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La mortalité des agneaux n’est pas une fatalité

Une réduction de la mortalité des agneaux est possible dans tous les systèmes. Les bonnes pratiques s’imposent à tous les niveaux.

« En moyenne, la mortalité des agneaux atteint aujourd’hui 20 %, ce qui est énorme et a des conséquences sur la marge brute par brebis et sur le revenu, a souligné Vincent Bellet, d’Idele, lors de la journée régionale ovine organisée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, le 25 septembre. Pourtant, la mortalité n’est pas une fatalité. » Selon l’étude sur la Mortalité du réseau Ovin Centre-Ouest (2023) et l’étude nationale Déterminants du revenu en Ovins Viande (2021-2023), il y a en effet, tous systèmes confondus, une corrélation importante, de 0,6, entre la productivité numérique et la marge brute par brebis.

La productivité numérique est le premier facteur conditionnant le revenu sur les élevages fourragers (plus de 9 brebis par hectare de surface fourragère totale-SFT), devant le coût des bâtiments, et le troisième chez les éleveurs herbagers de plaine (moins de 9 brebis par hectare SFT, pas ou peu de parcours), après le concentré distribué et l’effectif. Tous systèmes confondus, la corrélation entre la mortalité des agneaux et la productivité des brebis est par ailleurs de -0,4. Et même si des agneaux triples ont a priori moins de chances de survie que des agneaux simples, la mortalité, tous systèmes confondus, est peu liée à la prolificité (corrélation -0,1) et peu liée à la taille du troupeau (corrélation 0,1). « Dans tous les systèmes, il y a une forte variabilité de la mortalité et donc des marges de progrès importantes », insiste Vincent Bellet.

Bonnes pratiques à tous les niveaux

Le recours à des types génétiques ayant de bonnes aptitudes maternelles et/ou des agneaux vigoureux à la naissance et le choix de béliers adaptés au gabarit des agnelles est essentiel. Avoir des luttes courtes, pour limiter la durée des agnelages et pouvoir assurer un bon suivi, est important. De bonnes pratiques au niveau de l’alimentation sont également primordiales. « Les agnelles doivent avoir un développement suffisant avant leur mise en lutte, puis à l’agnelage. Et l’alimentation des brebis et leur complémentation minérale et vitaminique doivent être adaptées aux résultats des échographies avec dénombrement. » Enfin, de bonnes pratiques s’imposent au niveau sanitaire : gestion du parasitisme selon les résultats des coproscopies, cases d’agnelage bien équipées et nettoyées régulièrement, lampe chauffante sur le parc à agneaux, veiller à la prise colostrale, désinfection du nombril, vide sanitaire entre les lots d’agnelage…

Jacques Guiho, éleveur ovin en Mayenne

« J’ai réduit la mortalité des agneaux à 9 % »

« J’élève 550 brebis Romane. La prolificité dépasse 2 agneaux par brebis et la productivité est d’environ 1,80 agneau/brebis. Depuis dix ans, j’ai modifié mes pratiques pour réduire la mortalité qui a été de 9 % en 2024, dont 5 % à la naissance, puis 4 % avant sevrage. Pour cela, j’ai notamment fait le choix d’avoir plus de main-d’œuvre en période d’agnelage, en embauchant une salariée en CDI annualisé de 480 heures. Elle vient à chaque période de mise bas. Le but est de laisser le moins possible les brebis seules, car les agneaux peuvent être coincés, se faire écraser, se faire lécher par une autre brebis… Je surveille jusqu’à 1 h du matin. Puis la salariée arrive à 5 h. Il y a 22 cases d’agnelage sur béton et un tableau de transmission des informations. Pour les agneaux qui n’ont pas bu au bout d’une heure de vie, nous trayons la brebis pour donner à l’agneau un biberon d’au moins 100 millilitres de colostrum. Les brebis et agneaux restent 24 heures en case d’agnelage et nous curons et éventuellement désinfectons entre deux agnelages. Les agneaux triples sont élevés à la louve. »

Rédaction Réussir

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