers championnats de 2023 en Ecosse, l’équipe française s’est vue sacrer vice-championne du monde en tri de laine. Tous les espoirs sont permis pour les prochains mondiaux qui auront lieu en mars 2026, en Nouvelle-Zélande.
« Je suis issue d’une famille de tondeurs. Je suis passionnée par les brebis, en particulier la race Mérinos, et je suis très attachée à l’élevage de montagne. Aujourd’hui, ce qui me plaît dans mon métier, c’est le lien avec les éleveurs et la liberté d’organiser mon temps comme je veux. L’année dernière, je suis partie un mois en Ecosse pour m’exercer à tondre d’autres races. C’était un challenge, et ça m’a fait progresser. » Lucie Grancher, tondeuse et trieuse de laine dans les Hautes-Alpes, présidente de l'ATM depuis 2021.